Quels sont les avantages du statut d'auto-entrepreneur ?
Avec plus de 2,44 millions d'auto-entrepreneurs en France, ce statut connait un succès fulgurant depuis
sa création en 2009. Il faut dire que les avantages de l'auto-entreprise sont nombreux.
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Un gestion simplifiée : le principal avantage du statut d'auto-entrepreneur réside
dans son fonctionnement. Les démarches pour devenir auto-entrepreneur sont simplifiées, tout comme
les obligations comptables. Pour preuve, il suffit de tenir un livre des recettes et de disposer
d'un compte bancaire dédié à son activité.
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Un statut ouvert à tous : l'autre grand avantage de l'auto-entreprise, c'est que le
régime est accessible à quasiment tout le monde. Il est possible d'être uniquement
auto-entrepreneur, mais également de cumuler l'auto-entreprise avec une activité salariée, la
retraite, ses études ou même un métier de fonctionnaire (sous conditions).
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Un cadre fiscal avantageux : en plus de s'acquitter de cotisations sociales
réduites, l'auto-entrepreneur est exonéré de TVA (sauf exception) et peut bénéficier d'aides
financières lors de la création de son auto-entreprise, à l'image de l'ACRE.
Quelles sont les activités possibles en auto-entreprise ?
Bien que quelques métiers soient exclus du régime de l'auto-entreprise,
de nombreuses activités sont possibles avec le statut d'auto-entrepreneur.
Ces dernières se classent d’ailleurs en trois catégories distinctes.
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Les activités commerciales en auto-entreprise : cette appellation désigne toutes
les activités liées à l'achat et à la vente de marchandises, de biens et de denrées, mais également
les prestations de services rattachées. Cela concerne notamment la revente d'objets neufs et
d'occasion (voitures, jouets, etc.), la restauration sur place et la fourniture de logement.
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Les activités artisanales en auto-entreprise : dans cette catégorie, on retrouve
tous les auto-entrepreneurs dont l'activité nécessite la réparation, la production ou la
transformation d'objets demandant une intervention manuelle et une compétence professionnelle
spécifique, ainsi que les prestations de services rattachées. Sont notamment concernés les
céramistes, les créateurs de bijoux, les plombiers et les chauffeurs VTC.
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Les activités libérales en auto-entreprise : bien que certains métiers libéraux
soient exclus (expert-comptable, médecin, avocat, etc.), la plupart des
activités dites « libérales » sont autorisées, à savoir celles qui sont non salariées, non
commerciales, non agricoles et non artisanales. C'est notamment le cas des architectes, des
traducteurs et des exploitants d'auto-école.
Quelles sont les activités impossibles en auto-entreprise ?
Tous les métiers ne sont pas possibles en auto-entreprise. On distingue d’ailleurs principalement 4
catégories d'activités interdites avec le statut d'auto-entrepreneur.
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Les activités agricoles rattachées à la MSA : si votre activité dépend de la MSA
(Mutualité sociale agricole), vous ne pourrez pas exercer avec le statut d'auto-entrepreneur. Cela
concerne notamment les cultivateurs, les éleveurs et les paysagistes.
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Certaines activités libérales : seules les professions libérales relevant de la
CIPAV et de la SSI (Sécurité sociale des indépendants) peuvent être exercées en
auto-entreprise. Toutes les autres sont interdites, notamment la majorité des professions de la
santé (médecin, infirmier, vétérinaire, etc.), certains métiers juridiques (notaire, avocat,
commissaire de justice, etc.) et l'expertise-comptable.
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Les activités relevant de la TVA immobilière : si votre métier relève de la TVA
immobilière, il ne peut pas être exercé en auto-entreprise. Cela vaut par exemple pour les marchands
de biens, les agents immobiliers et les lotisseurs.
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Les activités payées en droits d’auteur : les professionnels qui sont rémunérés
avec des droits d'auteur sont interdits d'auto-entreprise. Cela concerne principalement les
activités rattachées à la Sécurité sociale des artistes auteurs (née de la fusion de l'Agessa et de La
Maison des Artistes), comme graphiste, auteur, illustrateur
ou encore scénariste. Toutefois, si vous êtes payé en honoraires, et non en droits d’auteur, vous
pourrez malgré tout être auto-entrepreneur.
Quels sont les plafonds de chiffre d’affaires de l’auto-entrepreneur ?
Pour conserver le bénéfice du régime de l'auto-entreprise,
l'auto-entrepreneur doit respecter certains plafonds de chiffre d'affaires.
