Comment créer une auto-entreprise de menuiserie ? Une question que de nombreux artisans en herbe se posent, tant ce régime répond à leurs besoins. Déclaration de début d’activité, assurances obligatoires, compétences requises… découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le métier de menuisier auto-entrepreneur.
Être menuisier et auto-entrepreneur : l’essentiel à retenir
Retrouvez les informations essentielles à connaître sur l’activité de menuisier en auto-entreprise.
- Votre Centre de formalités des entreprises (CFE) : la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).
- Votre plafond de chiffre d'affaires : 77 700 € pour la main-d’œuvre et 188 700 € au total pour la main-d’œuvre et la revente de fournitures.
- Votre taux de cotisations sociales : 21,2 % pour la main-d’œuvre et 12,3 % pour la revente de fournitures.
- Votre catégorie d'imposition : Bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
- Votre code APE : 32A - Travaux de menuiserie bois et PVC ou 43.32B - Travaux de menuiserie métallique et serrurerie.
- Votre rémunération : entre 1650 et 2 200 € brut/mois.
La profession de menuisier indépendant
Le menuisier est le professionnel qui travaille le bois et, dans une moindre mesure, le PVC et l'aluminium. Quelle que soit son éventuelle spécialisation, cet artisan aura plusieurs missions au quotidien :
- réaliser des plans et des schémas de ses créations (meubles, cloisons, etc.) ;
- sélectionner le bois adapté et le découper à l'aide d'outils spécifiques (scie circulaire, fraiseuse, etc.) ;
- installer les différents éléments sur le chantier, les ajuster et réaliser les finitions nécessaires (ponçage, vernissage, etc.) ;
- conseiller les clients dans leur choix.
Si le métier de menuisier consistait uniquement à fabriquer du mobilier par le passé, il s'est désormais ouvert à d'autres tâches. Si bien que cet artisan peut se spécialiser dans un domaine bien particulier s'il le désire.
- Le menuisier agenceur : son rôle est de fabriquer des éléments en bois, mais également de s'occuper de leur pose sur des chantiers (fenêtres, portes, meubles, etc.).
- Le menuisier constructeur : il intervient à l'étape du gros œuvre afin de participer à la construction du bâtiment, notamment via l'installation de cloisons, voire de poutres.
- Le menuisier en art du bois : son travail est plus artistique car il va principalement réaliser de la décoration, des sculptures en bois ou de la restauration de mobilier et de revêtements.
Les qualités d’un menuisier auto-entrepreneur
L’exercice de la menuiserie en auto-entreprise ne s’improvise pas, dans la mesure où un certain nombre de qualités sont bien souvent indispensables.
- L'habileté : car il utilise des outils et travaille les matières, le menuisier auto-entrepreneur doit obligatoirement être habile de ses mains. Il faudra également un certain sens de l'esthétique s'il travaille sur des meubles ou des supports visibles.
- La rigueur : pour respecter toutes les étapes de fabrication ou de rénovation, il est nécessaire de savoir lire et réaliser des plans, notamment via une aisance en matière de calcul et de représentation géométrique. La concentration est aussi indispensable, tout particulièrement pour éviter le risque d'accident lors de l'utilisation des machines. La connaissance des qualités physiques des matériaux (résistance, durabilité) est un atout non négligeable.
- La polyvalence : bien qu’il soit possible de se spécialiser, les menuisiers indépendants vont généralement devoir intervenir sur différents types de chantiers. D’où l’importance d’avoir un large champ de compétences et de savoir faire preuve d’adaptabilité.
- Le relationnel : le menuisier en auto-entreprise va bien souvent traiter en direct avec sa clientèle. Il doit donc être à l’aise avec les clients et avoir un sens commercial afin de répondre au mieux à leurs besoins.
La formation d’un menuisier en auto-entreprise
Le métier de menuisier étant réglementé, vous devez pouvoir justifier d'un certain niveau de compétences pour pouvoir créer votre auto-entreprise. Pour cela, vous disposez de deux options :
- être titulaire d'un diplôme professionnel délivré pour l'exercice de ce métier, de niveau au moins égal au CAP ou au BEP ;
- ou justifier d'une expérience professionnelle d'au moins 3 ans en menuiserie.
On distingue un grand nombre de formations permettant d'acquérir les bases du métier et de se perfectionner. On peut notamment citer :
- le CAP menuisier, fabricant de menuiserie, mobilier et agencement ;
- le CAP menuisier installateur ;
- le CAP constructeur bois ;
- le Bac Pro menuisier agenceur ;
- le Brevet Professionnel menuisier ;
- le BTS développement et réalisation bois.
