Souvent comparés pour leur simplicité de gestion et leur souplesse, le portage salarial et l’auto-entreprise présentent pourtant un certain nombre de différences. Pour trouver le statut adapté à son activité et à son projet d’entreprise, il convient donc de comparer ces deux régimes.
Tout savoir sur le portage salarial
keyboard_arrow_rightLe fonctionnement du portage salarial
Le portage salarial est à mi-chemin entre une activité indépendante et une activité salariée. Il fait intervenir trois parties :
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le salarié porté qui dispose d'un contrat de travail et recherche lui-même ses clients ;
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l'entreprise de portage salarial qui salarie le travailleur et qui s'occupe de toute la partie administrative ;
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et des clients qui sont facturés par l’entreprise de portage salarial et pour qui le salarié porté effectue des prestations.
Pour résumer, le portage salarial permet à un travailleur d'exercer son activité de façon autonome, tout en bénéficiant des avantages liés au statut de salarié. À titre d'exemple, vous bénéficiez de congés payés et votre rémunération brute ne peut pas être inférieure à 2 517,13 € par mois.
keyboard_arrow_rightLes atouts du portage salarial
Pour le salarié porté, le portage salarial présente un certain nombre d'avantages au quotidien.
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La simplicité administrative : contrairement au
statut d'auto-entrepreneur qui nécessite la création d'une micro-entreprise et la gestion de l’administratif, le salarié porté n'a aucune démarche à réaliser. Il est en effet salarié et confie donc toute la partie administrative à l'entreprise de portage salarial.
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Le décompte des charges : dans certains cas, le salarié porté peut déduire ses frais de mission (déplacement, restauration, etc.) et ses frais de fonctionnement (téléphone, fournitures, etc.) de sa rémunération.
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La protection d'un salarié : non seulement le travailleur bénéficie de congés payés, mais il cotise également au chômage. Il profite aussi de la mutuelle de son entreprise, d'une assurance de responsabilité civile et cotise à la retraite comme n'importe quel salarié.
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La liberté d'un indépendant : bien qu'il soit salarié, le travailleur est libre de son planning, de sa clientèle, des négociations tarifaires et de la prospection de nouveaux clients. Il conserve donc le choix sur les entreprises pour qui il travaille et le prix de ses prestations.
keyboard_arrow_rightLes inconvénients du portage salarial
Malgré la protection qu’il apporte, le statut de salarié porté n’est pas non plus sans inconvénients.
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Une rémunération limitée : bien que la rémunération brute minimale ne puisse pas être inférieure à 2 517,13 € par mois, le salaire net correspond à environ 50 % du total des factures. Pourquoi ? Tout simplement car l'entreprise de portage salarial doit s'acquitter de ses charges et applique un pourcentage de rémunération.
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Un statut d’expert : bien qu’il soit désormais ouvert aux non cadres, le portage salarial s’adresse avant tout à des experts de leur domaine qui peuvent déjà justifier d'une longue expérience (dirigeants, consultants, informaticiens, ingénieurs, etc.). Cela limite donc son intérêt pour des profils moins qualifiés ou expérimentés. De plus, seules les activités de prestations de services peuvent être exercées sous ce statut.
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Des contraintes financières : bien souvent, la société de portage salarial ne va accepter que les missions permettant de facturer des honoraires supérieurs à 1 000 €. De plus, les frais prélevés sont susceptibles d'augmenter à mesure que le chiffre d'affaires du salarié porté augmente lui aussi. D’un point de vue financier, le statut peut donc rapidement ne pas être viable.
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Des incertitudes sur le statut : le travailleur doit signer un contrat de portage salarial en CDD ou en CDD avec l'entreprise de portage. Néanmoins, certaines zones de flou peuvent l'entourer, notamment en ce qui concerne le lien qui unit les deux parties et la durée du contrat.
Tout savoir sur la micro-entreprise
Avant de trancher entre les deux statuts, il convient de connaître les avantages et les inconvénients du statut d’auto-entrepreneur. Intéressons-nous tout d’abord aux atouts de la micro-entreprise.