En cas de dépassement pendant deux années consécutives, il passe automatiquement au régime réel ou à la
déclaration contrôle, dont les règles sont moins avantageuses. Le montant des plafonds de l’auto-entreprise en
2024 dépend de la nature de l’activité que vous exercez.
- Activité commerciale : 188 700 €.
- Activité artisanale : 77 700 €.
- Activité libérale : 77 700 €.
Quelles sont les cotisations de l’auto-entrepreneur ?
Au quotidien, l'auto-entrepreneur doit s'acquitter de cotisations sociales et fiscales dont le montant reste
relativement limité. On distingue principalement trois taxes dues par les auto-entreprises.
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Les cotisations sociales : elles permettent de financer votre protection sociale
obligatoire, dont votre couverture santé, votre retraite ou votre indemnisation en cas d'arrêt de
travail. Leur montant correspond à un pourcentage du chiffre d'affaires, dont le taux dépend de
l'activité exercée (entre 12,3 et 21,2 %).
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La Contribution à la formation professionnelle : la CFP vise à financer le droit
des auto-entrepreneurs à la formation professionnelle. Son montant correspond à un pourcentage du
chiffre d'affaires, entre 0,1 et 0,3 % selon la nature de votre activité.
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La Cotisation foncière des entreprises : cette taxe est payée annuellement par
l'auto-entrepreneur en fonction de la valeur locative des biens immobiliers occupés par
l'auto-entreprise. L’auto-entreprise en est exonérée la première année d’activité et si son chiffre
d’affaires est inférieur à 5 000 €.
Quel est le montant de cotisations sociales de l’auto-entreprise ?
Les cotisations sociales sont l’une des charges dont l’auto-entrepreneur doit s’acquitter de façon mensuelle
ou trimestrielle.
Le montant des cotisations correspond à un pourcentage du chiffre d’affaires de l’auto-entreprise
, dont la valeur dépend de la nature de l’activité exercée.
Quelles sont les obligations comptables de l’auto-entrepreneur ?
Grâce à un régime simplifié,
les règles comptables à respecter par l'auto-entrepreneur sont relativement limitées. À titre d'exemple,
il n'a pas besoin de réaliser de bilan ou de compte de résultats, ni même de faire appel à un expert-comptable.
On distingue toutefois trois obligations majeures.
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La tenue d’un livre des recettes : tous les auto-entrepreneurs ont l’obligation de
tenir un livre des recettes, au sein duquel doivent figurer toutes les informations relatives aux
encaissements (montant, date, référence de facturation, etc.). Ce document ne doit pas pouvoir être
modifié, ni même comporter de ratures. Si votre activité nécessite l'achat de matières premières ou
de matériel, sachez que vous devrez également tenir un registre des achats présentant les mêmes
informations.
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La conservation des factures : l'auto-entrepreneur doit conserver ses factures
pour une période minimale de 10 ans. Ces dernières doivent également présenter un certain nombre de
mentions obligatoires (date d'émission, numéro de facture, date de réalisation de la prestation,
identité de l'acheteur et du vendeur, montant facturé, etc.).
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L'ouverture d'un compte bancaire : si le chiffre d’affaires de l’auto-entrepreneur
est supérieur à 10 000 € pendant deux années consécutives, il a l’obligation d’ouvrir un compte
bancaire dédié à son activité. Celui-ci devra centraliser toutes les transactions de
l’auto-entreprise (encaissements, dépenses professionnelles, paiement des cotisations, etc.) et
uniquement celles-ci. Il pourra s’agir d’un compte professionnel comme d’un simple compte courant.
Comment fonctionne l’ACRE pour les auto-entrepreneurs ?
L'ACRE - Aide à la création ou à la reprise d'une entreprise
- a remplacé l'ancien dispositif appelé ACCRE.
Elle permet de bénéficier d'une exonération partielle de cotisations sociales suite à la création de
l'auto-entreprise.
Depuis le 1er janvier 2020, elle est toutefois accordée sous conditions
(être indemnisé par Pôle Emploi, avoir entre 18 et 25 ans, etc.) et sur demande de l'auto-entrepreneur.
De plus, le taux de cotisations n'est réduit que pour la première année civile d'activité (contre 3 ans
auparavant). Découvrez ci-dessous les taux applicables pour toute création d'auto-entreprise intervenue
après le 1er janvier 2024.
