À l’approche de la trentaine et avec un bon bagage universitaire, Agnès Pottier sait déjà bien ce qu’elle veut. Son métier, elle le choisit avec l’idée de l’exercer comme elle le souhaite. Déterminée, elle sera Traffic Manager pour pouvoir travailler n’importe où… et de préférence à l’étranger. Et c’est pour concrétiser ce projet qu’elle choisit l’auto-entrepreneuriat et se lance dans cette aventure après deux ans de salariat.
J’ai commencé par une école de commerce qui m’a permis de faire plusieurs Erasmus en Europe. Ces expériences m’ont confortée dans l’envie d’avoir un métier tourné vers le digital, qui me permettrait de travailler d’où je voulais. Je me suis donc spécialisée en marketing digital dès mon Master puis, j’ai intégré une agence de communication dans laquelle je suis devenue Traffic Manager puis chef de pôle, pendant un peu plus de 2 ans.
C’est un métier 100% digital dans lequel j’accompagne mes clients dans le développement de leur business en mettant en place des stratégies d’acquisitions de clients grâce aux leviers digitaux. Selon leur budget et les opportunités de leur marché, j’analyse et je réfléchis donc à la meilleure manière de développer leur clientèle via ces canaux. Cela passe, entre autres, par les réseaux sociaux, l’optimisation de leur site internet, l’analyse des performances, le travail de l’image et du discours de marque jusqu’à la conversion.
J’avais toujours en tête de voyager et j’ai organisé mon parcours universitaire en fonction de cette envie de pouvoir être “Digital Nomad”, c'est-à-dire travailler dans mon secteur, de n’importe où. Mon copain étant Social Manager, il avait, lui aussi, la possibilité de choisir ce mode de travail. Après mes années de salariat, nous avons donc décidé tous les deux de nous mettre à notre compte pour travailler tout en voyageant dans le monde entier. C’était le statut idéal puisque nous pouvions facilement tout gérer à distance, que ce soit notre travail comme l’administratif lié au statut.
Très bien, car mes patrons ont été très compréhensifs et bienveillants, ce qui est une chance. Je les ai prévenus un an à l’avance de mon projet de voyage et d’auto-entreprise et nous avons convenu d’une rupture conventionnelle en temps voulu. J’ai donc créé mon statut avant de quitter mon entreprise et de me lancer, ce qui m’a permis de me familiariser avec tout cela. Tout s’est passé en bonne intelligence.
D’un point de vue purement administratif, j’ai trouvé ça très simple. Aujourd’hui, j’utilise aussi un logiciel qui m’aide beaucoup à gérer la comptabilité comme l’administratif et me donne rapidement une idée de mes charges et revenus, etc. Mon père étant lui-même chef d’entreprise, j’ai pu bénéficier de conseils et je me suis rendu compte que j’avais déjà cette fibre entrepreneuriale, que j’étais à l’aise avec les notions d’entreprise et les subtilités qui y sont liées pour choisir tels ou tels types de statut.
On sort de sa zone de confort par rapport au salariat, c’est un stress différent, c'est certain. Même si j’étais très à l’aise dans mon métier et sur mes capacités à me vendre, il a fallu que je réorganise ma manière de travailler, car maintenant tout dépend de moi. Il n’y a plus d’équipe derrière. Moi, je me lançais dans le même métier, ce qui est plus simple que dans le cadre d’une reconversion, je pense. Ceci dit, il a quand même fallu trouver la bonne manière de prospecter, de définir mon prix de manière juste et rentable, et de savoir réinventer mes propositions.
Aujourd’hui, par rapport au même poste dans une structure, je suis libre de définir la manière dont j’apporte des solutions et je les vends. En pouvant mettre en place mes propres process, je sors des obligations de résultats imposées quand on est salarié pour travailler plus intelligemment. En quelque sorte, j’ai l’impression d’être plus honnête avec mes clients et de leur apporter ce dont ils ont besoin et pas ce qu’on voudrait leur vendre. Il y a plus de pertinence et de transparence dans mes rapports avec mes clients, car les enjeux sont différents. Aussi, cela apporte une grande liberté de rythme de travail : si certains jours, je n’arrive pas à travailler, mais qu’au contraire, je suis super motivée un week-end, je fais comme je veux, même si, finalement, j'ai besoin de cadre et que je reproduis le rythme de bureau de 9h à 17h avec la pause du midi.
Oui, je n’y suis pas du tout opposée, même si mon activité en indépendante fonctionne bien. Ce qui me manque beaucoup, c'est la dynamique de groupe. Parce que, ce qui est intéressant dans une agence, c'est d’apprendre des compétences de chacun. C'est vraiment se nourrir au quotidien, parler de sujets différents, apprendre des nouvelles choses. Il y a plein de métiers, et moi, j'adore apprendre de nouvelles choses par la conversation. Donc j'ai dû me former par moi-même sur certains sujets, ce qui n'est pas toujours forcément évident. Mais pour répondre à ce besoin, je me suis rapprochée d’autres indépendants avec lesquels j’échange et j’essaye de recréer ce microcosme.
J’espère aussi, que le fait d’avoir finalement peu d’expérience en salariat ne sera pas un frein à une éventuelle embauche. Être indépendant tôt dans une carrière fait, à tort, parfois peur à certains recruteurs : peur que l’on s’ennuie dans un rythme imposé, ou de ne plus savoir travailler en équipe par exemple.
Je conseillerais d’avoir une petite trésorerie avant de se lancer. Je me suis vraiment dit : “quand j’ai atteint telle trésorerie, je n’y touche plus et je me lance”. Aussi, pour moi, il vaut mieux se lancer en ayant des clients. Moi, j’ai eu la chance de continuer à travailler pour mon agence en auto-entreprise, puis d’avoir d’autres clients qui ont assuré 60% de mon chiffre d’affaires. Ça permet d’avoir une certaine régularité.
Je pense qu’il est important aussi d’entretenir son réseau et de s’entourer des bonnes personnes quand on fait appel à des prestataires. Au début, on a toujours l’impression qu’on n'a pas de réseau, mais tout le monde en a un ! Ensuite, travailler ses références et ne pas hésiter à aller plus loin dans son travail pour pouvoir ensuite montrer ce qu’on sait faire à d’autres clients me paraît aussi important pour entretenir le bouche-à-oreille.
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