L’hypnothérapeute auto-entrepreneur

L’hypnothérapeute auto-entrepreneur


Les métiers de l’hypnose peuvent être exercées sous le régime de l’auto-entreprise, et ce, qu’il s’agisse d’hypnothérapie, d’hypnose du spectacle ou encore d’hypnologie. Bien que la profession d’hypnothérapeute ne soit pas réglementée ni reconnue, vous avez l’obligation de vous plier à certaines règles pour exercer avec le statut d’auto-entrepreneur. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le sujet !

 

Le métier d’hypnotiseur indépendant

La différence entre hypnotiseur, hypnothérapeute et hypnologue

Bien que l'on utilise indifféremment les mots « hypnotiseur », « hypnologue » et « hypnothérapeute », ils ne renvoient pourtant pas à la même activité. En effet, ces termes présentent des différences qu’il convient de bien comprendre avant de créer votre activité.

  • L’hypnotiseur : ce terme est souvent utilisé pour désigner l'hypnotiseur de spectacle et l'hypnothérapeute. Pourtant, il ne devrait être utilisé – en réalité – que pour la première activité car il renvoie essentiellement à l'usage de l'hypnose comme divertissement. Ici, l'activité consiste à hypnotiser des individus particulièrement réceptifs, à l'occasion d'un spectacle par exemple, afin de réaliser des tests visuels ou kinesthésiques afin de divertir le public.
  • L’hypnologue : ce terme, pour sa part, désigne un professionnel pratiquant des soins non conventionnels (aussi appelés médecine douce). Le plus souvent, il est spécialisé dans le développement personnel afin d’aider ses patients (ou clients pour être plus juste) à régler un trouble psychique quelconque, comme le stress, le manque de confiance, un problème de dépendance (tabac, alcool, etc.) ou une phobie par exemple.
  • L’hypnothérapeute : comme son nom le laisse entendre, ce professionnel réalise des séances de thérapie par l’hypnose. Contrairement à l'hypnologue, il utilise généralement l'hypnose pour « soigner » un mal physique, comme une affection de la peau, des difficultés respiratoires bénignes ou encore des acouphènes. Il intervient aussi pour la gestion de la douleur, notamment en alternative à l'anesthésie.

À noter : à travers cette fiche métier, nous utilisons par la suite indifféremment les mots hypnotiseur, hypnothérapeute et hypnologue. Toutefois, en réalité, nous n’aborderons que l’hypnose thérapeutique pratiquée par l’hypnothérapeute et l’hypnologue, dans la mesure où l’hypnose du spectacle est une activité totalement différente.

 

Les différentes formes d’hypnothérapie

L’hypnotiseur indépendant peut pratiquer différents types d'hypnoses, notamment selon la nature de son activité ou la formation qu'il a suivie. En la matière, on distingue principalement 3 branches utilisées en matière de santé.

  • L’hypnose directe : reposant sur des suggestions directes, cette forme d'hypnose consiste à obtenir un effet immédiat, notamment pour traiter la douleur par exemple. Le patient est ainsi dans une transe avancée, et ce, par le biais d'ordres directifs qui lui sont donnés par le thérapeute.
  • L'hypnose ericksonienne : avec cette approche, c'est au patient d'être acteur de son traitement. Il doit en effet se servir de son état hypnotique afin d'accéder à des ressources intérieures qu'il ne soupçonne pas, notamment dans le cas d'une séance d'hypnologie.
  • L’hypnose conversationnelle : contrairement à l'hypnose directe, le patient se trouve dans un état hypnotique léger. En effet, le thérapeute va l'amener à se détendre et à atteindre un état de mieux-être en parlant simplement avec lui.

Bon à savoir : l'hypnose est considérée comme une pratique de soins non conventionnelle, aussi appelée médecine douce ou médecine alternative. À ce titre, cette discipline n'est pas reconnue par la médecine conventionnelle et n'a pas démontré son efficacité d'un point de vue scientifique.

 

Le rôle de l’hypnothérapeute auto-entrepreneur

Dans le cadre d'une thérapie, l'hypnotiseur en auto-entreprise va généralement travailler par étape successive afin d'aider son patient à surmonter son ou ses troubles physiques ou psychiques. Son rôle pourra ainsi consister à :

  • écouter son patient afin de comprendre l'objectif de la consultation ;
  • identifier les problématiques auxquelles il est en mesure de répondre et éventuellement rediriger le patient vers un médecin pour certains maux ;
  • proposer un programme thérapeutique basé sur l'hypnose afin d'intervenir sur le trouble en présence (anxiété, dépendance, douleur, etc.) ;
  • évaluer l'efficacité du ou des séances afin d'adapter le programme en conséquence.