Quel est le CFE de mon auto-entreprise ?
Les Centres de formalités des entreprises (CFE) sont les interlocuteurs dédiés des auto-entrepreneurs.
C'est auprès de ces organismes que vous pouvez réaliser la plupart des démarches liées à votre
auto-entreprise (création, modification d'activité, cessation, etc.).
Le CFE auquel votre entreprise est rattachée dépend de la nature de votre activité
et de votre localisation (les CFE ont des
antennes locales partout en France).
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Vous êtes artisan : le CFE de votre auto-entreprise est la Chambre de métiers et
de l'artisanat (CMA).
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Vous êtes commerçant : votre CFE est la Chambre de commerce et d'industrie (CCI).
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Vous êtes libéral : votre CFE est l'URSSAF (Union de recouvrement des cotisations
de sécurité sociale et d'allocations familiales).
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Vous êtes agent commercial : votre auto-entreprise dépend du greffe du Tribunal de
commerce.
Comment devenir auto-entrepreneur ?
Les démarches de création d'une auto-entreprise sont relativement simplifiées. Néanmoins, vous devez
respecter plusieurs étapes pour devenir auto-entrepreneur. À noter que les formalités vont dépendre de la
nature de votre activité.
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S’inscrire en ligne : vous devez obligatoirement déclarer la création de votre
auto-entreprise en ligne. Pour cela, vous pouvez utiliser le portail e-Procédures. Géré par l’INPI, il
s’agit désormais de l’unique guichet officiel des formalités d’entreprises.
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S’immatriculer : si vous êtes auto-entrepreneur commerçant, vous devez vous
immatriculer au Registre du commerce et des sociétés (RCS), généralement lors de votre déclaration de
début d’activité. En revanche, vous n’avez plus besoin de vous immatriculer au Répertoire des métiers si
vous êtes artisan suite à la suppression de ce registre.
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Justifier d'une expérience : certains auto-entrepreneurs doivent également prouver
qu'ils disposent d'une expérience suffisante lors de la création de leur activité, notamment en
justifiant d'un diplôme, d'une qualification spécifique ou d'un justificatif d'expérience. Cela
concerne principalement les métiers de la construction (plombier, charpentier, etc.), de la
fabrication de denrées alimentaires (charcutier, boulanger, etc.), de l'esthétique (coiffeur,
esthéticienne, etc.) et de la réparation de véhicules (réparateur automobile, carrossier, etc.).
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Réceptionner ses identifiants : une fois votre adhésion au régime de
l'auto-entreprise validée, vous recevrez un certificat d'inscription au répertoire SIRENE sous 4
semaines au maximum. Celui-ci contient votre numéro SIRET, à ajouter sur vos factures, ainsi que
votre code APE notamment.
Bon à savoir : Espace Auto-Entrepreneur vous propose un service d’accompagnement pour devenir
auto-entrepreneur. Celui-ci vous permet d’être aidé dans vos démarches et dans la
constitution de votre dossier de création d’activité.
Le Stage de préparation à l'installation est-il obligatoire pour les auto-entrepreneurs ?
Le Stage de préparation à l'installation (SPI) s'adresse aux auto-entrepreneurs artisans.
Autrefois obligatoire lors de toute création d'activité artisanale,
il est désormais facultatif depuis le 24 mai 2019.
Il reste toutefois vivement conseillé car il permet d'acquérir les bases de l'entrepreneuriat :
- la stratégie de création ;
- la gestion commerciale et financière ;
- les obligations d'assurance ;
- la protection sociale ;
- ou encore les particularités du régime.
Un auto-entrepreneur doit-il être assuré ?
L'obligation d'assurance pour l'auto-entreprise ne concerne que certaines activités spécifiques.
On distingue principalement trois garanties qui peuvent être obligatoires pour exercer votre activité.
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La responsabilité civile professionnelle : aussi appelée RC Pro, cette garantie
vous couvre pour les dommages que vous pourriez causer à des tiers durant l'exercice de votre
activité. Elle est obligatoire pour certains auto-entrepreneurs, dont ceux appartenant au domaine de
la santé, de la construction, de l'automobile, des transports et du sport.
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La garantie décennale : cette assurance n'est obligatoire que pour les
auto-entrepreneurs du bâtiment, dont les métiers de la construction (plombier, maçon, etc.) et de la
conception (architecte, maître d'œuvre, etc.). Elle couvre les dommages qui pourraient arriver aux
ouvrages durant les 10 années qui suivent la fin des travaux.
