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Témoignages d'auto-entrepreneurs

Sarah Wilbert “ Quand tu as été biberonnée au CDI, c'est difficile d’envisager les choses autrement ! ”

Publié le 27/06/2024
Sarah Wilbert “ Quand tu as été biberonnée au CDI, c'est difficile d’envisager les choses autrement ! ”

Après 10 ans de salariat pour un grand groupe dans l’événementiel, Sarah Wilbert saute le pas et lance son activité de consultante événementiel et communication digitale à son compte. Pour Espace Auto-Entrepreneur, elle raconte les étapes de ce changement de cap.

Après 10 ans de salariat où tu semblais épanouie, qu’est-ce qui t’a poussée à te mettre en freelance ?

J’étais épanouie, j'organisais des gros événements toute l’année, mais à un moment, particulièrement dans l'événementiel, quand on travaille pour de grosses entreprises, ça finit par user. On a beaucoup de boulot, on est pressé comme un citron de tous les côtés et évoluer devient très compliqué. À 25 ans, c'est sympa, on apprend. À 35, on commence à se poser des questions. Surtout que je n’avais plus la reconnaissance salariale de mon évolution et qu’on tirait de plus en plus sur les salaires. J’ai quand même changé d’entreprise pour évoluer et là, il y a eu le Covid. Super timing ! Ma période d’essai n’a pas été renouvelée.
Autour de moi, on me conseillait de plus en plus de me mettre en indépendante alors, j'ai commencé à y penser. J’ai fini par comprendre que finalement, je ne prenais pas de très gros risques à monter mon statut : en gros, si je ne gagnais pas d’argent, je n’en perdais pas non plus. Il fallait rebondir, je l’ai fait. 

Tu en as pas mal parlé autour de toi : de quoi avais-tu peur et qu’est-ce qui t’a rassurée ?

Quand tu as été biberonnée au CDI, c'est difficile d’envisager les choses autrement ! 

J’avais peur de ne plus avoir la sécurité de l’emploi, les avantages, les tickets restau, la mutuelle… Des choses toutes bêtes, mais nécessaires et auxquelles je ne pensais pas avant. Et puis je me lançais en pleine crise dans l’événementiel, ce n'était vraiment pas le bon moment. J’avais peur de ne pas avoir de contrats, tout simplement : ce qui a été le cas au début d’ailleurs. Je continuais même à postuler en CDI à côté, ça n’empêchait pas.

En parler aux quelques auto-entrepreneurs que je connaissais m’a permis de me poser les bonnes questions : est-ce que ça me correspond ? Est-ce que je veux réellement recommencer en entreprise ? 

Pour moi, c’était quand même mieux de pouvoir demander conseil à une copine, ou une connaissance auto-entrepreneur : comment faire ses impôts ? Comment gérer les déclarations ? Quelle case ne pas oublier de cocher ? Au début, j’avais trop peur de ne pas renvoyer LE bon papier parmi tous les trucs à remplir. J’imaginais que, dans 10 ans, un agent de l’administration me contacte pour me dire : “ Bonjour, vous nous devez 10 000 € !”  Ça fait boomer comme ça, mais je préfère parler à une vraie personne parce que ça n’est quand même pas hyper intuitif au début.

Tu as trouvé les démarches compliquées ? 

Maintenant ça va un peu mieux. Mais oui, c’est compliqué de faire le tri entre toutes les informations que tu trouves sur Internet, de contacter une personne réelle à l’Urssaf, qui réponde à ta question et pas un serveur vocal qui te renvoie vers un site sur lequel tu ne comprends rien. Par exemple, récemment, j’ai découvert l’impôt libératoire sur le revenu. J’ai dû demander à quelqu’un qui connaissait quelqu’un à l’Urssaf pour savoir quelle case cocher et être sûre : on a toujours peur de se tromper !
Déjà, rien qu’en créant mon statut, il n’y avait aucun métier qui correspondait au secteur de la communication événementiel. On ne se retrouve même pas dans les formulaires métiers alors qu’en 2024, l'événementiel ça parle quand même à beaucoup de monde ! Ce n'est pas de la mauvaise volonté, mais ce n'est pas toujours clair, rien que dans la manière dont on nomme les choses.
J’ai dû aller chercher les infos moi-même. J’ai aussi suivi un influenceur conseillé sur Instagram et qui donne plein de tips rapides et efficaces. Ça me parle et je comprends tout, comme un tuto du style “ N’oubliez pas de déclarer ça en janvier ! ”.

