Depuis le 1er juillet 2021, une partie des auto-entrepreneurs libéraux ont vu leurs cotisations sociales passer à 22,2 %, contre 22 % par le passé. Bien qu’elle n’ait pas fait parler d’elle, bien aidé par l’absence de communication de l’URSSAF et de la CIPAV, cette augmentation est loin d’être anecdotique puisqu’elle vise à financer un nouveau régime d’indemnisation de l’arrêt de travail. Explications.
Dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 (LFSS 2021), le gouvernement a acté la réforme de la CIPAV, dans l’optique d’accorder à tous les indépendants libéraux une indemnisation en cas d’arrêt de travail. Le corolaire ? Une augmentation des cotisations de certains micro-entrepreneurs.
Bien que les principaux concernés ne l’aient surement pas remarqué, les cotisations sociales de certains auto-entrepreneurs libéraux ont augmenté de 0,2 % au 1er juillet 2021. Ainsi, leur taux de cotisations global est désormais de 22,2 % (24,4 % avec l'option pour le prélèvement libératoire), contre 22 % pour les autres indépendants non concernés, bien qu’ayant aussi une activité libérale.
En soi, l’augmentation peut sembler dérisoire : elle représente par exemple 145,20 € supplémentaires pour un chiffre d’affaires annuel de 72 600 €, plafond annuel autorisé pour les micro-entrepreneurs libéraux. Elle pose néanmoins trois problèmes :
Pour bien comprendre cette augmentation de 0,2 % des cotisations, il est important d'en connaître l'origine. À l'heure actuelle, les auto-entrepreneurs libéraux peuvent dépendre de deux régimes différents pour leur prévoyance et leur retraite, chacun appliquant ses propres règles, notamment en matière d'indemnités journalières en cas d'arrêt de travail. Vous pouvez ainsi être rattaché :
Cette situation posait problème puisque, avant l'introduction de la réforme, les auto-entrepreneurs à la CIPAV ne bénéficiaient pas d'indemnités journalières, contrairement à ceux rattachés à la SSI, et ce, malgré un taux de cotisations identique (22 %). L’objectif de la hausse de 0,2 % est donc évident : permettre aux micro-entrepreneurs à la CIPAV d’être indemnisés en cas d’arrêt de travail, au même titre que les autres indépendants.
À noter
Vous l'aurez compris : la hausse des cotisations ne concerne que les auto-entrepreneurs dépendants de la CIPAV, soit plus de 291 000 professionnels actifs à la fin de l’année 2020 (1). Plus concrètement, vous êtes rattaché à cet organisme si :
Sont considérés comme exerçant une profession libérale réglementée :
Bon à savoir
Bien qu’elle soit regrettable, la hausse des cotisations a malgré tout un avantage : elle sert à financer le nouveau régime d’indemnisation de l’arrêt de travail des auto-entrepreneurs libéraux rattachés à la CIPAV.
Bien qu'elle n'harmonise pas tout à fait la couverture sociale des auto-entrepreneurs, la LFSS 2021 a permis de créer un régime d'indemnités journalières pour tous, dont le montant équivaut à 1/730e de la moyenne des revenus sur les 3 dernières années civiles pour l’ensemble des micro-entrepreneurs. Si vous êtes rattaché à la CIPAV, votre indemnisation est toutefois encadrée car son montant est de :
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le revenu pris en compte est votre chiffre d’affaires après abattement de 34 % (et non la totalité du chiffre d’affaires). Avec un chiffre d’affaires moyen de 72 600 € par exemple, soit le seuil maximal pour les auto-entrepreneurs libéraux, votre revenu serait donc de 47 916 € (72 600 € - (100 % - 34 %)), vous permettant de bénéficier d’une indemnité journalière de 65,64 € (1/730 x 47 916 €).
À noter
Depuis le 1er juillet 2021, les auto-entrepreneurs libéraux à la CIPAV en arrêt de travail peuvent donc bénéficier d'une indemnisation :
(1) Source : Guide pratique 2021 dédié aux professionnels libéraux micro-entrepreneurs - La CIPAV - 2021
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