En règle générale, il peut être difficile pour les auto-entrepreneurs de contracter un prêt bancaire, notamment en raison du manque de garanties qu’ils présentent pour les banques. Pourtant, on distingue de nombreuses solutions de financement bancaire pour les micro-entreprises (crédit affecté, crédit-bail, microcrédit, etc.). Suivez notre guide pour trouver un levier de financement adapté à vos besoins.
Quelle que soit la forme que prenne le financement (crédit personnel, crédit-bail, prêt d’exploitation, avance de trésorerie, etc.), l’obtention d’un prêt bancaire en auto-entreprise est bien souvent indispensable pour créer et/ou développer votre activité. Bien qu’il représente un coût non négligeable (intérêts, frais de dossier, etc.), il offre certains avantages dans le cadre d’une activité indépendante.
Financer tout type de projets : le crédit bancaire peut être sollicité pour créer une auto-entreprise, reprendre une entreprise existante ou encore développer l’activité. Il répond ainsi à de nombreuses typologies de projets.
Financer tout type d’investissements : achat de matériel, location d'un véhicule, financement de la garantie d'un bail commercial, investissement dans la recherche et le développement, dépenses de communication, financement d'un prototype... le prêt bancaire peut permettre au micro-entrepreneur de financer une large variété d’investissements.
Conserver la maîtrise de l’activité : à condition de passer en société, l’entrepreneur peut hésiter à faire entrer des investisseurs au capital de l’entreprise afin de financer son projet. L’inconvénient, c’est qu’il perd alors le plein contrôle de l’activité, dans la mesure où il doit rendre des comptes à ses éventuels investisseurs ou actionnaires.
Préserver votre patrimoine personnel : en l’absence de prêt bancaire, l'auto-entrepreneur peut être susceptible d'engager une partie ou l'intégralité de son patrimoine personnel pour financer son activité (épargne, hypothèque, biens mis en gage, etc.).
Mutualiser les risques : grâce au crédit bancaire, le micro-entrepreneur partage les risques avec l’établissement financier en cas de défaillance. Ainsi, l’impact à assumer en cas d’échec de l’activité sera moins important à supporter.
En tant que micro-entrepreneur, vous pouvez avoir accès à des crédits personnels, mais également à des prêts professionnels.
Avec le régime de la micro-entreprise, il n’existe pas de distinction entre la personne de l’auto-entrepreneur et son auto-entreprise. Contrairement à une société, qui prend la forme d’une personne morale, il est donc possible de solliciter un crédit à la consommation pour financer son activité.
Permettant de financer de nombreux types de biens, à l'exception des biens immobiliers, les crédits à la consommation peuvent prendre différentes formes, notamment selon l'objet du financement.
Le crédit affecté : ce prêt est destiné à l'achat d'un bien ou d'une prestation de services défini et uniquement à celui-ci (voiture, matériel, travaux, etc.). Vous ne pouvez pas l'utiliser pour financer un autre besoin. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'un justificatif d'utilisation des fonds est souvent exigé par les banques.
Le prêt personnel : il s'agit d'un crédit à la consommation dont l’usage est libre. Vous pouvez donc le solliciter pour n'importe quel besoin de financement (trésorerie, matériel, stocks, etc.), sauf pour l'achat d'un bien immobilier.
Le crédit renouvelable : ce type de prêt vous permet d'avoir à disposition une somme d'argent que vous pouvez utiliser librement, en une ou plusieurs fois. Le montant disponible se reconstitue à mesure que vous remboursez les échéances. Son taux d'intérêt est toutefois élevé dans la plupart des cas.
La location avec option d'achat : ce financement vous permet de louer un bien, avec la possibilité de l'acheter en cours ou à l'issue du contrat. Le plus souvent, la LOA est utilisée pour louer et/ou acheter un véhicule.
Le microcrédit personnel : ce financement est principalement réservé aux personnes exclues du crédit bancaire classique (demandeur d'emploi, bénéficiaire des minima sociaux, individu à faibles revenus, etc.). Il permet d'emprunter jusqu'à 8 000 €, notamment pour financer un projet nécessaire à l'activité professionnelle, salariée ou indépendante (achat d'un véhicule, obtention du permis de conduire, suivi d'une formation professionnelle, etc.).
