L’auto-entrepreneur a l’obligation de déclarer son chiffre d’affaires aux impôts de façon annuelle, et ce, même s’il le déclare déjà à l’URSSAF tout au long de l’année. Pour cela, il doit remplir – en même temps que sa déclaration principale - le formulaire 2042 C Pro adapté à la nature de son activité. Règles de déclaration, étapes à respecter et calcul de l’imposition : suivez le guide pour réaliser votre déclaration d’impôt en tant qu’auto-entrepreneur.
Bien que l’auto-entrepreneur déclare son chiffre d’affaires tout au long de l’année – de façon mensuelle ou trimestrielle -, il doit malgré tout réaliser une déclaration aux impôts. Cette déclaration est obligatoire pour deux principales raisons :
l'auto-entrepreneur peut avoir d'autres revenus que ceux tirés de son auto-entreprise (salaires, revenus fonciers, etc.) ;
la déclaration servira au calcul du revenu fiscal de référence du foyer.
Le formulaire de déclaration d'impôt est généralement disponible entre avril et mai. Il en va de même pour la déclaration complémentaire des revenus des professions non salariées. Aussi appelée formulaire 2042 C Pro , cette déclaration vous permet d’indiquer à l’administration fiscale le montant de votre chiffre d’affaires HT. Ces deux documents sont disponibles au sein de la rubrique « Votre espace personnel » sur le site des impôts, mais peuvent aussi vous être envoyés par courrier.
La date butoir pour envoyer sa déclaration de revenus aux impôts dépend principalement du support utilisé (papier ou en ligne) et de votre lieu de résidence. La déclaration en ligne permet de bénéficier, en moyenne, d'un délai de 15 jours supplémentaires.
Voici les dates limites généralement constatées, selon votre zone géographique :
Zone |
Départements |
Date limite (en ligne) |
Zone 1 |
01 à 19, non-résidents |
22 mai 2025 |
Zone 2 |
20 à 54 |
28 mai 2025 |
Zone 3 |
55 à 976 |
5 juin 2025 |
Si vous devez opter pour la version papier, vous avez jusqu’au 22 mai 2025. Ces dates varient chaque année ; elles sont publiées sur impots.gouv.fr dès le mois d’avril.
Depuis 2019, tous les contribuables, y compris les auto-entrepreneurs, ont l'obligation de réaliser leur déclaration de revenus par voie électronique. Bien qu’il soit toujours possible d’opter pour la déclaration papier, cela ne concerne que les personnes qui ne disposent pas d’un accès Internet au sein de leur résidence principale. Raison pour laquelle nous ne nous intéresserons qu’à la déclaration en ligne à travers cet article, d’autant plus que cette solution offre de nombreux avantages (délais de déclaration plus importants, démarche gratuite, etc.).
Pour accéder au formulaire 2042 C Pro, l'auto-entrepreneur doit sélectionner une déclaration annexe correspondant à la nature de son activité :
« Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu » si l'auto-entrepreneur a opté pour le versement libératoire ;
« Revenus industriels et commerciaux professionnels » pour les activités de services commerciales et artisanales et pour la vente de marchandises ;
ou « Revenus non commerciaux professionnels » pour les activités libérales.
Quel que soit le formulaire 2042 C Pro qui le concerne, l’auto-entrepreneur devra déclarer la totalité du chiffre d’affaires encaissé durant l’année précédente. Un abattement forfaitaire sera alors appliqué automatiquement afin de déterminer le montant de son revenu imposable. Plusieurs choses sont d’ailleurs à savoir :
le chiffre d’affaires facturé mais non encaissé sur l’année N-1 ne doit pas être déclaré ;
le chiffre d’affaires à déclarer correspond à celui que vous avez déjà déclaré à l’URSSAF tout au long de l’année N-1 ;
l’auto-entrepreneur ne peut pas déduire ses charges de son chiffre d’affaires ;
la TVA collecté par l’auto-entrepreneur ne doit pas être déclarée ;
l’abattement est de 34, 50 ou 71 % du chiffre d'affaires selon la nature de l'activité ;
l'abattement est appliqué automatiquement, l'auto-entrepreneur ne doit donc pas le déduire du chiffre d'affaires qu'il déclare.
Comme n’importe quel autre contribuable, l’auto-entrepreneur devra également déclarer ses autres revenus éventuels. Il devra utiliser la déclaration principale ou une déclaration complémentaire (selon la nature des revenus), notamment s’il doit déclarer :
des revenus tirés d’une activité salariée exercée en parallèle ;
des revenus fonciers ;
des allocations (chômage, APL, etc.) ;
des revenus financiers (intérêts, intéressement, etc.) ;
ou encore des pensions (versées par un proche par exemple).
Si vous avez opté pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, vous réglez votre impôt en même temps que vos cotisations sociales, chaque mois ou trimestre, selon un taux fixe appliqué directement sur votre chiffre d’affaires :
1 % pour la vente,
1,7 % pour les services BIC,
2,2 % pour les BNC.