Aujourd’hui ça fait bientôt 3 ans, quels sont les points positifs pour toi ?

Personnellement, pouvoir gérer mon planning comme je veux, c’est le luxe ! Si la routine rassure certains, moi, j'aime travailler quand je veux, à midi, minuit ou un dimanche, toujours en respectant les délais bien entendu. Aujourd’hui, je suis une semaine en télétravail en Espagne et finalement qu’est-ce que ça change ? Absolument rien pour mon client et pour moi, c'est génial. Depuis le Covid, tout le monde s’est bien rendu compte qu’il était possible de ne pas être derrière un bureau jusqu'à 20h pour bien travailler. En plus j’adore voyager, ça m’offre cette liberté, c’est le plus gros avantage selon moi. 

Je n’hésite pas à faire part dès le début à mes clients de ce besoin de gérer mon planning de travail comme je l’entends. Sinon, autant qu’ils prennent un CDD qui se pliera aux règles strictes de l’entreprise.

Professionnellement, ça a boosté ma confiance en moi. J’assume beaucoup plus les idées que je propose, parce qu’elles ne sont pas formulées pour faire plaisir à une hiérarchie, mais parce que j’y crois. Je suis soulagée de ne plus subir cette pression qu’on a en entreprise, où tout le monde essaye de plaire à tout le monde pour finalement ne plus oser sortir des clous. Au même niveau d’expertise, tu te sens quand même plus valorisé et en confiance.
Puis, ça m’a permis d'accéder à l’organisation d’événements que je n’aurais jamais vécus en salariat. L’an dernier, j’ai décroché l’organisation d’un grand dîner pour les clients, milliardaires, d’une grande maison de champagne. J’ai dû décaler le dîner parce que certains n’arrivaient pas à garer leur yacht : c’était complètement fou ! Ce genre de prestations, je ne les aurais jamais eues en restant à Paris derrière mon bureau ! 

Et les points plus négatifs, on en parle ? Comment fais-tu pour les gérer ?

Les pots d’entreprise peut-être ! Blague à part, il y avait une super ambiance là où je travaillais avant, donc c’est vrai que ça manque, ce côté social. Parfois, on se sent un peu seul, d’autant plus que les pics d’activités dans l'événementiel sont plutôt saisonniers. L’hiver, quand t’as moins de boulot et que tu n'as pas vu la lumière du jour, c'est compliqué. Du coup, j'essaye d’aller dans des coworking avec des amis, ou de travailler à l’extérieur dans des cafés, des hôtels, pour changer de cadre. 

Ensuite, on vit un peu au jour le jour, ou plutôt au mois : il faut savoir gérer l’impossibilité de se projeter sur plusieurs années. Ça peut faire peur et décourager, mais moi ça me convient. Je le vis comme une aventure.
Puis, on se remet tout le temps en question, car il faut démarcher, entretenir son réseau, se faire remarquer, décrocher des missions… On ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Ceci dit, c'est aussi très enrichissant. 

Même s'il est difficile de se projeter, comment imagines-tu ton avenir ?

J’aimerais pouvoir continuer. L’ambition, c'est d’aller encore plus loin, d’organiser des événements d’envergure à l’étranger, pour des grandes marques pour lesquelles je n’ai pas encore travaillé : ce serait le rêve. Même dans 10 ans, je me vois indépendante et avec ce rythme, ça n’est pas une question d’âge pour moi. Et la difficulté à se projeter ne me fait pas peur. Au contraire, je me dis que tout peut arriver, toutes les portes peuvent s’ouvrir ! 

Est-ce qu’aujourd’hui, tu conseillerais de sauter le pas de l’auto-entrepreneuriat ?

Oui bien sûr, même s'il faut quand même préciser que ça n’est pas forcément pour tout le monde. C’est une question de tempérament : il faut savoir gérer son planning et se tenir à une certaine rigueur de travail, s’adapter aux clients, développer son réseau, aimer travailler parfois seul. Il faut savoir aussi encaisser certaines déceptions : un projet sur lequel on compte et qui finalement ne se fait pas par exemple. 

Je conseillerais surtout de ne pas se lancer trop jeune et de travailler avant en entreprise “classique” pendant au moins cinq ans : c’est là que tu apprends vraiment, c’est hyper formateur. Puis c’est logique, il faut savoir comment ça fonctionne pour s’y adapter quand on les retrouve en tant que clients. C’est beaucoup plus simple ensuite de se lancer dans ce sens-là : pour moi, c'est la clé !

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le 24/04/2024

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