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Un cadre fiscal avantageux : en plus d’être exonéré de TVA, l'auto-entrepreneur doit s'acquitter de charges sociales réduites (entre 12,3 et 21,2 % de son chiffre d'affaires selon son activité). S’il ne réalise pas de chiffre d’affaires, il n’a d’ailleurs absolument aucune cotisation à verser.
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Des aides financières : il existe de nombreuses
aides destinées aux micro-entrepreneurs afin de soutenir la création ou le développement de leur activité. C’est tout particulièrement le cas de l’ACRE qui permet de profiter d’une exonération partielle de charges sociales durant la première année d’activité.
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Un patrimoine personnel protégé : depuis 2022, le patrimoine personnel et le patrimoine professionnel de l'auto-entrepreneur sont distingués. Désormais, seul l'actif servant à l'activité peut donc faire l'objet d'une saisie.
Tout comme le statut de salarié porté, celui de micro-entrepreneur présente certaines limites.
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Un chiffre d’affaires plafonné : pour conserver le bénéficie du régime de la micro-entreprise, le travailleur ne doit pas dépasser un certain plafonds de chiffre d'affaires. Il est de 77 700 ou de 188 700 € par an selon la nature de l'activité. Au-delà, il bascule automatiquement dans un autre régime.
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Une mauvaise couverture sociale : contrairement au salarié porté qui peut profiter de la mutuelle de l’entreprise de portage, l’auto-entrepreneur est beaucoup moins bien protégé. Non seulement le calcul de ses droits à la retraite est désavantageux, mais ses indemnités journalières en cas d'arrêt sont moindres. De plus, il ne cotise pas au chômage.
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Des frais non déductibles : l’auto-entrepreneur ne peut pas déduire ses frais de fonctionnement de son chiffre d’affaires. De plus, il est parfois nécessaire d'inclure certains frais dans le prix de vente, comme l'achat de matière première par exemple, ce qui augmentera le montant du chiffre d'affaires et des cotisations.
Le comparatif entre portage salarial et auto-entreprise
Pour simplifier votre choix entre portage salarial et micro-entreprise, retrouvez les différences des deux statuts point par point.
|
PORTAGE SALARIAL |
MICRO-ENTREPRISE |
Statut |
Salarié de l’entreprise de portage |
Entrepreneur individuel sous le régime de la micro-entreprise |
Rémunération |
Salaire mensuel versé par la société de portage et qui est calculé en fonction du CA et des frais déduits |
Le chiffre d'affaires dont sont déduites les charges sociales |
Charges sociales |
Environ 50 % du chiffre d'affaires |
21,2 % du CA pour les prestations de services commerciales et artisanales (BIC et BNC) et les activités libérales à la Cipav 21,1 % du CA pour les activités libérales à la SSI* 12,3 % du CA pour l'achat et la vente de marchandises et de denrées et pour les prestations d'hébergement 6 % du CA pour la location d'habitation meublée de tourisme
|
Plafonds de CA |
Aucun plafond à respecter |
188 700 € pour la vente de biens 77 700 € pour les prestations de services |
Frais |
Les frais de mission et les frais de fonctionnement peuvent être déduits sous certaines conditions |
Aucun frais déductible |
Clientèle |
Le travailleur démarche et négocie, mais c'est la société de portage qui facture L'entreprise de portage peut aider à développer le portefeuille clients |
Le travailleur est en relation direct avec ses clients, notamment pour la facturation |
Gestion administrative |
Déléguée à l'entreprise de portage salarial |
Réalisée par l'auto-entrepreneur ou un prestataire de services externe |
Protection sociale |
Identique à un salarié en matière de couverture santé, de retraite et de droits au chômage |
Aucun droit au chômage, couverture santé moins protectrice et droits à la retraite limités |
Patrimoine personnel |
Il n'est pas engagé |
Il n'est pas engagé |
* Sécurité sociale des indépendants.