Le couvreur auto-entrepreneur

Le couvreur auto-entrepreneur


Devenir couvreur auto-entrepreneur, c’est possible ! Toutefois, il est important de connaître les règles qui entourent la profession avant de créer une auto-entreprise de couverture. Qualifications nécessaires, assurances obligatoires, seuil de chiffre d’affaires ou encore taux de cotisations sociales : découvrez tout ce qu’il faut savoir avant de vous lancer.

Couvreur en auto-entreprise : les informations essentielles

Avant d’ouvrir votre auto-entreprise de couverture, plusieurs renseignements sont importants à connaître. En voici une liste non exhaustive.

  • Votre centre de formalités des entreprises (CFE) : la CMA (Chambre de Métiers et de l’Artisanat).
  • Votre plafond de chiffre d'affaires : 188 700 € au total, mais uniquement 77 700 € pour la main-d’œuvre.
  • Votre taux de cotisations sociales : 21,2 % pour la main-d’œuvre et 12,3 % pour la revente de fournitures.
  • Votre catégorie d'imposition : BIC (Bénéfices industriels et commerciaux).
  • Votre code APE : 4391B - Travaux de couverture par éléments.
  • Votre rémunération : à partir de 1 540 €/mois.

La profession de couvreur indépendant

Le métier de couvreur indépendant consiste principalement à réaliser, réparer et entretenir les toitures. Au quotidien, cet artisan du BTP pourra avoir plusieurs tâches :

  • la préparation du chantier, notamment via la mise en place des équipements de sécurité et des échafaudages ;
  • l’installation des liteaux sur la charpente, avant de poser les matériaux de couverture (ardoises, tuiles, chaume, etc.) ;
  • la pose des éléments autour de la toiture, comme les gouttières, les lucarnes, les chéneaux ou les raccords de cheminée ;
  • la réalisation de l'isolation thermique ;
  • la réparation et le remplacement des éléments de toiture (tuiles, gouttières, etc.).

Les compétences d’un couvreur auto-entrepreneur

Comme tous les métiers du bâtiment, la profession de couvreur en auto-entreprise nécessite d'avoir certaines qualités indispensables.

  • La condition physique : en toute logique, cet artisan ne doit pas avoir peur du vide, dans la mesure où il travaille systématiquement en hauteur. Évoluant en extérieur et dans des positions rarement confortables, il doit également être en forme physiquement, d'autant plus qu'il peut être amené à porter des charges lourdes.
  • Des connaissances techniques : le couvreur auto-entrepreneur doit avant tout savoir lire des plans afin de respecter les directives de l'architecte. Mais il doit également être à l'aise avec le dessin et la géométrie de l'espace pour réaliser lui-même des plans. La connaissance des caractéristiques des matériaux (résistance, isolation, etc.) est également indispensable.
  • La rigueur : le travail en hauteur pouvant être dangereux, il est important qu'il connaisse et respecte toutes les règles en matière de sécurité. La couverture étant essentielle à l'isolation du bâtiment, il doit également être rigoureux dans son travail, sous peine de mettre en péril l'intégralité de l'ouvrage.

Les formalités pour devenir couvreur en auto-entreprise

Les qualifications d’un couvreur indépendant

Le métier de couvreur en auto-entreprise est réglementé. Pour pouvoir créer son activité, il doit obligatoirement justifier de certaines qualifications professionnelles. Pour cela, il lui faudra au minimum détenir un CAP, qu'il est possible d'obtenir en 2 ans après le collège. Voici plusieurs formations qui permettent de devenir couvreur indépendant :

  • le CAP Couvreur en 2 ans ;
  • le CAP Etancheur du bâtiment et des travaux publics en 2 ans ;
  • la Mention Complémentaire Zinguerie en 1 an après le CAP ;
  • le Bac Pro Interventions sur le patrimoine bâti option couverture en 3 ans ;
  • le Brevet Professionnel Couvreur en 2 ans après le CAP ;
  • le Brevet Professionnel Etanchéité du bâtiment et des travaux publics en 2 ans après le CAP.
 À noter : si vous ne disposez pas d’un tel diplôme, il existe une alternative : justifier d’au moins 3 ans d’expérience professionnelle en tant que couvreur. Si c’est votre cas, vous devrez demander une attestation de qualification professionnelle à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA), vous permettant ensuite de créer votre auto-entreprise.

Les conditions d’exercice du couvreur

Avant de pouvoir débuter son activité, le couvreur en auto-entrepreneur doit également remplir plusieurs formalités afin d'être en règle avec la législation en vigueur.

