En 2023, l'écart entre les femmes et les hommes est à son plus bas niveau, particulièrement dans la catégorie des micro-entreprises, où les créatrices d'entreprises représentent 44 % de l’effectif total. Grâce à une appétence entrepreneuriale croissante, elles réduisent les inégalités de rémunération et dynamisent des secteurs économiques divers. Voici les dernières données sur l’entrepreneuriat féminin en France.
D’après les dernières statistiques publiées par l’Urssaf, le nombre de femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat est en constante progression. Cette tendance s’explique notamment par la hausse des créations de micro-entreprises.
Selon les statistiques dévoilées par l’Urssaf en 2024, la proportion de femmes en 2023 était de (1) :
37,9 % chez les travailleurs indépendants (TI) classiques ;
44,5 % de femmes en micro-entreprise (contre 42,7 % en 2022 selon le rapport Urssaf de l'année dernière) ;
43,7 % de femmes chef d'entreprise en 2022 (contre 40,6 % en 2022) ;
378 300 entreprises créées par des femmes en 2022 (346 288 en 2022), dont une majorité (309 000) sous le régime de l’auto-entreprise ;
44 % des créatrices d'entreprise sont des micro-entrepreneuses.
Bien que l'écart de revenus entre hommes et femmes persiste, les dernières données indiquent une réduction notable de cette disparité, particulièrement sous le régime de la micro-entreprise comparé aux travailleuses indépendantes (TI).
Dans le secteur des travailleuses indépendantes traditionnelles, les femmes ont déclaré un revenu moyen annuel de 39 363 € en 2021, ce qui est inférieur de 20,2 % à celui des hommes qui s'élevait à 49 304 €. Cet écart représente une légère amélioration par rapport à 2019, où les femmes gagnaient en moyenne 22,3 % de moins que les hommes.
Chez les micro-entrepreneuses, l'écart de revenus s'est également resserré. En 2022, elles ont déclaré un revenu annuel moyen de 6 598 €, soit 18,9 % inférieur à celui des hommes. Cette différence marque une progression de 2,1 % comparée à 2020, où l'écart de revenus était de 21,9 %.
Ces chiffres montrent une réduction progressive de l'écart de rémunération entre hommes et femmes, avec un décalage moins important pour les micro-entrepreneuses.
Les écarts de revenus qui persistent s’expliquent notamment par le fait que les femmes entrepreneures se dirigent vers des secteurs moins lucratifs, tels que :
Les services à la personne ;
La coiffure et l’esthétique ;
La santé et le soutien social ;
Les autres services individuels.
Sans surprise, on constate une forte prédominance masculine dans certains secteurs, notamment le BTP, qui n'attire que 4,5 % des femmes entrepreneures. Le secteur le plus paritaire reste le commerce de détail non alimentaire, avec 47,6 % de femmes et 50 % d’hommes.
D’autre part, les femmes sont plus nombreuses (31,4 % contre 28,1 % des hommes) à être en polyactivité. Cela signifie qu’elles cumulent leur activité entrepreneuriale, avec un emploi salarié dans le secteur privé et/ou public.
Parmi les 2,5 millions d'auto-entrepreneurs inscrits, 1,7 million, soit 69,7 % ont déclaré un chiffre d'affaires en 2022, se classant ainsi dans la catégorie des actifs économiques.
Dans cette catégorie, malgré les écarts de rémunération, les femmes ont été plus nombreuses à déclarer un chiffre d’affaires positif. En 2023, elles étaient 74,3% à être actives économiquement, contre 66,3 % chez leurs homologues masculins.
Les chiffres précédemment cités suggèrent une dynamique positive dans l'engagement des femmes dans l'entrepreneuriat. Cette tendance est confirmée par une enquête nationale de Bpifrance mesurant l’Indice Entrepreneurial Français (IEF). Dans un volet, publié le 5 mars 2024, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Bpifrance analyse l’engagement des femmes dans l’entrepreneuriat.
L’enquête révèle que 28 % des Françaises (soit 7,7 millions) sont engagées dans l'entrepreneuriat, avec une progression constante depuis 2018 (+5 points) (2). En comparaison, l'implication des hommes dans l'entrepreneuriat a stagné en 2021 et n'est revenue à son niveau de 2018 qu'en 2023. « La résilience entrepreneuriale des femmes traduit un volontarisme propice à faire bouger les lignes plus vite, » affirme Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance.
On constate également que les femmes engagées dans l’entrepreneuriat sont plus jeunes que leurs homologues masculins. En effet, selon Bpifrance, 1 femme entrepreneuse sur 3 a moins de 30 ans, contre 1 homme sur 4.
Ces chiffres démontrent un véritable engagement et une combativité sans précédent des femmes pour atteindre la parité, malgré un contexte économique incertain. Alors que l'entrepreneuriat féminin continue de croître en France, il est important d’accompagner les porteuses de projet, qui restent généralement moins exposées à l’entrepreneuriat. En effet, 2 femmes sur 10 présentent une forte exposition, contre près de 3 hommes sur 10.
Sources :
(1) Urssaf - recueil statistique - mars 2024
(2) Bpifrance - Volet « Femmes » - Indice entrepreneurial français 2023
le 31/01/2024
le 17/01/2024
le 07/02/2024
le 03/01/2024
le 27/12/2023
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