Bien que cette option vous dispense de payer l’impôt via le barème progressif, vous êtes toujours tenu de déclarer vos revenus via le formulaire 2042 C PRO. Cela permet à l’administration fiscale de calculer votre revenu fiscal de référence et de déterminer vos droits à certaines aides ou exonérations (bourses, prime d’activité, etc.). Dans ce cas, vous devez reporter votre chiffre d'affaires dans les cases 5TA, 5TB ou 5TE, selon la nature de votre activité.
À noter : cette déclaration est obligatoire, même si vous n’avez encaissé aucun revenu durant l’année.
Pour remplir correctement votre déclaration d’impôt, il est essentiel d’identifier si votre activité relève des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou des BNC (bénéfices non commerciaux), car cela détermine la rubrique à utiliser dans le formulaire 2042 C Pro ainsi que le taux d’abattement appliqué.
En règle générale, les activités commerciales (vente de biens, restauration, hébergement) et artisanales (plomberie, coiffure, bâtiment, etc.) relèvent des BIC. Les prestations de services à caractère commercial ou artisanal sont également rattachées aux BIC.
En revanche, les activités libérales, souvent intellectuelles, comme celles des consultants, graphistes, formateurs indépendants ou professionnels de santé non conventionnés, relèvent des BNC. Si vous avez un doute sur la nature de votre activité, vous pouvez consulter la liste des activités classées par régime sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr ou demander confirmation à votre centre des impôts.
Comme nous l’évoquions précédemment, l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires de l’auto-entreprise déclaré. Le taux de cet abattement, dont le montant minimum est de 305 €, dépend de la nature de votre activité :
il correspond à 34 % du chiffre d'affaires pour les activités relevant des BNC (Bénéfices non commerciaux) ;
il correspond à 50 % du chiffre d'affaires pour les activités de services relevant des BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) ;
il correspond à 71 % du chiffre d'affaires pour les activités de vente et de fourniture d'un logement.
Pour calculer le montant de l’impôt, l'administration fiscale tient également compte du nombre de parts fiscales du foyer, aussi appelé QVF (quotient familial). Il est déterminé en fonction du nombre de personnes qui composent le foyer et de leur statut, chaque individu valant 0,5 ou 1 part.
COMPOSITION DU FOYER |
NOMBRE DE PARTS FISCALES |
Célibataire |
1 |
Couple |
2 |
Enfant |
0,5 |
À partir du 3ème enfant |
1 |
Enfant handicapé |
1 |
Après avoir divisé le revenu imposable par le nombre de parts fiscales du foyer, l'administration fiscale va calculer le montant de l'impôt selon un barème progressif. Il existe 5 tranches d'imposition différentes, dont le taux est progressif en fonction du revenu du foyer.
REVENU NET IMPOSABLE |
TAUX D’IMPOSITION |
De 0 à 11 294 € |
0 % |
De 11 295 à 28 797 € |
11 % |
De 28 798 à 82 341 € |
30 % |
De 82 342 à 177 106 € |
41 % |
Au-delà de 177 106 € |
45 % |
Les règles d'imposition de l'auto-entrepreneur peuvent être complexes à appréhender. Pour y voir plus clair, prenons l'exemple d'un père célibataire avec un enfant à charge, ayant une activité de traducteur sous le régime de l'auto-entreprise et affichant un chiffre d'affaires annuel de 50 000 €. Voici les étapes pour calculer le montant de son imposition.
Abattement : son activité relevant des BNC, il bénéficie d’un abattement forfaitaire de 34 %. Son revenu net imposable sera donc de 33 000 € (50 000 € - 34 %).
Nombre de parts fiscales : son foyer fiscal compte 1,5 part (1 part pour lui et 0,5 part pour son enfant à charge). Le barème de l’impôt progressif sera calculé sur la base de 22 000 € (33 000 € / 1,5).
Barème progressif : sa base de calcul étant inférieur à 28 797 €, il ne sera concerné que par deux tranches d’imposition. Il sera imposé à 0 % pour ses revenus jusqu’à 11 294 € et à 11 % pour les 10 706 € restants (22 000 € - 11 294 €).
Montant de l’impôt : il devra s’acquitter d’un impôt de 1 766 € ([10 706 € x 11 %] x 1,5)
Certaines situations nécessitent une vigilance particulière :
Début ou cessation d’activité en cours d’année : ne déclarez que les revenus perçus entre la date de début et la date de cessation.
Pluriactivité (salarié + auto-entrepreneur) : les deux revenus doivent être déclarés dans les formulaires appropriés.
Activité mixte (vente + services) : vous devrez déclarer chaque type de revenu dans les lignes correspondantes (5KO et 5KP par exemple).
Si vous oubliez de remplir votre 2042 C PRO ou si vous faites une erreur :
Vous pouvez corriger votre déclaration en ligne jusqu'à mi-décembre via l'option "Corriger ma déclaration".
En cas de non-déclaration ou de retard, des pénalités peuvent s’appliquer, allant de 10 à 40 % d’amende selon les cas.
En cas de doute, vous pouvez contacter votre centre des impôts ou utiliser l’aide en ligne sur le site officiel.
Le saviez-vous ? En vous inscrivant sur Espace Auto-Entrepreneur, vous avez accès à un support administratif en ligne pour vous aider à déclarer vos impôts.
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