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L'assurance voiture professionnelle : si vous utilisez un véhicule dans le cadre
de votre activité, vous devez obligatoirement couvrir votre responsabilité civile pour cet usage.
Cela vaut pour le transport de marchandises (matière première, produit fini, etc.) et de personnes
(chauffeur VTC, etc.).
Comment facturer en auto-entreprise ?
Les règles de facturation des auto-entreprises sont relativement similaires à celles des autres entreprises.
L'auto-entrepreneur doit notamment éditer une facture pour toute vente ou prestation de
services
(à quelques rares exceptions près). Un certain nombre de mentions obligatoires et
spécifiques devront d’ailleurs figurer sur les factures de l’auto-entreprise.
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Les mentions obligatoires : la date d'émission, la numérotation, la date de
prestation ou de vente, l'identité de l'acheteur et du vendeur, la mention « Entrepreneur individuel »
ou « EI », l'objet de la facturation (la désignation du produit ou du service et la quantité) et la
tarification (prix unitaire, montant hors taxe et toutes taxes comprises).
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Les mentions en cas de facturation à un professionnel : si vous facturez à un
autre professionnel, vous devrez également faire figurer la date limite de paiement, le taux de
pénalités et le montant de l'indemnité forfaitaire due en cas de retard de paiement.
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Les mentions spécifiques : dans certains cas, d'autres informations devront
figurer sur vos factures. C'est notamment le cas si vous êtes exonéré de TVA (ajoutez « TVA non
applicable, art. 293 B du CGI »), si vous êtes membre d'une association agréée (« Membre d'une
association agréée, le règlement par chèque et carte bancaire est accepté ») ou si vous avez une
obligation d'assurance (nom de l'assureur, garanties et couverture géographique).
À compter du 1er septembre 2027, vous aurez l’obligation d’éditer vos factures B2B au format électronique et de
les transmettre à vos clients via un portail dédié.
Bon à savoir : Espace Auto-Entrepreneur met à votre disposition
un service de facturation pour les auto-entreprises.
Cet outil vous permet d'éditer des factures plus facilement et de mieux gérer
votre activité au quotidien.
Auto-entrepreneur : comment faire en cas de retard de paiement ?
L'auto-entrepreneur dispose de plusieurs recours en cas d'impayés.
Il peut tout d'abord entreprendre des procédures à
l'amiable, avant d'éventuellement entamer des démarches judiciaires.
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La lettre de relance : la plupart du temps, il suffira d'envoyer un courrier
recommandé avec accusé de réception à votre client. Celui-ci a pour but de rappeler qu'une ou
plusieurs factures n'ont pas encore été payées.
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La mise en demeure : si cette tentative n’a rien donné, votre premier réflexe est
d'adresser à votre client une lettre de mise en demeure, indiquant votre intention d'entreprendre
une action en justice et le montant des pénalités de retard. Cette première étape est obligatoire
avant d'entreprendre toute autre démarche.
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Le commandement de payer : il s'agit d'un acte d'huissier qui indique au mauvais
payeur qu'il doit s'acquitter de sa dette.
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Le recouvrement : en cas d'impayé inférieur à 5 000 €, vous pouvez entamer une
procédure de recouvrement simplifié auprès de Credicys. Cette plateforme, mise en place par la
Chambre Nationale des Commissaires de Justice, vous permet de déléguer la négociation et le
recouvrement à un commissaire de justice.
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Les autres procédures judiciaires : si cette ultime solution ne porte pas ses
fruits, vous pouvez envoyer une injonction de payer ou assigner en référé-provision votre client.
Quel est le délai de paiement d’un auto-entrepreneur ?
Dans le cas d’une transaction entre professionnel, l’auto-entrepreneur doit être payé dans les mêmes délais
que tout autre entreprise. Notez que différents délais peuvent être appliqués.
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Le délai de paiement par défaut : en l'absence de mention sur le délai de paiement
dans le contrat ou sur la facture, votre client doit obligatoirement vous payer sous 30 jours à
compter de l'exécution de la prestation ou de la réception de la marchandise.
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Le délai de paiement maximal : le client peut néanmoins négocier avec
l'auto-entrepreneur un autre délai de paiement. Celui-ci ne pourra cependant pas être supérieur à 60
jours après l'émission de la facture ou à 45 jours fin de mois après l'émission de la facture.
