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Témoignages d'auto-entrepreneurs

Claire Hanon, restauratrice-traiteur “L’auto-entreprise m’a aidée à aller plus vite dans les démarches pour créer une société”

Publié le 01/10/2024
Claire Hanon, restauratrice-traiteur “L’auto-entreprise m’a aidée à aller plus vite dans les démarches pour créer une société”

Beaucoup de travail et de passion, serait-ce la recette de la réussite ? Pour Espace Auto-entrepreneur, Claire Hanon raconte comment son activité de traiteur est passée à la vitesse supérieure. Auto-entrepreneur depuis 3 ans, elle lance aujourd’hui Blondifood, sa société de restauration-traiteur et ouvre bientôt un salon de thé / brunch. Une aventure entrepreneuriale aussi inspirante que savoureuse.

 

Comment es-tu arrivé à l’auto-entrepreneuriat ?

Après mon master en communication et marketing, j’ai intégré un groupe de restauration en alternance, en tant que cheffe de projet digital. J’ai ensuite été embauchée en CDD dans ce même groupe, juste avant le Covid. Comme on le sait, la restauration a été très touchée par la crise sanitaire, et mon CDD n’a pas été reconduit. Je me suis donc retrouvée au chômage et avec beaucoup de temps libre. 

Je ne voulais pas passer mon chômage à ne rien faire. Étant passionnée de cuisine, j’en ai donc profité pour entamer une formation et passer mon CAP Cuisine en candidat libre. Un an après, en 2021, mon diplôme en poche, je lançais mon auto-entreprise de traiteur : Blondifood.

 

Quelles étaient tes ambitions en te lançant dans cette aventure ?

Pour moi, il était évident que je voulais en faire mon métier. Il ne s’agissait pas d’un complément de salaire à côté de mon métier initial.

Je me suis lancée dans l’auto-entreprise en me disant que c’était la première étape de mon rêve final : ouvrir un restaurant. Même si je ne savais pas quelle dimension cela allait prendre, je savais que c’était un bon test pour voir la suite et que le fait de commencer en  travaillant de chez moi avec mes petits moyens resterait temporaire. 

 

Qu’est-ce que t’as apporté ce statut dans l’évolution de ton entreprise ?

Ça a vraiment été comme un crash test. Comme on sortait du Covid, c’était un peu délicat. Il fallait voir s'il y avait des potentiels clients, si ça marcherait. En plus, quand j’ai commencé, il y a eu le second confinement, il a fallu s’accrocher.

Je travaillais de chez moi et le fait de ne pas payer de loyer et de ne pas avoir trop de charges m’a beaucoup aidée. Ça m’a permis de voir comment envisager l’avenir. Au bout d’un an, j’ai vu que ça fonctionnait bien. En plus, dans la restauration-traiteur, les événements (mariages, repas de familles, baptêmes…) sont programmés longtemps à l’avance, ce qui me permettait d'avoir de la visibilité. C’est un gros avantage. Je ne me serais pas lancé dans une SARL dès le début, où j’aurais dû investir beaucoup sans savoir où j'allais.

 

Ton auto-entreprise a été un succès. Quels ont été les leviers de cette réussite selon toi ?

D’abord, j’ai eu de la chance, car je n’ai jamais eu besoin de démarcher. Je tiens un compte Instagram depuis 8-10 ans, sur lequel je postais déjà ce que je faisais en tant que cuisinière amateure. C’était une vraie passion, et je le faisais sans penser que ça me servirait par la suite. Beaucoup de mes clients sont arrivés par ce biais.

Ensuite, je pense que j’ai vite su apprendre de mes erreurs. Au début par exemple, j’avais l’activité de traiteur et je voulais développer la livraison à domicile pour les particuliers. Je me suis vite heurtée à un problème : quand on n’a pas d’adresse et qu’on n’est pas trop connu, les gens ne savent pas que vous existez, où sont plus réticents à commander par rapport à un restaurant qui a pignon sur rue. De plus, j’habite dans une petite ville où les grosses plateformes de livraison ne sont pas très présentes, ni rentrées dans les mœurs. C’était aussi beaucoup de logistique, comme la livraison, et j’étais seule. J'ai donc vite abandonné et j’ai décidé de me concentrer sur l’activité traiteur uniquement, mais de l’ouvrir aux professionnels. Et là, ça a commencé à décoller et j’ai eu l’un de mes plus gros devis grâce à cela. J’ai aussi commencé à intégrer des clubs d’affaires pour me faire connaître, rencontrer d’autres entrepreneurs. C’est aussi par là que le réseau se crée. 



