Vous êtes auto-entrepreneur et l’idée de rejoindre un collectif vous tente ? Cette nouvelle manière d’aborder le travail attire de plus en plus d'indépendants souhaitant partager des valeurs, compétences et projets avec d’autres personnes. Dans cet article on vous explique ce qu’est un collectif de freelance et on décrypte les avantages, les inconvénients et les limites d’un tel groupement. Bonne lecture !
Chaque année, le nombre d’indépendants en France augmente (ils étaient presque un million en 2021, selon une étude de l’Insee). En effet, cette nouvelle vision du travail qui offre plus de flexibilité et de liberté, attire de plus en plus de personnes qui souhaitent s’affranchir d’un modèle salarial plus traditionnel.
Mais la vie d’auto-entrepreneur est loin d’être facile. En effet, elle implique souvent de devoir gérer seul plusieurs aspects de son activité : l’administratif, la comptabilité, la gestion de ses projets, la communication et prospection pour trouver de nouveaux clients. Et tout cela dans un environnement de plus en plus compétitif.
C’est pour ces raisons que l’on assiste à un véritable boom des collectifs de freelance en France.
Un collectif de freelances est un regroupement de travailleurs indépendants qui souhaitent travailler ensemble sur des projets ou missions communes.
Les membres d'un collectif se réunissent pour mettre en commun leur réseau, leurs compétences communes (ou complémentaires) et leurs méthodologies de travail.
Chaque membre bénéficie ainsi d’une plus grande visibilité, d’un champ d’expertise plus large ainsi que du soutien du collectif.
En outre, le collectif est un nouveau moyen de travailler seul mais en groupe : on bénéficie des mêmes conditions de travail offertes par le travail en freelance, tout en profitant d’un cadre de travail qui se rapproche de l’entreprise traditionnelle.
Dans le monde du freelancing, travailler seul est souvent la norme. Cependant, il ne faut pas sous-estimer la force que peut apporter un collectif. Voici les principaux avantages de cette nouvelle manière de travailler seul mais à plusieurs.
L’un des avantages du collectif de freelances réside dans le fait de bénéficier d’une image de marque commune. En effet, en tant que collectif il est tout à fait possible de créer une véritable identité de marque, avec un logo, une charte graphique, un slogan, etc. En travaillant sous une marque commune, les différents membres peuvent augmenter leur notoriété et attirer l’attention de clients potentiels.
Au sein d’un collectif, la force de frappe est multipliée par le nombre de membres. En effet, les réseaux de chaque membre sont mutualisés et permettent d’accéder à un réseau plus vaste. Chaque indépendant bénéficie ainsi d’une meilleure visibilité que s’il était seul.
Autre avantage non négligeable : le collectif permet d’accéder à de nouveaux projets. En effet, la possibilité de mettre en commun des compétences complémentaires permet d’être moins limité dans la gestion de missions plus complexes. Les co-freelances peuvent ainsi proposer des offres plus complètes à leurs clients.
Par exemple, un webdesigner et un développeur peuvent très bien s’associer pour créer un site web incluant diverses fonctionnalités. L’un pourra s’occuper de l’aspect visuel du projet et l’autre des différents aspects techniques qu’impliquent le développement du site internet en question.
Travailler en collectif est un très bon moyen pour un auto-entrepreneur d'augmenter son taux journalier moyen (TJM) et de générer des revenus plus importants.
Pour rappel le TJM d'un freelance est déterminé par plusieurs facteurs comme ses compétences, son expérience, la demande pour ses services et la valeur qu'il apporte à ses clients. Travailler en collectif peut potentiellement augmenter son TJM pour plusieurs raisons.
D’une part, le micro-entrepreneur peut accéder à des projets plus complexes et plus importants, qui nécessitent une gamme de compétences diversifiée. Ces projets ont souvent un budget plus conséquent et peuvent donc conduire à un TJM plus élevé. Par ailleurs, l’effet de marque renforce la notoriété et la crédibilité du collectif, permettant à l’ensemble des membres de justifier de tarifs plus élevés.
