En tant qu’auto-entrepreneur, vous payez des cotisations sociales sur votre chiffre d’affaires. Mais une question se posent : à quoi servent-elles ? Elles visent à financer toutes les facettes de la couverture sociale du micro-entrepreneur : la retraite, l’assurance maladie, le congé de maternité ou encore les indemnités journalières en cas d’arrêt de travail.
Selon son choix déclaratif, l’auto-entrepreneur s’acquitte chaque mois ou chaque trimestre de cotisations sociales dont le montant est calculé en fonction du chiffre d’affaires de l’auto-entreprise. Ces cotisations ont un objectif : financer la couverture sociale de l'auto-entrepreneur, que ce soit en matière d’arrêt maladie ou de droit à la retraite. Le taux de cotisations sociales, appliqué sur le chiffre d’affaires, va dépendre de la nature de l’activité exercée en micro-entreprise.
COTISATIONS SOCIALES 2024 | |
Vente de marchandises et fourniture de logement | 12,3 % |
Prestations de services artisanales et commerciales | 21,2 % |
Professions libérales à la SSI | 21,1 % |
Professions libérales à la Cipav | 21,2 % |
Dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, les pouvoirs publics ont acté le rattachement au régime général des travailleurs indépendants. Une période de transition de deux ans a néanmoins été respectée pour permettre le transfert, permettant à ce que l'ensemble des micro-entrepreneurs soient rattachés à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) depuis le janvier 2020.
Cette transition a été réalisée grâce à la création de la Sécurité sociale des indépendants (SSI) en 2018. C'est cet organisme qui a remplacé l'ancien RSI (Régime social des indépendants). Si vous avez créé votre auto-entreprise en 2019, notez que vous êtes automatiquement affilié à la CPAM de votre lieu de résidence.
Les micro-entrepreneurs - et plus globalement tous les travailleurs indépendants - disposent de la même prise en charge que les salariés pour leurs dépenses de santé par l'Assurance maladie. Vous êtes remboursé à la même hauteur pour l'ensemble de vos soins : consultation médicale, médicament, hospitalisation ou encore soin et équipement (dentaire, optique et audiologie).
Comme n'importe quel autre travailleur, l'auto-entrepreneur peut toucher des indemnités journalières (IJ) en cas d'arrêt de travail. Le montant de l'IJ correspond à 1/730e de son revenu annuel moyen sur les 3 dernières années civiles dans la limite du plafond de la Sécurité sociale (PASS de 46 368 € en 2024). Le revenu annuel désigne le chiffre d’affaires amputé d'un abattement compris entre 34 et 71 % selon la nature de l’activité. Retrouvez notre dossier consacré à l’imposition de l’auto-entrepreneur afin de mieux comprendre l’abattement dont vous bénéficiez.
L’auto-entrepreneur doit néanmoins respecter un certain nombre de conditions pour bénéficier d’une indemnisation journalière :
Il faut aussi savoir que l'auto-entrepreneur ne touche ses indemnités journalières qu'après un certain délai de carence, dont la durée dépend du motif de l’arrêt de travail :
Le montant de votre indemnisation journalière va dépendre de votre revenu annuel moyen. Prenons plusieurs exemples pour bien comprendre :
Bon à savoir
Pour bénéficier d'un congé maternité, l'auto-entrepreneure doit remplir une conditions : être affilié depuis au moins 10 mois à la SSI au titre d'une activité non salariée au moment de l’accouchement ou de l’adoption. En revanche, il n'est plus nécessaire d'être à jour du paiement de ses cotisations maladie-maternité depuis le 1er janvier 2020.
Les indépendants ont le droit à la même durée de congé de maternité que les salariés : 6 semaines avant la date présumée de l'accouchement et 10 semaines après, soit un total de 112 jours. En tant qu'auto-entrepreneur, vous cumulez en 2024 :
À noter
Le père auto-entrepreneur peut également bénéficier d'un congé paternité à condition :
En cas de naissance unique, le père auto-entrepreneur peut toucher une indemnité jusqu'à 25 jours consécutifs, soit 1 588 € pour la période (63,52 € x 25 jours). Vous ne toucherez néanmoins que 10 % de cette somme, soit 159 € pour 25 jours, si votre revenu annuel moyen sur les 3 dernières années est inférieur à 4 208,80 €.
Le régime de retraite du micro-entrepreneur va dépendre de son statut.
CIPAV, URSSAF ou encore SSI : découvrez notre lexique des abréviations du statut d’auto-entrepreneur pour tout savoir sur ces sigles et organismes.
À l’image des salariés, les micro-entrepreneurs doivent réaliser un chiffre d’affaires minimum afin de valider leurs trimestres de retraite. Les montants à réaliser dépendent de la nature de l’activité exercée.
|
CA POUR 1 TRIMESTRE |
CA POUR 2 TRIMESTRES |
CA POUR 3 TRIMESTRES |
CA POUR 4 TRIMESTRES |
Vente de marchandises (BIC)* |
6 033 € |
12 066 € |
18 099 € |
24 132 € |
Prestations de services (BIC)* |
3 500 € |
7 000 € |
10 501 € |
14 001 € |
Prestations de services (BNC)* |
2 649 € |
5 297 € |
7 946 € |
10 595 € |
Profession libérale relevant de la CIPAV** |
2 571 € |
5 142 € |
7 713 € |
10 284 € |
* Estimations réalisées sur la base de 150 Smic horaire brut au 1er janvier 2024 (1 747,50 €).
** Seuils applicables pour les revenus de 2023.
À noter
Les indépendants bénéficient des mêmes droits que les salariés pour toutes les prestations familiales accordées par la CAF (Caisse d'allocations familiales). Selon votre situation, vous pouvez notamment bénéficier :
Les auto-entrepreneurs profitent également de prestations vieillesse et invalidité-décès, dans la mesure où ils cotisent. Sous certaines conditions, il est ainsi possible de toucher :
Malheureusement, les auto-entrepreneurs ne peuvent pas bénéficier d'allocations chômage car ils ne cotisent pas pour ce poste. Depuis le 1er novembre 2019, il est néanmoins possible de profiter d'un revenu de remplacement en cas d'arrêt de l'activité : l'Allocation des Travailleurs Indépendants (ATI). Son obtention est soumise à de nombreuses conditions et n'est notamment accordée qu'aux micro-entrepreneurs :
le 01/05/2024
le 08/05/2024
le 10/04/2024
le 07/02/2024
le 10/04/2024
/
Je me protège et sécurise mon auto-entreprise/
Ma boîte à outils juridique pour mon auto-entreprise/
Couverture sociale de l’auto-entrepreneur : quels sont vos droits ?
© 2015-2024