Communicante touche à tout, c’est l’instinct, les rencontres et une motivation à toute épreuve qui l’amènent à s’investir entre autres dans un lieu dédié au bien-être et au développement personnel. Les épreuves de la vie et les expériences professionnelles diverses l’ont conduite à chercher du sens dans tout ce qu’elle entreprend. Pour Espace auto-entrepreneur, elle nous raconte à quel point l’indépendance lui apporte tant personnellement que professionnellement.
J’ai eu plusieurs expériences professionnelles après mon Master 2 en communication. J’ai commencé en alternance comme chargée de communication dans une agence de publicité pendant 2 ans. Ensuite, voulant apprendre l’anglais, je suis partie en voyage à Dubaï où j’ai été salariée dans un grand restaurant pendant 1 an. Après mon voyage, je suis rentrée en France et j’ai obtenu un CDI pour un poste aux multiples aspects : office manager, responsable marketing et Chief Happiness Officer pour une entreprise de développement informatique. J’ai adoré ce poste, je travaillais avec une super équipe, j’appuyais la direction sur des sujets variés, c’était hyper riche. C’est à cette époque, en 2018, qu’une ancienne amie m’a contactée pour la rejoindre dans la création de son entreprise dans le monde de l’influence et des réseaux sociaux. J’ai créé mon statut d’auto-entrepreneur à cette occasion.
Finalement, le binôme n’a pas du tout fonctionné. C’était plus une histoire de personne malheureusement. Mais, créer le statut m’a poussé à réfléchir à un projet dans l’événementiel culinaire, que je rêvais de monter. Cependant, j’ai dû me tourner de nouveau vers le salariat : ma mère est tombée gravement malade, je me suis installée dans ma ville natale pour m’occuper d’elle et de ma famille. Je devais retrouver un travail stable et sécurisant, avec des horaires me permettant de prendre soin de ma mère. J’ai été embauchée comme responsable communication dans une entreprise qui vendait des bateaux. Après un an et demi, je suis devenue serveuse pendant la saison d’été à Wissant, dans un restaurant. Les horaires en tant que chargée de communication n’étaient pas compatibles avec ce que je vivais à la maison, j’ai donc choisi un travail non pas moins fatiguant, mais moins prenant.
Oui, je l’avais conservé, au cas où. Et d’ailleurs, j'ai bien fait, car quand j’ai pu me réinstaller à Lille. Et là, le Covid est arrivé, j’ai eu forcément plus de mal à trouver du travail. J’ai exploré vraiment l’auto-entrepreneuriat à cette époque où j’ai obtenu plusieurs missions de communication qui m’ont permis de travailler. J’ai organisé des séminaires de team building en ligne pour les entreprises qui ne pouvaient plus se réunir en physique. Ensuite, j’ai travaillé pendant 2 ans avec La Compagnie des Tiers-Lieux (une association qui forme et organise les collectifs qui gèrent des Tiers-Lieux), à Lille. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur ce qui comptait le plus pour moi : trouver un travail qui ait du sens, un impact positif et qui correspond à mes valeurs. Suite à ces expériences, j’ai voulu me recentrer sur ce que je voulais réellement : de l’humain, de la nature, du sens et de l’autonomie. J’ai eu l’opportunité de reprendre une partie de la gestion d’une ferme dédiée au bien-être et au développement personnel.
Pour ce lieu, “Auprès de mon arbre”, je réalise des missions très variées et c’est aussi ça qui me plait. Selon les besoins, je gère l’organisation (planning, installations, matériels…) des séminaires d’entreprises qui ont lieu avec les intervenants et thérapeutes de la ferme. Il y a des psychologues, équithérapeuthe, art thérapeutes… C'est très complet et ça me permet de m’ouvrir à de nouvelles choses que je ne connaissais pas forcément.
Je suis aussi prestataire auprès de l’équipe communication avec laquelle je travaille sur la stratégie, le rayonnement et l’image du lieu. Si besoin, je participe aussi au recrutement de nouveaux thérapeutes et j’accueille le public (les particuliers) qui arrivent en consultation ou par curiosité, le lieu étant complétement ouvert. La cerise sur le gâteau, c'est que c’est en pleine nature et que je peux aller travailler avec mon chien. Toutes ces missions m’apprennent beaucoup. Pour l’instant, c'est mon activité principale, mais je prends de temps en temps quelques missions de communication pour compléter.