Le collectif est un cadre souple, où chaque membre peut décider de s’impliquer sur un projet ou non. Les différents partenaires ne sont pas liés par une obligation contractuelle et ne sont pas soumis à une hiérarchie verticale. En effet, le collectif offre un fonctionnement horizontal où chaque membre dispose des mêmes droits de décision.
Par ailleurs, le collectif permet de continuer à bénéficier du statut de micro-entrepreneur. Cela implique des charges sociales réduites et la possibilité de continuer à travailler avec d’autres clients, en dehors du groupement. Puisque l'auto-entrepreneur n’est pas lié par un contrat, celui-ci peut également décider de quitter le collectif à tout moment.
Dernier avantage et pas des moindres, le collectif permet de rompre avec le sentiment d’isolement et de solitude du freelance. En effet, en faisant partie d’un collectif, l’auto-entrepreneur bénéficie du cadre stimulant du travail en équipe. En tant qu’êtres sociaux, les interactions sociales avec nos pairs nous permettent de nous sentir épaulés, motivés et épanouis au quotidien. Le collectif permet notamment d’avoir des retours sur son travail, d’échanger de nouvelles idées et de partager une vision et des valeurs communes.
S’il présente de nombreux avantages, le collectif d’auto-entrepreneurs implique tout de même quelques inconvénients, à considérer avant de sauter le pas.
Contrairement aux entreprises traditionnelles, un collectif de freelances n'a pas de structure organisationnelle formelle. Cela peut rendre la prise de décisions collective et la coordination des efforts plus complexe. Par ailleurs, la communication peut parfois être difficile, surtout si les membres travaillent à distance et ne disposent pas de locaux partagés.
Étant donné que les freelances ont généralement plusieurs clients à la fois, il peut être difficile de garantir leur disponibilité et leur engagement sur le long terme. Cela peut être problématique pour des projets de grande envergure nécessitant une présence et un engagement constants.
Par ailleurs, puisque les freelances peuvent entrer et sortir du collectif à leur guise, cela peut entraîner un manque de stabilité dans le travail réalisé.
Il ne faut pas oublier que le collectif n’est pas une entreprise et que cela implique souvent des casse-têtes administratifs, notamment au niveau de la facturation. Puisque la structure ne permet pas d’éditer une facture au nom du collectif, chaque membre doit adresser une facture individuelle au nom de sa micro-entreprise.
De plus, pour un projet commun, il peut parfois être difficile de partager équitablement les revenus entre les différents champs d’expertise.
Ce mode de fonctionnement doit être cadré depuis le début avec beaucoup de transparence pour définir la rémunération de chaque personne selon son expérience et ses compétences.
Rejoindre un collectif en tant que micro-entrepreneur peut être séduisant, mais il faut se méfier des risques juridiques. En effet, légalement deux (ou plusieurs) micro-entrepreneurs ne peuvent pas facturer la même mission.
Mais si un micro-entrepreneur facture tout et que l'autre devient sous-traitant, cela conduit à une double cotisation sur une même prestation.
Si tous deux facturent une partie de la mission ou émettent une seule facture commune, ils créent un partenariat, ce qui est illégal. En cas de contrôle, l'Urssaf peut y voir une société déguisée, ce qui peut entraîner un redressement fiscal.
Pour collaborer avec un autre micro-entrepreneur, il est important de clarifier au client qu'il engage deux professionnels séparés avec deux factures distinctes pour deux services différents, et non deux parties d'une même prestation. De plus, il est recommandé d'éviter de travailler ensemble de manière régulière.
Il existe cependant une solution permettant de coopérer sur le long terme : le GIE (groupement d’intérêt économique) qui permet aux micro-entrepreneurs de collaborer sans s’associer. Le seul inconvénient du GIE est que les partenaires sont solidaires en cas de dettes.
Lire aussi : Le groupement d’intérêt économique : ce qu’il faut savoir
Pour conclure, rejoindre un collectif d’indépendants présente de nombreux avantages et quelques inconvénients à prendre en compte avant de se lancer dans l’aventure.
Voici un récapitulatif qui résume les différents points abordés dans l’article :
Pour :
Contre :
Nous espérons que cet article vous aura permis d’y voir plus clair concernant les avantages et inconvénients du collectif en tant qu’auto-entrepreneur.
Lire aussi : L’association entre auto-entrepreneurs
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