Le cordonnier auto-entrepreneur

Le cordonnier auto-entrepreneur


Chaque année, ce sont en moyenne près de six paires de chaussures qui sont achetées et portées par chaque Français. Métier ancien, la cordonnerie a pris le tournant de la technologie et s’est adaptée aux nouveaux besoins des clients. Avec notamment le multiservice, mais aussi la prise en compte de filières plus récentes comme le sport, le secteur du cuir tend à se moderniser et se diversifier. Si vous êtes attiré par ce domaine qui sait sublimer une matière noble, ces informations vont vous permettre de démarrer du bon pied.

Le métier de cordonnier

Les activités du cordonnier

Le cordonnier intervient dans le cycle de vie des chaussures au niveau de la confection, ou en aval pour effectuer la remise en état des articles en cuir chaussants et des accessoires. Ce métier complète d’autres compétences qui interviennent dans le processus de fabrication telles que l’ingénieur cuir, le classeur de cuirs finis, le prototypiste.

Il existe trois spécialisations en cordonnerie :

  • le multiservice réparateur : il permet de proposer une palette de services comme la réparation d’articles, la fabrication de clés, la vente de produits d’entretien, la gravure de plaques ;
  • le bottier : il intervient dans la fabrication des chaussures et autres produits en cuir ;
  • le podo-orthésiste : il est un facilitateur de la marche avec l’adaptation des chaussures sur-mesure aux problèmes articulaires ou dermatologiques touchant le pied.

La profession est représentée par une fédération, la FFCM (fédération française de la cordonnerie multiservice). Elle a rejoint le Conseil national du cuir pour œuvrer au développement du secteur.

Le cordonnier doit respecter les réglementations liées à l’exercice de son activité (des machines aux normes en vigueur, le respect de la législation sur le bruit, sur l’environnement et le traitement des déchets).

Un peu vieillissant, le métier connaît aujourd’hui une évolution avec la prise en compte de nouveaux usages et modes de vie. C’est le cas par exemple de professionnels qui développent des services autour des articles de sport, ou du relooking de chaussures d’occasion. L’organisation de portes ouvertes d’atelier, la mise en avant de cuirs « vegan » (en liège), des produits d’entretien plus naturels confirment cette tendance.

Pour lancer des prestations de cordonnerie, deux possibilités existent :

  • créer sa structure, sachant que la plus simple d’accès est le régime micro social et micro fiscal ;
  • reprendre un commerce existant, et bénéficier d’une clientèle déjà constituée.

Le profil du cordonnier

La formation pour être cordonnier

Exercer en tant que cordonnier nécessite une formation. Qu’elle soit initiale ou à la suite d’une réorientation, un titre ou un diplôme est obligatoire pour travailler. Les formations suivantes préparent aux métiers du cuir :

  • le CAP cordonnier bottier : il permet d’apprendre à confectionner et réparer des chaussures, mais également des accessoires en cuir ;
  • le CAP chaussure : forme à la fabrication de chaussures, de la conception à la finition ;
  • le CAP cordonnerie multiservice : il donne au titulaire la possibilité de prendre en charge la remise en état des articles chaussant, la maroquinerie, la sellerie, mais aussi de vendre des produits liés au cuir et aux services.

Si vous souhaitez effectuer une reconversion, il vous faudra plutôt passer par une formation de l’association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), qui délivre un certificat de compétences professionnelles, ou un titre professionnel (notamment pour le multiservice). Prévoyez environ neuf mois d’apprentissage.

Une fois votre qualification validée, vous pouvez préparer un brevet technique des métiers de cordonnier, qui est un niveau bac.

Les qualités pour être cordonnier

Le cordonnier est un artisan du cuir. Savoir-faire et savoir-être sont les deux pierres angulaires de son métier :

  • travailler avec précision : autant manuellement qu’avec les machines, pour proposer une qualité irréprochable aux clients ;
  • avoir beaucoup de rigueur : dans les actes de réparation, de confection, de modifications des articles en cuir ;
  • faire preuve de polyvalence : le commerce proposant du multi services doit être capable de jongler entre les remises en état de chaussures, la fabrication de clés, la gravure de plaques, la vente de produits pour entretenir le cuir… ;
  • montrer des qualités relationnelles avec ses clients et ses prospects.

Se mettre à son compte en tant que cordonnier auto-entrepreneur

L’assurance pour le cordonnier

Pour se prémunir des dommages que son métier peut causer à ses clients, partenaires, ou fournisseurs, le cordonnier doit souscrire un contrat responsabilité civile professionnelle.

Pour ce qui concerne le matériel, les machines, le local, un contrat multirisque peut être adapté aux spécificités de l’activité.

Le montant de la cotisation est ajusté en fonction du chiffre d’affaires réalisé.

Le régime de la micro-entreprise pour le cordonnier

Le cordonnier réalise plusieurs types de prestations pour ses clients :

  • artisanales, qui incluent les actes de réparations, ou fabrication ;
  • commerçantes, avec la vente de produits liés au cuir et à la maroquinerie.

Pour travailler en tant que cordonnier auto-entrepreneur, voici les informations qui vont vous aider à démarrer :

  • dès que votre projet est validé, la première chose à faire est de vous inscrire en ligne pour créer votre structure et obtenir votre numéro SIRET ;
  • vous devrez respecter un montant limite de chiffre d’affaires qui vous garantit de garder le bénéfice de la micro-entreprise.Le cordonnier a des activités liées, mais il est considéré comme ne fournissant que des produits accessoires. Ainsi, jusqu’à 77 700 euros par an, le régime micro social et micro fiscal s’applique ;
  • ce montant doit être déclaré tous les mois ou par trimestre. Un taux de cotisations sociales de 21,2 % lui sera ensuite appliqué ;
  • côté gestion des comptes, il n’est pas nécessaire de faire appel à un comptable, mais il vous faudra ouvrir un compte en banque distinct de votre compte personnel et tenir rigoureusement vos dépenses et recettes ;
  • la facturation : au-delà de 25 euros TTC, une note ou facture devra être émise pour votre client ;
  • vos revenus seront imposés dans la catégorie BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ;
  • en tant qu’artisan, votre centre de formalités des entreprises est la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, comme le menuisier ou le bijoutier par exemple.

Nos conseils pour devenir cordonnier auto-entrepreneur

Pour faire la promotion de vos services, que vous exerciez ou pas en multiservice, vous avez de nombreuses pistes pour trouver votre clientèle :

  • le site de la FFCM, qui regroupe les cordonniers de France ;
  • un site Internet, qui décrit la localisation, les horaires d’ouverture de votre magasin, et les services proposés ;
  • une page Facebook animée régulièrement ;
  • une présence sur Google Business Profile ;
  • un véhicule floqué à vos couleurs…

Le métier de cordonnier en quelques mots

Ces informations vous seront indispensables pour votre inscription en micro-entreprise :

  • code APE 9523Z Réparation de chaussures et d’articles en cuir ;
  • prenez le temps de vous former pour pouvoir ouvrir votre magasin ;
  • un taux de 21,2 % sur votre chiffre d’affaires représente ce que vous devez en cotisations sociales ;
  • avec vos activités liées, le montant de chiffre d’affaires à respecter est de 77 700 euros.

Vous avez maintenant les bases pour réussir et vous lancer dans votre nouvelle activité. Grâce à une inscription rapide en ligne sur notre site Espace Auto Entrepreneur, vous pourrez vous concentrer sur vos clients et votre prospection. Nos experts sont disponibles pour vous renseigner en cas de questions sur la facturation, la gestion, ou la fiscalité relative à votre micro-entreprise.