Le Maraîcher auto-entrepreneur
Avec l’accélération du réchauffement climatique et la tendance à une vie plus saine, le métier de maraîcher devient de plus en plus en vogue. Si vous avez la main verte et que vous souhaitez exercer un métier en accord avec votre conscience écologique, tout en restant votre propre patron, vous pouvez devenir maraîcher auto-entrepreneur. Quelles sont les missions et les qualités requises ? Comment obtenir sa clientèle ? Quelles sont les obligations légales ? Nous répondons à toutes vos interrogations.
Le métier de maraîcher
Les activités du maraîcher
Le maraîcher, au fil des saisons, s’occupe de cultiver une diversité de plantes, incluant des variétés aromatiques, comestibles, médicinales, décoratives et utilisées en cosmétique. Il travaille aussi bien en serre qu’en champs ouverts. Il initie sa production en préparant le terrain, en semant ou en transplantant les jeunes pousses. Ensuite, il nourrit et hydrate la terre durant la croissance des plantes. Après maturation, il procède à la cueillette et prépare ses produits pour la vente, soit directement à la ferme, sur les marchés, ou par des intermédiaires comme les grossistes. Il peut également se tourner vers la permaculture.
Bon à savoir
Les clients des maraîchers
Les maraîchers attirent une clientèle variée, allant des particuliers aux professionnels. Les consommateurs individuels recherchent des produits frais et locaux, souvent dans une démarche de soutien à l’agriculture durable. Les marchés locaux, les ventes directes à la ferme, et les paniers hebdomadaires sont des points de vente fréquents. Les restaurants et les traiteurs, soucieux d’offrir des plats de qualité, se tournent également vers les maraîchers pour des ingrédients frais et de saison. Enfin, les épiceries, les coopératives alimentaires, et parfois les écoles ou les institutions cherchent à s’approvisionner en légumes locaux et de qualité.
Les qualités requises pour exercer ce métier
Le maraîcher auto-entrepreneur doit avant tout posséder la main verte, condition sine qua non pour cultiver ses propres légumes. De plus, il doit disposer :
d’une bonne santé physique, car il travaille dehors toute l’année et doit parfois supporter des hivers rudes tout comme les chaleurs étouffantes de l’été ;
une bonne musculature pour transporter le matériel et les récoltes ;
de la patience, la nature peut être capricieuse et certaines cultures peuvent mourir de dégâts climatiques ;
un solide sens de l’organisation, face à certaines périodes à forte affluence ;
être un commercial dans l’âme, pour gérer la relation client.
La formation pour devenir maraîcher
Ce métier est accessible avec ou sans formation. Pour ceux qui débutent avec un niveau CAP, les options incluent le Certificat d’aptitude professionnelle agricole (CAPA) ou le Brevet professionnel agricole (BPA) orienté vers les travaux des productions horticoles. Les titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme équivalent peuvent viser le Baccalauréat professionnel en productions horticoles, ou le Brevet professionnel pour gérer un atelier de productions horticoles. Pour ceux qui se lancent sans formation, il reste important de se former auprès des professionnels compétents.
Le métier est-il compatible avec le statut d’auto-entrepreneur ?
Si vous souhaitez devenir maraîcher, le statut auto-entrepreneur n’est pas compatible avec les activités agricoles. En effet, les métiers de l’agriculture relèvent exclusivement d’un autre régime, la Mutualité Sociale Agricole. Ce groupe mutualiste unique est l'organisateur exclusif des services pour les employés et les travailleurs indépendants dans le secteur agricole, incluant la culture et l'élevage.
Ainsi, que vous soyez maraîcher, cultivateur de céréales ou éleveur de bovins, l'option de devenir micro-entrepreneur n'est pas disponible dans ce cadre. Seule exception : un salarié relevant du régime des salariés agricoles peut développer une activité indépendante en complément de son activité principale sous le régime auto-entrepreneur. Cependant, vous pouvez cultiver et vendre vos propres légumes, issus de votre jardin, et non d’une exploitation agricole sous le régime de l’auto-entreprise.
Quelles formalités pour vendre ses légumes en tant qu’auto-entrepreneur ?
L’immatriculation auprès de l'URSSAF
Pour vendre des fruits et légumes en auto-entrepreneur, vous devez déclarer votre activité et vous immatriculer auprès de l'URSSAF. C’est à ce moment que vous devez remplir le formulaire de création d’auto-entreprise. Vous devez choisir la nature de votre activité ainsi que votre choix Ces démarches se font entièrement en ligne sur la plateforme du Guichet unique. Vous êtes notifié de votre immatriculation dans un délai de 8 à 15 jours en recevant votre numéro de SIRET et votre code APE.