 

Le profil de l’hypnotiseur auto-entrepreneur

Les qualités d’un hypnothérapeute indépendant

Au-delà de la maîtrise de l'hypnose, l'hypnothérapeute doit présenter certaines compétences et connaissances spécifiques afin de pouvoir aider ses patients efficacement.

  • Des connaissances psychologiques et physiologiques : le travail de l'hypnotiseur s'appuie largement sur sa connaissance de l'humain, que ce soit du corps ou de l'esprit. Il doit donc être à l'aise avec la psychologie, la physiologie ou encore le développement personnel.
  • Une grande empathie : l'hypnologue auto-entrepreneur doit être en mesure de se mettre à la place de ses patients afin de mieux identifier et soigner l'origine du trouble. Cela demande une grande capacité d'écoute, d'observation et d'empathie.
  • L’intégrité : l’hypnose n’étant pas une discipline reconnue médicalement, il est important d’être transparent à ce sujet avec ses patients afin de ne pas les induire en erreur ou de leur promettre des résultats miracles. De plus, le praticien doit savoir rediriger la personne chez un médecin, notamment lorsque le trouble n’entre pas dans ses compétences ou qu’il nécessite des soins médicaux (cancer, troubles respiratoires sévères, etc.).

 

La formation pour devenir hypnotiseur

La pratique n’étant pas reconnue, il est possible – d’un point de vue légal – de devenir hypnotiseur indépendant sans formation. Toutefois, il est vivement conseillé de se former au métier, principalement car celui-ci touche directement à la santé des patients. Il existe un grand nombre d'établissements proposant des formations pour devenir hypnopraticien, notamment en fonction de la technique d'hypnose que vous souhaitez apprendre ou perfectionner. Bien que le diplôme délivré ne soit pas reconnu par l’État, on peut notamment citer :

  • le Collège d'hypnose et thérapies intégratives de Paris ;
  • l'Institut Milton Erickson ;
  • l'Institut Hypnotim ;
  • ou encore l’Institut Français d’Hypnose Humaniste et Ericksonienne (IFHE).

Selon les établissements, et le type d'hypnose enseigné, vous pourrez généralement obtenir trois niveaux de qualification différents :

  • technicien en hypnose pour apprendre les bases de la discipline et le fonctionnement de l'inconscient ;
  • praticien en hypnose qui est le niveau recommandé pour réaliser des thérapies et pratiquer sur des patients ;
  • maître-praticien en hypnose qui permet de maîtriser des techniques avancées, notamment dans l'optique de réaliser du coaching ou de l'hypnothérapie.

 

La création d’une auto-entreprise d’hypnose

Le choix d’un lieu d’exercice

Au moment de la création de votre auto-entreprise d’hypnothérapie, il convient tout d’abord de définir le ou les lieux où vous souhaitez exercer. En la matière, plusieurs choix sont possibles.

  • En cabinet : vous avez tout d’abord la possibilité de créer votre propre cabinet d’hypnose, voire même de le partager avec d’autres praticiens (chiropracteur, ergothérapeute indépendant, etc.). Toutefois, ce choix se prête peu à une activité en auto-entreprise en raison de ses charges importantes (loyers, matériel, etc.).
  • Chez les patients : l’hypnotiseur auto-entrepreneur peut également faire le choix de travailler directement au domicile de ses patients. Bien qu’il soit nécessaire d’avoir une grande disponibilité, cette option vous permet de limiter vos coûts de fonctionnement.
  • À votre domicile : vous pouvez aussi décider de recevoir votre patientèle directement chez vous, idéalement dans une pièce prévue à cet effet. Avant de faire ce choix, assurez-vous toutefois que votre éventuel règlement de copropriété vous autorise un tel exercice.
  • En établissement de santé : bien que cela soit plus rare, vous pouvez également exercer au sein de certains établissements de santé (cliniques, etc.), notamment si le lieu propose de l’hypnose comme complément à certaines pratiques conventionnelles, telles que l’anesthésie et la rééducation par exemple.
  • En entreprise : les hypnotiseurs peuvent parfois être consultants ou coachs, principalement auprès des entreprises. Leur mission est alors bien souvent de proposer des ateliers aux salariés, notamment dans le cadre d'un projet de développement personnel.