Ça m’a permis de comprendre que j’avais besoin de variétés et de nouveaux projets. Quand j’étais salariée, j’avais l’impression d’être coincée dans mon poste finalement, comme s' il n’y avait pas d’évolution possible hormis le fait de manager des gens, ce que je ne souhaite pas faire dans ce cadre. Si j’étais restée salariée, je n’aurais pas eu l’opportunité de découvrir de nouvelles choses et d’arriver à ce que je fais aujourd’hui. On aurait regardé mon CV sans penser que je pouvais aller au-delà. Puis j’ai compris que j’avais un problème avec le fait d’être “engagée” par le CDI, comme une sorte de loyauté à l’entreprise qui m’étouffe un peu. L’auto-entrepreneuriat me donne plus d’opportunités de rencontrer des gens qui ont un projet à monter, de les aider à court ou moyen terme, puis de recommencer avec un autre projet. Là où je me sens coincée dans le salariat, comme si j’avais signé un contrat de mariage. Aujourd’hui, c’est moi qui crée ma fiche de poste et elle est évolutive. C’est beaucoup plus stimulant pour moi.
Étant quelqu’un qui fonctionne beaucoup à la rencontre, ça m’apporte la liberté et la flexibilité nécessaire pour aller vers des projets parfois émergents, qui n’ont pas encore beaucoup de visibilité ou de moyens (comme les tiers-lieux, des projets d’associatifs…) et ne peuvent pas embaucher un salarié à 3 000€ par mois.
Je pense que ça m’a fait grandir. Je suis de nature curieuse et aventurière, le fait d’avoir l’impression de recommencer à zéro à chaque mission, je trouve ça très énergisant. Aujourd’hui, je sais faire de la communication, de la gestion, de la comptabilité, du management, de l’animation d’équipe, de la logistique… Je pense qu'en un an, j'ai grandi plus qu'en 5 ans dans n'importe quel travail. C’est très challengeant et bénéfique. Même si je suis chanceuse de pouvoir avoir ce rythme de travail qui peut être instable : je vis en couple, je n’ai pas d’enfants, je n’ai finalement pas beaucoup de contraintes contrairement à certains.
Contrairement à ce qu’on pense administrativement j’ai trouvé ça très simple à gérer, je n’ai jamais eu de soucis à ce niveau. Alors que je ne suis pas une bonne gestionnaire pour mes papiers personnels. En comparaison, j’ai trouvé ça beaucoup plus simple que de gérer les papiers et échanges avec France Travail pour mes périodes de chômage.
Le plus gros désavantage, c’est l’instabilité financière : ça reste un contrat précaire, c’est sûr. Mais c’est le jeu, on est moins lié donc on a plus de liberté. En revanche, le client peut aussi ne plus vous rappeler pour X raisons. Finalement, moi, ça, ça me va. Ça met moins de pression que le CDI et ça me motive beaucoup plus à m’investir.
Pour l’instant, je me nourris de toutes les rencontres que je fais et des compétences que je développe. L’expérience des Tiers-Lieux m’a ouvert les yeux : il y a beaucoup de choses à faire pour animer les territoires qui en ont besoin. Je me donne 5 ans pour m’entourer des bonnes personnes et créer un tiers-lieux, ce qui serait aussi compatible avec mon envie de travailler dans l’univers du fooding. J’aimerais rassembler des compétences complémentaires et des personnalités variées pour m’accompagner dans ce projet. Reste à trouver les fonds et les subventions pour concrétiser ce projet qui a beaucoup de sens pour moi, mais la bonne nouvelle, c'est que c’est possible !
Moi, je me suis lancée avec mes indemnités chômage, c’est déjà une aide pour se décider. Je conseillerais de se lancer avec déjà quelques clients en tête, pas forcément les yeux fermés. Car au début, entre se faire un réseau, activer le bouche-à-oreille et démarcher, on peut vite se décourager. Il ne faut pas hésiter à en parler autour de soi, les rencontres, ça peut tout changer.
Je dirais aussi qu’on ne prend pas tellement de risques financiers, que ce soit pour la création, les charges ou même la clôture si on décide d’arrêter. Et c’est très simple à mettre en place d’un point de vue administratif. En plus, depuis peu, on cotise un peu plus pour la retraite. C’est une expérience enrichissante dans tous les cas, alors allez-y !
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Marion Saint-Maxent, gestionnaire d’un établissement dédié au bien-être “Je pense qu’en un an, j’ai grandi plus qu’en 5 ans dans n'importe quel autre travail”
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