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Les délais spécifiques : certains secteurs d'activité doivent respecter d'autres
délais de paiement. Cela concerne principalement l'alimentation (entre 20 jours après la livraison
et 60 jours après la facturation) et le transport (30 jours à date de facturation).
Comment déclarer le chiffre d’affaires de l’auto-entreprise ?
La déclaration du chiffre d'affaires de l'auto-entrepreneur
se fait obligatoirement en ligne, via le site Auto-Entrepreneur de l'URSSAF (ou l'application
AutoEntrepreneur).
Le chiffre d’affaires déclaré correspond aux sommes payées par vos clients sur la période
concernée, et non sur le montant des factures éditées. Les sommes déclarées sont hors taxes (HT) : elles
n'incluent donc pas la TVA et ne doivent pas avoir fait l'objet d'une déduction de vos charges.
L’auto-entrepreneur a le choix entre deux périodicités de déclaration.
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La déclaration mensuelle : votre première déclaration correspondra aux sommes
encaissées lors du premier mois civil d'activité et des 3 mois suivants. Après cette déclaration
initiale, l'auto-entrepreneur doit déclarer son chiffre d'affaires du mois M au plus tard le
dernier jour du mois M+1.
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La déclaration trimestrielle : la première déclaration va correspondre aux revenus
encaissés sur le premier trimestre civil d'activité et sur le trimestre suivant. Après cette
déclaration initiale, l'auto-entrepreneur déclare son chiffre d'affaires tous les trimestres, au
plus tard le 30 avril (pour les revenus de janvier février et mars), le 31 juillet (pour avril, mai
et juin), le 31 octobre (pour juillet, août et septembre) et le 31 janvier (pour octobre, novembre
et décembre).
Comment fonctionne la TVA pour les auto-entreprises ?
Le fonctionnement de la TVA pour les auto-entrepreneurs
est soumis à des règles particulières. En
théorie, l’auto-entreprise bénéficie automatiquement d’une franchise en base de TVA. Cela signifie
qu’elle est exonérée de TVA : elle ne la facture pas à ses clients et, par conséquent, n’a
pas à la reverser à l’administration fiscale. Il faudra simplement faire figurer sur les factures la mention
« TVA non applicable - article 293 B du CGI ». Toutefois, trois situations peuvent amener
l’auto-entrepreneur à perdre le bénéfice de la franchise en base de TVA.
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En cas de dépassement du seuil de base : si l'auto-entrepreneur dépasse ce montant
de chiffre d'affaires pendant deux années consécutives (sans dépasser le seuil majoré), il devra
facturer la TVA dès le 1er janvier de l'année suivante. Le seuil est de 36 800 ou de 91 900 € selon
la nature de l'activité.
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En cas de dépassement du seuil majoré : si le chiffre d'affaires de
l'auto-entrepreneur dépasse ce montant, il doit facturer la TVA dès le premier jour du mois de
dépassement. Ce seuil est de 39 100 ou de 101 000 € selon la nature de l'activité.
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En cas de levée de l'option pour le régime réel d'imposition : l'auto-entrepreneur
peut également demander à sortir du régime fiscal simplifié. S'il fait ce choix, il passera au
régime réel simplifié ou à la déclaration contrôlée, l'obligeant dès lors à facturer la TVA à ses
clients et à la reverser à l'État.
Que faire en cas de dépassement du seuil de la TVA par mon auto-entreprise ?
Vous êtes dans l’une des trois situations présentées plus haut ? Dans ce cas, vous n’êtes plus exonéré de
TVA. Vous devez dès lors réaliser plusieurs formalités suite au franchissement du seuil de TVA par votre
entreprise.
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Obtenir un numéro de TVA : l'auto-entrepreneur doit demander à son SIE (Service
des impôts des entreprises) un numéro de TVA intracommunautaire. La demande peut être réalisée par
email et nécessite de fournir votre SIRET, votre identité (nom, prénom et adresse), le montant
actuel de votre chiffre d'affaires et la date à laquelle vous avez dépassé le seuil de base (2
années consécutives) ou majoré. Vous recevrez votre numéro de TVA sous 48 heures généralement et
vous pourrez, à cette occasion, opter pour le régime simplifié ou normal d'imposition.
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Créer un compte sur le site des impôts : l’auto-entrepreneur doit également créer
un compte professionnel sur le site des impôts. C’est sur celui-ci qu’il pourra déclarer la TVA et
la reverser à l’administration fiscale.