Depuis peu, tu as évolué en SARL. Pour quelles raisons avoir choisi de passer à l’étape supérieure ?

À partir de 2023, l’activité fonctionnait très bien et je me rendais compte que je refusais beaucoup trop de commandes que je ne pouvais pas absorber seule. Ça m’embêtait et ça a été un élément déclencheur. Je travaillais dans ma cuisine, ce qui finissait par me limiter en termes de logistique, rien que pour le stockage par exemple. Je commençais aussi à avoir envie de sortir de chez moi, je travaillais beaucoup et j’avais peur que la charge de travail ajoutée à la frustration d’avoir à refuser des commandes n’entame ma motivation et la qualité de mes prestations. Je souhaitais aussi m’associer avec mon mari. J’en ai donc parlé à un comptable et il m’a orienté vers les bons choix pour mon projet. Ça m’a beaucoup aidée à déterminer le format d’entreprise le plus adapté. La SARL me permet d’avoir un local, une salariée et un vrai laboratoire de production. Comme de toute façon le rêve était d’ouvrir un établissement, au bout de 3 ans, c’était le moment de se lancer. Aujourd’hui, j'ouvre bientôt un salon de thé / brunch dans le Nord à Illies, et j’ai embauché quelqu’un pour travailler avec moi. Ça me permettra de déléguer un peu de mon travail, car entre les courses, la production, l’administratif et les événements sur lesquels je suis présente, ça commençait à être énormément de travail et d’organisation.

 

Comment t’organisais-tu pour gérer tout ça ?

Je suis quelqu’un d’assez “control freak”, donc j’étais très organisée et j’essayais d’anticiper au maximum. Par exemple, seule, je savais que je pouvais gérer 3 événements par semaine, à raison d’environ 1200 pièces. Au-delà, ça devenait compliqué. J’organisais donc ma semaine en commençant par une journée “off”, en tout cas moins physique, pendant laquelle je travaillais quand même en faisant ma comptabilité, mes papiers administratifs… Ensuite, à partir du mardi-mercredi, j’organisais mon planning de travail, je faisais les courses, commençais à produire ce qui pouvait être conservé. Puis, le jeudi et vendredi étaient les grosses journées de production. Ensuite, je travaillais le week-end et même le dimanche, car de temps en temps, il fallait que je sois présente sur les événements. 

 

Est-ce que tu as eu des doutes, des peurs qui t’auraient empêché d’avancer ?

Au début, j’ai foncé un peu tête baissée parce que je croyais beaucoup en mon idée, je pense que c’est une force. Je ne suis pas bornée, mais si je sais que je suis capable, j’y vais sans trop réfléchir. Finalement, mon seul stress était d’arriver à livrer mes commandes et que ça plaise !

Par contre, il est certain que le fait de passer de la petite entreprise à la SARL peut faire très peur : on a beaucoup plus de choses à signer, il faut rédiger les statuts, faire un business plan, ça change aussi certaines choses au niveau des assurances, il faut déposer un capital social… Rien que le nom “société” fait déjà peur. J’avais déjà eu un prêt d’honneur avec Initiative Artois grâce à qui j’avais obtenu des subventions, mais j’ai dû refaire un prêt et donc engager de nouvelles démarches bancaires, ce qui n’est pas le plus agréable. L’accompagnement de mon expert-comptable joue beaucoup pour rassurer et heureusement, j'en ai trouvé un bon. Finalement, l'auto-entreprise, c'était le test, et je me rends compte que ça m'a aidée à aller plus vite sur les démarches pour créer la société. Je n’aurais jamais fait ça directement après mon CAP, car ça met beaucoup plus de pression. Si ça ne fonctionne pas, au contraire de l’auto-entreprise, il ne suffit pas de clôturer son statut et puis c’est terminé. Maintenant, j’engage beaucoup plus de responsabilités, ne serait-ce que vis-à-vis de mon employée. Depuis le début aussi, je suis soutenue par ma famille, et par mon mari, qui, lui, est salarié. Et puis la prise de risque n’engageait que nous car nous n’avons pas d’enfants à gérer. Je pense que c’est certainement plus simple pour se lancer.