Bon à savoir
La fiscalité et comptabilité de l’auto-entrepreneur
Parmi les avantages de l’auto-entreprise, la comptabilité allégée est très appréciée. Le régime fiscal micro-simplifié de l'auto entreprise permet une simple déclaration mensuelle du chiffre d’affaires, tous les mois ou tous les trimestres. Les cotisations sociales, représentant 12,3 % du chiffre d'affaires pour la vente de fruits et légumes, sont réglées auprès de l'URSSAF lors de cette déclaration. Les paiements peuvent être effectués par carte bancaire ou télépaiement, avec un prélèvement s'effectuant le lendemain de l'échéance.
L’auto-entrepreneur en vente de fruits et légumes doit tenir un livre de recettes et, si nécessaire, un registre des achats. Un compte bancaire professionnel est obligatoire si le chiffre d'affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives. De plus, si le chiffre d’affaires dépasse les 188 700 € deux années consécutives, il doit changer de statut juridique.
L’exonération de la TVA
En ce qui concerne la TVA, il s’agit là également d’un autre avantage indéniable : les auto-entrepreneurs sont exonérés jusqu'à un certain seuil de chiffre d'affaires. Pour 2024, le seuil est de 91 900 € pour les ventes de marchandises. Dépasser ce montant deux années de suite oblige à facturer la TVA à partir du 1er janvier de l'année suivante.
Les conformités réglementaires
L’auto-entrepreneur doit se conformer aux normes relatives à la vente de produits alimentaires. Il existe plusieurs alternatives :
formuler une requête pour obtenir un permis d'utilisation temporaire de l'espace public au sein de votre municipalité ;
solliciter l'obtention d'une carte nominative pour le commerce ambulant, valide pendant quatre années ;
disposer d'une autorisation de voirie ou d'un permis de stationnement spécifique pour réaliser des ventes en extérieur sur les voies publiques.
Les denrées alimentaires commercialisées sur les marchés sont soumises à des normes strictes en matière d'hygiène et de sécurité. Ces normes incluent la régulation de la température des produits, la traçabilité de leur origine, ainsi que la clarté et la transparence dans l'affichage des prix.
Vendre ses légumes en auto-entrepreneur : comment se lancer ?
Analyse du marché
Il doit comprendre le paysage du maraîchage en étudiant la dynamique du secteur, les tendances actuelles, les attentes des consommateurs, ainsi que la concurrence locale tout en identifiant leurs produits, prix, et stratégies.
Lire plus : Auto-entrepreneur : évaluez la viabilité de votre projet
Préparation des ressources
Il doit également sécuriser un terrain adapté avec la documentation nécessaire, en sélectionnant des outils adaptés, allant de simples instruments manuels à des équipements plus élaborés, en fonction de ses moyens. Il opte pour des semences performantes ou biologiques, selon son orientation. Il s’assure d’avoir accès à une source d'eau fiable et prépare les sols avec des amendements adaptés, qu'ils soient chimiques ou organiques.
Stratégie de vente
Avant de débuter la production, il détermine votre circuit de distribution. Que ce soit la vente directe, sur les marchés locaux ou via des intermédiaires, cette décision influencera les types de cultures à privilégier et l'organisation de l’exploitation.
Financement du projet
Une fois toutes les préparations en place, il faut se concentrer sur l'obtention d'un financement. Un business plan bien élaboré sera votre meilleur atout pour convaincre les bailleurs de fonds du potentiel de votre entreprise.
Lire plus : Quelles sont les aides pour les auto-entrepreneurs ?
Nos conseils pour développer votre auto-entreprise
Pour développer sa clientèle, le maraîcher doit adopter une stratégie de visibilité efficace. Voici quelques tactiques :
Développer un site web attractif pour présenter ses produits et valoriser leur qualité.
Participer ou initier une Association pour le Maintien d'une Agriculture paysanne (AMAP), favorisant les circuits courts.
Bâtir une communauté engagée sur les réseaux sociaux ou à travers un blog.
Distribuer des prospectus localement et participer à des marchés pour renforcer sa présence dans la communauté.
Établir des collaborations avec les restaurants locaux pour des partenariats durables et mutuellement bénéfiques.
Le maraîcher auto-entrepreneur en bref
Le plafond de chiffre d'affaires pour les activités de vente de fruits et légumes est fixé à 188 700 € pour l'année 2023.
Le taux des cotisations sociales pour les activités de vente de biens et marchandises est de 12,30 % du chiffre d'affaires.
Concernant la rémunération, un maraîcher en début de carrière peut espérer gagner environ 1 300 € net par mois. Avec l'expérience et en fonction de l'activité, ce revenu peut augmenter jusqu'à 2 000 € net par mois, voire plus si le maraîcher gère également l'exploitation de sa ferme.
Le code APE spécifique pour un maraîcher est 0113Z - Culture de légumes, de melons, de racines et de tubercules.
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