Les obligations d’une auto-entreprise de menuiserie
Les conditions d’exercice du menuisier
Pour exercer en tant que menuisier indépendant, plusieurs conditions et règles s'imposent.
- L’honorabilité : l'artisan ne doit pas avoir fait l'objet d'une interdiction de diriger une entreprise, chose qu'il doit certifier à travers la réalisation d'une déclaration sur l'honneur.
- L’attestation d’expérience : si vous ne disposez pas d’un diplôme professionnel de menuiserie, vous devez justifier d’une expérience professionnelle de 3 ans pour créer votre auto-entreprise. Celle-ci vous permettra d’obtenir une attestation de qualification professionnelle auprès de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).
- La carte d’artisan ambulant : le menuisier ne travaillant pas uniquement dans sa commune de domiciliation, il doit obligatoirement obtenir une carte d’artisan ambulant auprès de la CMA dont il dépend.
- Le devoir d’information : dans la mesure où vous travaillez pour des particuliers, vous avez l’obligation de communiquer clairement vos prix et d’établir un devis si le client en fait la demande.
Les assurances obligatoires du menuisier
Selon la nature de ses réalisations, le menuisier auto-entrepreneur devra obligatoirement être assuré. On distingue principalement deux assurances pouvant le concerner.
- La RC Pro : l’assurance de responsabilité civile professionnelle est obligatoire pour tous les artisans, y compris les menuisiers. Elle couvre les dommages – matériels comme physiques - que vous pourriez causer à un tiers durant l’exercice de votre activité.
- La garantie décennale : ce contrat couvre les dommages qui pourraient impacter la solidité ou l’usage d’un ouvrage, et ce, dans les 10 ans qui suivent la fin du chantier. C’est pour cette raison que la garantie décennale ne sera pas obligatoire pour tous les menuisiers, notamment ceux réalisant des meubles ou de la marqueterie par exemple.
Les règles à respecter en auto-entreprise
Comme n’importe quel autre auto-entrepreneur, le menuisier doit se plier aux règles encadrant le régime.
- La déclaration de début d’activité : pour créer son auto-entreprise, l’artisan doit remplir une déclaration d’activité en ligne qui sera adressée à son CFE (Centre de formalités des entreprises).
- L’immatriculation : étant rattaché à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, le menuisier auto-entrepreneur doit s’inscrire au Répertoire des métiers (RM) dans le mois qui suit la création de son activité. S’il réalise de la vente de fournitures, il doit également s’enregistrer au Registre du commerce et des sociétés (RCS).
- La limitation du chiffre d’affaires : l’activité de main-d’œuvre d’un artisan est limitée à 77 700 € par an. S’il réalise en plus de la vente de fournitures, son chiffre d’affaires total ne doit pas dépasser 188 700 €.
- Le paiement des charges : tous les mois ou tous les trois mois, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires pour la période concernée. Il s’agit des sommes encaissées et non des sommes facturées. Pour le revenu tiré de la main-d’œuvre, vous devrez vous acquitter de 21,2 % de charges sociales et de 12,3 % pour la revente de fournitures.
- Les obligations annexes : si votre chiffre d’affaires est supérieur à 10 000 € (pendant 2 années consécutives), vous devez ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité. Il peut s’agir d’un compte professionnel comme d’un compte courant. Notez également que vous devez tenir à jour un registre des achats et un livre des recettes au format papier ou numérique.
Les clés de la réussite
Face à la concurrence accrue qui s’exerce dans le secteur de l’artisanat, le menuisier auto-entrepreneur doit obligatoirement adopter certains réflexes pour voir son activité prospérer. Il lui faudra notamment :
- estimer ses besoins de financement au lancement de l'activité (achat de matériel, fournitures, etc.) ;
- sélectionner ses fournisseurs afin de disposer de matériaux de qualité, à prix attractif et répondant aux attentes des clients ;
- définir son mode de facturation pour les fournitures : il peut revendre les matériaux ou opter pour des frais de débours afin que ses clients lui remboursent les dépenses avancées ;
- se créer un réseau grâce aux professionnels (partenariat avec d’autres artisans, démarchage des promoteurs, participation à des événements, etc.) et aux particuliers (recommandations des clients, bouche-à-oreille, etc.).
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