En cas de salariat déguisé, l’auto-entrepreneur peut se retrouver en position de faiblesse vis-à-vis de son client et accepter, par risque de perdre une mission, des conditions de travail inappropriées. L’entreprise peut ainsi en profiter pour lui imposer des horaires fixes, des conditions d’exécution de la mission, des périodes de congés ou même des sanctions. D’où la nécessité de s’en prémunir !
Par définition, le statut d'auto-entrepreneur se distingue de celui du salarié de par la liberté dont il jouit. Contrairement au salarié, il est libre dans le choix de ses missions et n'est pas soumis par un contrat de travail. Cette absence de contrat lui permet d'être indépendant dans la gestion de son auto-entreprise, dans la sélection de ses clients et dans la tarification de ses prestations.
En revanche, la relation de travail entre un client et un auto-entrepreneur pourra être qualifiée de salariat déguisé s'il existe un lien de subordination. Bien que le Code du travail ne définisse pas clairement cette notion, la Cour de cassation a considéré que « le lien de subordination est caractérisé par l'exécution d'un travail sous l'autorité d'un employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d'en contrôler l'exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné ; que le travail au sein d'un service organisé peut constituer un indice du lien de subordination lorsque l'employeur détermine unilatéralement les conditions d'exécution du travail ».
À travers cet avis rendu par la Cour de cassation, on comprend que l'entreprise a le droit de fixer des objectifs et des délais à l'auto-entrepreneur. En revanche, il lui est interdit de gérer son organisation, de lui interdire de travailler avec d'autres clients ou de lui imposer des conditions d’exécution du travail.
Pour un auto-entrepreneur, il n'est pas toujours évident de s'apercevoir qu'il se trouve dans une situation de salariat déguisé, d'autant plus que l'autorité du client n'a pas besoin d'être exercée pour que le lien de subordination soit avéré. Il suffit que l'entreprise soit en capacité de mettre en place cette autorité pour que la relation de travail soit requalifiée en salariat déguisé. Plusieurs éléments peuvent cependant vous alerter :
Autant d’indices qui cachent bien souvent un salariat déguisé et qui font perdre à l'indépendant l’un des avantages du statut d'auto-entrepreneur : la liberté et l'autonomie d'activité.
En cas de contrôle, de dénonciation ou de conflit, le tribunal des prud'hommes est susceptible de requalifier la relation de travail en salariat déguisé. S'il est prouvé que l'indépendant était soumis à un lien de subordination et qu'un contrat de travail implicite existait entre les deux parties, le client s'expose à des sanctions plus ou moins lourdes.
En cas de salariat déguisé, les principales sanctions ne concernent que le client. L'auto-entrepreneur peut néanmoins devoir régulariser sa situation suite à la requalification de la mission en contrat de travail, notamment via le remboursement des aides dont il est bénéficiaire (allocations chômages, prestations sociales, etc.).
De plus, le salariat déguisé est loin d'être à l'avantage de l'auto-entrepreneur puisque cette relation de travail le place dans une situation de dépendance et, éventuellement, de précarité qui se traduit de différentes façons.
Bien que les principales sanctions en cas de salariat déguisé touchent l'entreprise, l'activité de l'auto-entrepreneur peut également pâtir de ce lien de subordination. Pour éviter de se retrouver dans cette situation, plusieurs conseils sont à suivre au quotidien :
Vous avez peur d'être dans une situation de salariat déguisé ? Les conseillers d'Espace Auto-Entrepreneur sont là pour vous aider à y voir plus clair.
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Le salariat déguisé d’un auto-entrepreneur
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