 

La constitution d’une patientèle

À la création de votre auto-entreprise d’hypnose, le plus compliqué est bien souvent de trouver vos premiers patients. L’enjeu est de vous constituer une première patientèle, celle-ci vous permettant de vous faire connaître via le bouche-à-oreille. Pour y parvenir, plusieurs pistes sont à explorer.

  • Créer un site Internet : le premier réflexe que vous devez avoir est de vous créer un site web sur lequel vous présentez vos services (nature de la thérapie, troubles soignés, tarifs, etc.). L’idéal est de soigner votre référencement local (« hypnothérapeute à Marseille » par exemple) afin d’être visible dans votre zone de chalandise.
  • Soigner votre e-réputation : dans un premier temps, il est essentiel de soigner votre réputation en ligne afin de rassurer vos éventuels patients sur vos compétences. Pour cela, vous pouvez notamment créer une page Google My Business et répondre aux avis qui vous sont laissés. N’hésitez pas non plus à animer une page Facebook afin de vous constituer une communauté.
  • Démarcher : selon la nature de son activité, l’hypnotiseur en auto-entreprise peut contacter différentes structures afin de se faire connaître et de proposer ses services. Il peut par exemple démarcher des grandes entreprises ou des établissements de santé alternatifs.
  • Participer à des événements : n’hésitez pas à vous rendre à des événements professionnels consacrés à l’hypnothérapie ou, plus globalement, aux médecines douces. C’est le meilleur moyen d’améliorer votre notoriété et de déceler des opportunités d’activité.

 

Les règles de l’auto-entreprise pour l’hypnothérapeute

Comme pour n’importe quel autre professionnel, le statut d’auto-entrepreneur impose à l’hypnotiseur indépendant de se plier à un certain nombre de règles spécifiques.

  • La déclaration de début d’activité : avant de débuter votre activité d’hypnologue ou d’hypnothérapeute, vous devez impérativement créer votre auto-entreprise en ligne. Pour cela, vous pouvez notamment réaliser vos démarches sur le site e-Procédures ou via Espace Auto-Entrepreneur.
  • La déclaration de chiffre d’affaires : selon votre option déclarative, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement, y compris si vous n’avez aucun revenu sur la période. Comme les autres auto-entrepreneurs, l’hypnotiseur doit réaliser sa déclaration sur le site de l’URSSAF. De plus, votre chiffre d’affaires annuel est plafonné à 77 700 €.
  • Le paiement des cotisations : en tant qu’hypnothérapeute indépendant, votre activité est considérée comme étant de nature libérale. À ce titre, vos cotisations sociales représentent 21,1 % de votre chiffre d’affaires (21,2 % à la Cipav). Si votre auto-entreprise bénéficie de l’ACRE, ce taux est de 10,6 % durant la première année d’activité (12,1 % à la Cipav).
  • Le suivi comptable : bien que vos formalités administratives soient limitées, vous devez malgré tout noter tous vos encaissements au sein d’un livre des recettes, et ce, au format numérique ou papier. De plus, si votre chiffre d’affaires est supérieur à 10 000 € pendant 2 années de suite, vous avez l’obligation d’ouvrir un compte bancaire pour votre auto-entreprise d’hypnose.

 

L’hypnotiseur auto-entrepreneur en résumé

Vous souhaitez devenir hypnothérapeute auto-entrepreneur ? Avant de vous lancer, découvrez toutes les informations essentielles que vous devez retenir :

  • la profession n’est pas reconnue par les autorités, ni par la médecine ;
  • l’obtention d’un diplôme n’est pas obligatoire, bien que conseillée ;
  • votre activité dépend de l’URSSAF ;
  • votre code APE est 86.90F - Activités de santé humaine non classées ailleurs ;
  • votre chiffre d’affaires annuel est plafonné à 77 700 € ;
  • vos cotisations représentent 21,1 % de votre chiffre d’affaires (21,2 % à la Cipav) ;
  • avec l'ACRE, ce taux est de 10,6 % (12,1 % à la Cipav) ;
  • vous êtes imposé au titre des BNC (Bénéfices non commerciaux) ;
  • le prix d’une consultation varie entre 60 et 100 € en moyenne.


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