Bon à savoir
Les crédits d'exploitation servent principalement à financer le besoin en fonds de roulement (BFR) de l'entreprise, à savoir l'argent dont elle a besoin en permanence pour financer son exploitation. Ils prennent la forme d'un crédit à court terme, pouvant servir notamment à financer certains actifs dits « circulants » : les stocks, les travaux ou encore les créances des clients.
Les crédits d'exploitation peuvent prendre différentes formes, notamment selon l'objet du financement.
Les facilités de caisse : elles permettent à l'auto-entreprise de bénéficier d'un découvert bancaire de très courte durée afin de couvrir des décalages ponctuels de trésorerie.
L'escompte bancaire : ce type de crédit permet à l'auto-entrepreneur de percevoir immédiatement une partie de la créance due par un client. La banque verse donc une somme d’argent sur présentation d’une facture, évitant d’avoir à attendre son paiement par le client.
Le cession daily : ce dispositif permet de vendre ses créances clients à un organisme financier. Tout comme avec l'escompte, l'entreprise est payée immédiatement par cet organisme, sans avoir besoin d'attendre le règlement client.
L'affacturage : cette solution consiste à déléguer le recouvrement de créances à un organisme spécialisé. L'entreprise perçoit une avance du montant des factures, en contrepartie du paiement d'une commission.
Le crédit de campagne : il s'agit d'un prêt à court terme visant uniquement à financer les auto-entreprises dont l'activité est saisonnière, notamment dans le domaine du tourisme par exemple. Il permet ainsi de répondre à d'importants besoins de trésorerie lorsque l'activité est en creux.
Le crédit d'équipement ou d'investissement est un prêt professionnel à moyen-long terme visant à financer l'acquisition de biens d'équipements ou l'achat d'un fonds de commerce ou d'un immeuble.
D'une durée comprise en moyenne entre 3 et 20 ans, le crédit d'équipement permet généralement de financer seulement une partie du coût : le solde devant être financé via une solution d'autofinancement (apport personnel par exemple). Le plus souvent, son taux est variable et indexé sur les taux du marché.
Tout comme le crédit-bail personnel, le crédit-bail professionnel permet de financer des biens sans en faire l'apport. Pendant la durée du contrat, c'est la société de crédit-bail qui est propriétaire du bien financé : à son issue, l'auto-entrepreneur peut devenir propriétaire du bien en levant l'option d'achat ou le rendre.
À l'exception des biens immobiliers (finançables via un crédit-bail immobilier), le crédit-bail mobilier permet de financer une grande variété de biens nécessaires à l'activité de l'auto-entreprise : un véhicule, du matériel high-tech, du matériel informatique ou encore des machines.
Avant de contracter un prêt pour votre auto-entreprise, qu’il soit personnel ou professionnel, il est important de comparer les offres à partir de plusieurs critères.
Le besoin de financement : le choix d’un crédit doit tout d’abord tenir compte de l’objet de votre financement (trésorerie, véhicule, matériel, etc.). Par exemple, un crédit personnel permettra de financer plusieurs besoins de manière libre, tandis qu’un crédit-bail sera pertinent pour financer une voiture.
Le taux effectif global : le TAEG est un indicateur vous permettant de connaître le coût global du crédit. Il inclut, en plus du montant emprunté, les intérêts du prêt, les frais de dossier ou encore le coût de l'éventuelle assurance emprunteur. C'est ce taux qui vous permet de comparer plus facilement les offres entre elles.
Le montant des mensualités : vous devez aussi tenir compte du montant que vous devez rembourser chaque mois afin de vous assurer qu'il ne grève pas vos finances personnelles et/ou professionnelles. Pour cela, tenez notamment compte de votre taux d'endettement et/ou de votre chiffre d'affaires.
