Devenir avocat auto-entrepreneur : spécificités réglementaires et compatibilité

Devenir avocat auto-entrepreneur : spécificités réglementaires et compatibilité

L'avocat, en tant que représentant légal et défenseur des intérêts de ses clients, est chargé de fournir des conseils juridiques, de rédiger des actes juridiques, de plaider devant les tribunaux et de négocier des accords en leur nom, entre autres.

L'exercice de la profession d'avocat en tant qu'auto-entrepreneur pourrait présenter des avantages et des considérations particulières. En effet, ce statut permet une plus grande autonomie dans la gestion de sa carrière et offre la possibilité de choisir ses propres clients et affaires. De plus, le statut d'auto-entrepreneur simplifie les obligations fiscales et administratives, offrant une certaine flexibilité dans la gestion des charges professionnelles.

Toutefois, avant d’entamer toute procédure pour créer une micro-entreprise et exercer la profession d'avocat en tant qu'auto-entrepreneur, il faut s’assurer que le métier est bien compatible avec le régime.

Dans cet article, nous explorerons les différentes facettes du métier d’avocat, notamment sur le plan des conditions d’accès, avant de vérifier et expliquer la compatibilité ou l’incompatibilité de cette profession avec le statut d’auto-entreprise.

Le métier d’avocat

keyboard_arrow_rightLe rôle de l’avocat indépendant

L'avocat est un professionnel aguerri du droit qui peut couvrir un large éventail de compétences juridiques. Grâce à ses connaissances et à sa maîtrise des lois, il peut être sollicité pour une variété de missions, selon son domaine d’expertise.

L'une des missions les plus répandues de l'avocat est la représentation et la défense des intérêts de ses clients devant les tribunaux. Que ce soit dans le cadre d'un litige civil, pénal, commercial ou administratif, l'avocat utilise ses compétences juridiques pour plaider en faveur de ses clients et obtenir les résultats les plus favorables.

Cependant, le rôle de l'avocat ne se limite pas à la plaidoirie. Il agit également en tant que conseiller juridique. Il peut, par exemple, fournir des conseils avisés aux dirigeants d'entreprise afin de les aider à prendre des décisions éclairées, rédiger des contrats, assister à une négociation commerciale ou être consulté au sujet de la protection des droits de propriété intellectuelle et la conformité aux réglementations en vigueur.

Par ailleurs, l'avocat peut intervenir dans des domaines spécifiques du droit, selon sa spécialité. Il est possible de citer le droit fiscal, le droit du travail, le droit de la famille ou le droit immobilier. Il les assiste dans la compréhension et l'application des lois et réglementations pertinentes, veillant à ce qu'ils respectent leurs obligations légales tout en préservant leurs intérêts.

L'avocat peut également être mandaté pour réaliser des audits juridiques et des due diligences, par exemple. Pour ce faire, il examine attentivement les contrats, les documents juridiques et les procédures internes d'une entreprise pour s'assurer de leur conformité aux lois et réglementations en vigueur.

Outre ces missions, l'avocat peut également assumer des tâches administratives plus généralistes, telles que la création de sociétés, l'enregistrement des marques, les formalités d'embauche et les déclarations sociales.

keyboard_arrow_rightLe profil pour devenir avocat

Être avocat est un métier qui requiert une combinaison unique de compétences juridiques, de qualités personnelles et de talents en communication.

Tout d’abord, la connaissance approfondie des principes juridiques, des codes et des procédures est un incontournable. Un avocat doit être capable d'analyser les lois, de rechercher des jurisprudences et de comprendre les subtilités juridiques.

L'esprit logique et la capacité de raisonnement déductif sont également essentiels pour un avocat. Ils lui permettent d'analyser les faits, de les organiser de manière cohérente et de tirer des conclusions logiques pour soutenir ses arguments.

Pour ce faire, un avocat doit alors posséder d'excellentes compétences en communication, à l'écrit comme à l'oral. Il doit être capable de rédiger des documents juridiques précis et de présenter des arguments convaincants devant un tribunal ou d'autres parties.

Par ailleurs, des compétences en négociation et en résolution des conflits sont essentielles pour un avocat. Celui-ci doit être en mesure de trouver des solutions créatives, de négocier avec les parties adverses et de parvenir à des accords satisfaisants en proposant des compromis ingénieux.

Enfin, l’avocat doit faire preuve d’une volonté d'apprentissage continu et constamment rester à jour sur les évolutions du droit et des nouvelles réglementations. Ces dernières étant mises à jour fréquemment, il doit alors être en mesure de se tenir informé de ces changements afin de fournir des conseils juridiques précis et pertinents à ses clients.

Les conditions pour devenir avocat

keyboard_arrow_rightLes qualifications professionnelles

En France, la profession d’avocat exige de suivre une formation délivrée par le Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats (CRFPA), communément appelé “ école d'avocats ”.

