En raison de l’épidémie de Covid-19, la santé économique des travailleurs indépendants est fragilisée. C’est le constat fait par l’Adie, une association accompagnant les projets entrepreneuriaux. Alors que de nombreuses entreprises individuelles pourraient être contraintes de fermer, elle monte au créneau et exige de l’État des aides concrètes pour les auto-entrepreneurs, dont une prime de 3 000 € et l’allongement de la durée de l’ACRE.
L'Association pour le droit à l'initiative économique, plus connue sous le nom d'Adie, est une association créée en 1988 et reconnue d'utilité publique. Depuis plus de 30 ans, elle accompagne les entrepreneurs dans leurs projets d'entreprise, notamment en favorisant leur accès au crédit, qu’ils soient en recherche d'emploi, en SARL ou encore auto-entrepreneurs. Consciente de l'impact des mesures de confinement sur l'activité des travailleurs indépendants, l'Adie a réalisé une enquête auprès des entrepreneurs qu'elle accompagne afin d'évaluer la situation dans laquelle ils se trouvent (1).
Menée auprès de 1 650 travailleurs indépendants - qui étaient en activité avant le début du confinement - cette enquête apporte un premier enseignement : les indépendants ont difficilement accès aux différentes aides nationales.
Conséquences pour les auto-entrepreneurs et autres indépendants ? Toujours selon l'Adie, 96 % des entrepreneurs ont dû cesser partiellement ou intégralement leur activité en raison du Covid-19. Une situation d'autant plus problématique que 78 % des indépendants sont d'ors et déjà en grande difficulté financière, 44 % n'ont aucun revenu complémentaire et 1 entrepreneur sur 2 estime qu'il devra fermer son activité.
Si les aides pour les entrepreneurs impactés par le coronavirus ont le mérite d’exister, elles s’avèrent bien souvent insuffisantes dans la réalité. L'Adie craint d'ailleurs que, sans apport, la majorité des entrepreneurs doivent se résoudre à vivre des minima sociaux, dans la mesure où ils ne peuvent pas profiter du chômage. Pour éviter d'en arriver à une telle situation, l'association a mis en place un plan d'urgence dès le 17 mars pour venir en aide aux travailleurs indépendants, composé à la fois d’un soutien humain et financier.
Dans l’optique de soutenir les auto-entrepreneurs et autres indépendants touchés par le Covid-19, l’Adie propose tout d'abord une offre financière aux 2 visages.
Les entrepreneurs sont souvent perdus face aux démarches nécessaires pour être aidés, notamment en ce qui concerne les aides régionales pour les auto-entrepreneurs impactés par le Covid-19. Raison pour laquelle l'Adie met également en place un service d'accompagnement sur mesure. Il se compose notamment :
Pour aider les auto-entrepreneurs confrontés à des difficultés financières, l'Adie a déjà pu allouer 1 million d'euros aux différents prêts proposés et souhaite mobiliser 30 millions d'euros au total, et ce, grâce au soutien de ses partenaires. Mais consciente que cela ne suffira pas, l’association plaide auprès des pouvoirs publics pour une meilleure protection des indépendants durant l'épidémie de coronavirus. À travers un communiqué de presse baptisé « Plaidoyer pour une relance inclusive », l’Adie demande :
Si ces exigences peuvent paraître extravagantes, elles semblent pourtant nécessaires en vue de faire face à la crise actuelle. Rappelons d'ailleurs qu'elles n'ont finalement rien de si exceptionnel : l'Allemagne a, pour sa part, accordé entre 9 000 et 15 000 € d’aide individuelle aux travailleurs indépendants impactés par le Covid-19. De quoi relativiser le soutien apporté par notre propre gouvernement…
(1) Source : Enquête nationale sur les mesures publiques de soutien aux travailleurs indépendants - Adie - 2020