La modularité de l'offre : possibilité d'augmenter ou de baisser le montant des mensualités, de différer le premier remboursement, de suspendre le remboursement, de rembourser de manière anticipée... autant d'options qui peuvent présenter un intérêt pour mieux piloter votre offre de prêt. Attention toutefois à leur coût éventuel.
Les indemnités de remboursement anticipé : pour certains contrats, vous devrez verser des indemnités si vous souhaitez rembourser le crédit avant la date fixée initialement. Ce critère peut avoir son importance pour faire son choix entre plusieurs offres de crédits pour votre auto-entreprise.
Les exigences d'assurance emprunteur : le plus souvent, la banque vous demandera de souscrire une assurance emprunteur. Son rôle est de prendre en charge les mensualités si vous n’êtes plus en mesure de les assumer, notamment à la suite d’un décès, d’une invalidité ou d’une incapacité de travail. Or, cette assurance peut représenter un coût non négligeable. D’où l’importance de comparer les offres.
Les garanties demandées : apport personnel complémentaire, prêt d'honneur, caution d'un proche, hypothèque... l'établissement financier est susceptible de demander différentes garanties pour limiter le risque qu'il prend. Une fois encore, vous devez donc choisir une offre dont les exigences sont adaptées à votre situation.
Face aux difficultés d’accès au crédit bancaire, les auto-entrepreneurs doivent adopter deux réflexes principaux pour pouvoir emprunter : se constituer un dossier de financement étayé et envisager un crédit alternatif complémentaire.
En tant qu'auto-entrepreneur, il peut être difficile d'obtenir un crédit bancaire personnel ou professionnel. Pourquoi ? Tout simplement car les établissements financiers peuvent se montrer frileux, jugeant que vous n'apportez pas assez de garanties quant à la viabilité de votre projet. De plus, ayant un statut de travailleur non salarié, les banques estimeront généralement que vos revenus sont aléatoires.
C'est pourquoi, il est indispensable de bien préparer votre dossier de financement. Avant de solliciter les banques, plusieurs réflexes s'imposent pour mettre toutes les chances de votre côté.
Informer de votre situation personnelle : vous devez tout d'abord faire preuve de transparence sur votre situation financière personnelle, notamment en communiquant votre épargne, votre patrimoine ou encore votre apport personnel.
Présenter une situation financière saine : pour avoir une chance d'obtenir un crédit, vous devez également démontrer que vous n'avez pas rencontré d'incidents de paiement et que vous avez des revenus réguliers, notamment dans le cadre de votre auto-entreprise.
Élaborer votre plan de financement : visant à démontrer la fiabilité financière de votre projet, ce document liste les ressources de votre auto-entreprise, ainsi que ses besoins selon votre projet de financement (création, croissance, etc.). Dans l'idéal, il doit s'accompagner d'un business plan complet.
Apporter des garanties : les banques seront généralement plus à l’écoute si le risque de défaillance est partagé. Ainsi, elles exigeront bien souvent que vous ayez un apport personnel, une assurance emprunteur, une caution, une hypothèque ou encore un crédit complémentaire pour financer votre projet.
En raison des réticences des banques à prêter aux micro-entrepreneurs, il est bien souvent conseillé de contracter un crédit complémentaire. Il permet de rassurer l’établissement financer sur la viabilité de votre projet et de partager le risque de défaillance entre plusieurs acteurs. Plusieurs solutions s’offrent à vous.
Le microcrédit professionnel : ce financement est réservé aux auto-entrepreneurs éprouvant des difficultés à accéder au crédit bancaire classique. D'un montant maximal de 12 000 €, il permet principalement de financer la création ou le développement d'activité.
Le prêt d'honneur : accordé notamment par Initiative France et le Réseau Entreprendre, il s'agit d'un prêt à taux zéro que le micro-entrepreneur s'engage à rembourser « sur l'honneur ». Il permet d’emprunter entre 3 000 et 80 000 € en auto-entreprise.
Les prêts solidaires : à l'image du financement participatif ou du microcrédit solidaire, ces solutions reposent sur la solidarité pour vous financer.
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