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Facturer la TVA : l'auto-entrepreneur doit désormais appliquer la TVA sur le
montant de ses prestations. Le taux applicable est de 20 % pour la majorité des biens et des
services. Il faut donc intégrer le montant HT, le montant de la TVA et le montant TTC. Il faut
également ajouter le numéro de TVA sur les factures et retirer la mention « TVA non applicable, art.
293 B du CGI ».
Comment déclarer et payer la TVA en tant qu’auto-entrepreneur ?
L'auto-entrepreneur doit obligatoirement déclarer la TVA s'il n'est plus en franchise en base de TVA.
La déclaration concerne la TVA qu’il a encaissée auprès de ses clients et celle qu’il a payée auprès de ses
fournisseurs. La procédure de déclaration et de paiement va dépendre du régime d’imposition qu’il a choisi.
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Au régime réel simplifié : sans demande contraire, vous serez automatiquement
soumis à ce régime. La déclaration de TVA pour l'année N doit obligatoirement être réalisée au plus
tard le 2ème jour ouvré suivant le 1er mai de l'année N+1. Vous payerez ensuite la TVA due en deux
fois, 55 % en juillet et 40 % en décembre (paiement en une fois si le montant est inférieur à 1 000
€).
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Au régime réel normal : s'il opte pour ce régime, l'auto-entrepreneur doit
déclarer la TVA payée et encaissée le mois M au plus tard le dernier jour du mois M+1. Le paiement se
fait au même moment. Si le montant de TVA due annuellement est inférieur à 4 000 €, vous pouvez
néanmoins décider de déclarer et de reverser la TVA de façon trimestrielle.
Comment déclarer ses impôts en tant qu’auto-entrepreneur ?
Comme tout autre contribuable,
l’auto-entrepreneur a l’obligation de déclarer ses revenus aux impôts.
En plus de la déclaration « classique » pour les revenus salariés, il est nécessaire de
remplir le formulaire 2042 C Pro afin de réaliser une déclaration complémentaire des revenus non salariés.
L'auto-entrepreneur doit y déclarer son chiffre d'affaires HT total sur l'année sans aucune déduction,
l'administration fiscale se chargeant d'appliquer un abattement forfaitaire en fonction de la nature de
l'activité :
- il est de 71 % pour les activités d'achat, de vente et de fourniture de logement ;
- il est de 50 % pour les activités de services relevant des BIC (Bénéfices industriels et
commerciaux) ;
- il est de 34 % pour les activités relevant des BNC (Bénéfices non commerciaux).
Comment modifier son auto-entreprise ?
Toute modification de l’auto-entreprise doit être déclarée à votre CFE.
Pour cela, vous pouvez utiliser le portail e-Procédures :
il s’agit de l’unique guichet officiel des formalités d’entreprises. Les modifications les plus
courantes sont :
- le changement de domicile personnel ;
- la modification de la domiciliation de l’auto-entreprise ;
- l’ajout, le retrait ou la modification d’une activité ;
- l'ajout, le retrait ou la modification du statut d'un conjoint collaborateur ou salarié
;
- le changement de nom de l’auto-entrepreneur.
Bon à savoir : Espace Auto-Entrepreneur vous propose
un service de modification de l’auto-entreprise.
Grâce à un formulaire simplifié, il vous permet de modifier votre activité
facilement et plus rapidement.
Comment fermer son auto-entreprise ?
Si vous souhaitez stopper votre activité d'auto-entrepreneur, vous devez obligatoirement en informer
votre CFE.
Arrêter de réaliser vos déclarations de chiffre d'affaires n'est pas suffisant,
d'autant plus que cela vous expose au paiement de pénalités pour toute déclaration manquante.
La fermeture de l'auto-entreprise doit être déclarée en ligne via le portail e-Procédures. Une fois votre
cessation d'activité validée, sachez qu'il vous reste plusieurs formalités à accomplir :
- réaliser votre dernière déclaration de chiffre d'affaires et payer les cotisations sociales dont
vous êtes redevable ;
- faire une déclaration aux impôts dans les 45 jours qui suivent la cessation d'activité ;
- réaliser une déclaration de TVA si vous n'en êtes pas exonéré ;
- payer la Cotisation foncière des entreprises (CFE) au prorata du temps d'activité sur l'année.
Bon à savoir : Espace Auto-Entreprise vous propose
un service de cessation de l’auto-entreprise.
Grâce à un formulaire simplifié, il vous permet de
déclarer la fermeture de votre auto-entreprise plus facilement.