  • Le devoir d'honorabilité : pour pouvoir créer et gérer une entreprise, vous devez obligatoirement ne jamais avoir fait l'objet d'une condamnation vous l'interdisant. Lors de votre inscription au régime de l'auto-entreprise, vous devrez d'ailleurs remplir une déclaration sur l'honneur pour l'attester.
  • Les habilitations professionnelles : vous devez obtenir certaines habilitations spécifiques selon les activités que vous réalisez au quotidien. À titre d'exemple, une habilitation sera nécessaire pour installer des échafaudages, pour utiliser une plateforme élévatrice ou pour intervenir sur des installations électriques.
  • L'exercice non sédentaire : à partir du moment où vous ne travaillez pas uniquement dans la commune où votre auto-entreprise de couverture est installée, votre activité est considérée comme non sédentaire. Vous devez donc contacter votre CMA afin d’obtenir une carte d’artisan ambulant. Elle est valide pendant 4 ans et peut être renouvelée.

Les assurances d’un couvreur

Bien qu’ils profitent d’un régime simplifié, les auto-entrepreneurs ont le devoir d’être assurés. Cela concerne d’ailleurs tout particulièrement les métiers du BTP et, par conséquent, celui de couvreur indépendant.

  • L’assurance décennale : en cas de dommage impactant la solidité ou l’usage de la toiture, la garantie décennale entre en jeu pour couvrir les frais occasionnés, et ce, dans les 10 ans qui suivent la fin du chantier.
  • La RC Pro : l’assurance de responsabilité civile professionnelle couvre les dommages matériels et physiques que vous pourriez causer à un tiers (client, autre artisan, passant, etc.) dans le cadre de votre activité.
  • L’assurance automobile : si vous utilisez votre véhicule uniquement à des fins professionnelles, vous devez souscrire une assurance dédiée. Si votre utilitaire vous sert également dans la vie de tous les jours, vous devez déclarer à votre assureur une utilisation privée avec déplacements professionnels réguliers.

Les règles de l’auto-entreprise de couverture

Que ce soit lors de la création ou de la gestion de son auto-entreprise, le couvreur doit également respecter les règles qui entourent le régime.

  • L’inscription en ligne : la création de votre activité doit obligatoirement être déclarée par voie électronique. Pour cela, vous pouvez notamment utiliser le portail e-Procédures ou le service d’Espace Auto-Entrepreneur pour devenir auto-entrepreneur.
  • L’enregistrement : après sa déclaration de début d’activité, le couvreur indépendant dispose d’un mois pour s’immatriculer au Répertoire des métiers (RM). S’il revend des fournitures à ses clients, il doit également s’inscrire au Registre du commerce et des sociétés (RCS).
  • Le suivi du chiffre d’affaires : le montant total de votre chiffre d’affaires (incluant la main-d’œuvre et la revente de fournitures) doit être inférieur à 188 700 € à l’année. Dans cette somme, les revenus tirés de la main-d’œuvre ne doivent pas dépasser 77 700 €.
  • Le paiement des charges sociales : vous devez déclarer votre chiffre d’affaires encaissé chaque mois ou chaque trimestre selon votre choix déclaratif. À cette occasion, vous devrez vous acquitter de cotisations sociales, dont le taux est de 21,2 % pour la main-d’œuvre et de 12,3 % pour la revente de fournitures.
  • La facturation : vous devez éditer une facture pour chaque prestation que vous réalisez. De plus, vous avez l’obligation de fournir un devis détaillé avant l'exécution des travaux, et ce, que le client en fasse ou non la demande.
  • Les obligations comptables : le couvreur auto-entrepreneur doit également tenir un livre des recettes et un registre des achats, au format papier ou numérique. Il est aussi obligatoire d’ouvrir un compte bancaire dédié à son auto-entreprise dès que le chiffre d’affaires est supérieur à 10 000 € pendant 2 années consécutives.

Nos conseils pour créer son auto-entreprise de couverture

Respecter la réglementation à la lettre, c’est indispensable pour gérer une auto-entreprise de couverture. Pourtant, ce n’est pas suffisant pour vous différencier des autres artisans et développer votre activité. Voilà pourquoi il est recommandé d’adopter certains réflexes :

  • continuez à vous former pour acquérir de nouvelles habilitations et étendre votre champ de compétences ;
  • apprenez les bases de la gestion d’entreprise en suivant le Stage de préparation à l’installation (SPI);
  • développez une prestation de conseil afin d'aider les clients dans leurs choix (matériaux de couverture, solutions d'isolation, etc.) ;
  • choisissez votre méthode de facturation des fournitures : revente avec commission ou frais de débours ;
  • nouez des partenariats avec d'autres artisans (architecte, charpentier, menuisier, etc.) afin d'être recommandé sur les chantiers ;
  • rencontrez les promoteurs immobiliers et les constructeurs afin de développer votre notoriété ;
  • communiquez sur votre activité, notamment grâce aux supports physiques (marquage du véhicule, affiches, etc.) et numériques (site Internet, référencement sur les moteurs de recherche, annuaires professionnels, etc.).
 Bon à savoir : Sur Espace Auto-Entrepreneur, vous disposez de nombreux outils pour faciliter la création et la gestion de votre activité de couvreur indépendant : formulaire de déclaration simplifié, comptabilité en ligne, éditeur de factures et de devis, suivi des recettes, etc.