Cette formation s’étend sur une période de 18 mois pendant laquelle les élèves avocats suivent un programme d'études approfondies qui vise à développer leurs connaissances juridiques et pratiques.

C’est une formation rigoureuse et intensive qui couvre un large éventail de domaines du droit. Elle comprend des cours théoriques, des travaux dirigés et des stages pratiques dans des cabinets d'avocats ou des institutions juridiques. 

La formation est accessible aux individus titulaires d'un Master 1 en droit (correspondant aux 60 premiers crédits du diplôme de Master en droit) et se termine par l’obtention du Certificat d'Aptitude à la Profession d'Avocat (CAPA) délivré par le CRFPA.

Pour s’y inscrire, les candidats doivent réussir un examen d'entrée, souvent appelé « pré-CAPA ». Cet examen évalue leurs connaissances juridiques et pratiques et constitue une étape essentielle à l’obtention du CAPA.

lightbulb Bon à savoir

Au-delà de la condition de justifier d’un Master 1 en droit, il existe une liste de d’équivalences pouvant également donner accès au CRFPA.

keyboard_arrow_rightL’inscription au barreau

L’entrée au barreau est une étape cruciale pour exercer en tant qu’avocat. Elle est régie par des conditions strictes et nécessite le respect de certaines formalités administratives.

C’est une étape absolument incontournable. En effet, que vous soyez titulaire d’un Certificat d'Aptitude à la Profession d'Avocat (CAPA) ou que vous remplissiez les conditions relatives à l’expérience professionnelle, vous ne serez autorisé à exercer la profession d’avocat qu’après avoir sollicité et obtenu votre inscription auprès d’un Barreau français et prêté serment.

Pour s’y inscrire, une lettre doit être adressée au bâtonnier du barreau de votre région, accompagnée d’un certain nombre de justificatifs et de conditions, tels qu’un justificatif de l’obtention du CAPA, un extrait de casier judiciaire vierge, par exemple.

A noter : l’inscription à un barreau est généralement accompagnée de frais d’inscription et de cotisations annuelles. Ceux-ci varient en fonction des barreaux et des régions.

Après réception et validation du dossier de la part de l’Ordre des avocats, le futur professionnel doit prêter serment devant la cour d’appel. C’est une étape symbolique et solennelle qui engage l’avocat à respecter les règles déontologiques de sa profession et d’exercer sa fonction avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité.

Passé ces étapes, l’avocat est officiellement autorisé à exercer.

La compatibilité du métier d’avocat avec le statut d’auto-entrepreneur

La profession d’avocat est une activité libérale réglementée qui ne peut être compatible avec le régime de la micro-entreprise.

En effet, lors d'une Assemblée générale tenue le 7 mai 2010, le Conseil National des Barreaux (CNB) a étudié les conditions nécessaires pour que les avocats puissent bénéficier du régime d'auto-entrepreneur. Trois principales limites ont été identifiées :

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    Une préoccupation d'ordre éthique selon laquelle une profession libérale ne devrait pas pouvoir être considérée comme une activité secondaire ;

  2. keyboard_double_arrow_right

    Une limite de revenu qui ne serait pas adaptée aux avocats en raison de leurs plafonds de chiffre d’affaires jugés trop bas. Pour rappel, le plafond de chiffre d’affaires des professions libérales s’élève à 77.700€ en 2023 ;

  3. keyboard_double_arrow_right

    Un système de cotisation de retraite incompatible, puisque les avocats inscrits à un barreau français doivent obligatoirement être affiliés à la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF), sauf exceptions. Cependant, le régime d'auto-entrepreneur impose aux professionnels de verser l'ensemble de leurs cotisations et contributions sociales à l'URSSAF.

Le CNB a toutefois exprimé des recommandations visant à pouvoir appliquer le régime de la micro-entreprise aux avocats. Le Conseil invoque ainsi la nécessité d'apporter des ajustements d’ordre technique et économique aux organismes de protection sociale, notamment à l'URSSAF.

En effet, la CNBF ne souhaite pas supporter une charge financière supplémentaire sans recevoir les contributions correspondantes des avocats devenant auto-entrepreneurs,  puisque ces derniers seraient pris en compte dans les effectifs de la Caisse, mais sans y cotiser. Ce problème a d'ailleurs été soulevé par la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse des Professions Libérales (CNAVPL) lors de cette assemblée.

En outre, le Conseil National a ajouté que l'application du régime d'auto-entrepreneur à une profession réglementée devrait être conditionnée par l'adoption de deux mesures réglementaires essentielles :

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    L'URSSAF ne devrait pas autoriser l'enregistrement d'une déclaration, même en tant qu'auto-entrepreneur, sans exiger la preuve préalable de l'appartenance à la profession d'avocat ;

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    Il est important de fixer un seuil de revenu minimal en dessous duquel les avocats auto-entrepreneurs ne seraient pas considérés comme actifs et ne seraient donc pas pris en compte dans les transferts de compensation de la CNBF.

 

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