Est-ce que tu as découvert de nouvelles choses sur toi-même ?

Que ce soit l’auto-entreprise ou la SARL, tout ça m’a montré à quel point j’avais des ressources en moi, car c’est un métier fatiguant. Ça n’a plus rien à voir avec mon métier de chargée de projet où je restais devant un ordinateur toute la journée. Ça apprend à être débrouillard parce que forcément, quand il y a un problème, il n'y a plus d'intermédiaire. C'est nous le seul patron, on doit donc gérer. S'il y a un mauvais retour client, c'est moi la première responsable. Dès que ma salariée aura une question ou un problème, c'est forcément moi qu'elle viendra voir. 

 

Est-ce que tu sens que ton rôle va évoluer en même temps que ta société ?

Forcément un peu. Je vais devoir apprendre à déléguer et à manager, ce qui n’est pas inné pour tout le monde. J’ai tellement eu l’habitude de travailler seule qu’il va falloir que je sois tolérante, que je me mette à la place de l’autre. C’est un équilibre entre le contrôle et la relation de confiance à créer avec ses salariés. Mais je suis de nature optimiste et je sais que tout s’apprend : ça fait maintenant partie de mon aventure entrepreneuriale. 

 

Et qu’est-ce que cela a changé chez toi, par rapport au salariat ?

Aujourd’hui, je sais que c’est ma voie, je n’ai pas l’impression d’aller travailler. Je me sens libre dans la manière de m’organiser : je ne rechigne pas à me lever tôt si c’est nécessaire ou sinon je ne mets pas de réveil. Il n’y a plus de “présentéisme” parce que je dois tel nombre d’heures et que je termine de travailler à 16, 17 ou 21h, ça ne regarde que moi. Je fais juste ce que j’ai à faire parce que ça me plait. Et surtout, je n’ai plus ce blues du dimanche soir dont tout le monde parle !  Redevenir salariée et avoir des comptes à rendre à quelqu’un serait difficile à imaginer maintenant.

 

Avec tous les événements auxquels tu participes, il y a bien une anecdote à partager ?

Oui, une fois, j’assurais une prestation de traiteur pour un mariage. À l’époque, c'était mon plus gros devis, j’étais contente et j’assurais le repas du cocktail au dessert. C’était pour des personnes qui avaient à peu près le même âge que moi, le contact était très bien passé. On se suivait même sur Instagram. Un jour, ma mère m’appelle parce qu'elle a eu quelqu’un de notre famille au téléphone. En fait, en discutant, elle a compris que ma cliente était une cousine éloignée. On ne s’en était même pas rendu compte. Je me suis donc retrouvée au mariage avec des gens avec qui je jouais quand j’étais toute petite et que je n’avais pas revu depuis des lustres ! 

Il y a aussi des anecdotes moins drôles, quand dans la précipitation des livraisons, on renverse une partie de la commande dans le camion et qu’il faut rattraper sa bêtise et recommencer le plus vite possible. Encore une fois, il faut assumer !

 

Qu’est-ce que tu conseillerais à quelqu’un qui veut se lancer ?

Je pense qu’il ne faut pas trop réfléchir et foncer si on y croit. Pour l’auto-entreprise du moins, on ne prend pas trop de risque, c’est un bon test au cas où on veut grossir. Puis je ne peux que le conseiller, car je suis la preuve que ça peut mener vers quelque chose de plus grand. Pour l’instant, c’est un salon de thé, mais dans quelques années nous aurons notre restaurant, mon mari et moi !

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