Tantôt célébré pour ses bienfaits, tantôt apprécié pour son goût, le miel est consommé à hauteur de 45 000 tonnes en France chaque année. Et ce chiffre va croissant. Mais les producteurs ne distribuent que la moitié de ce qui est consommé sur le marché. D’où une hausse des importations. Vous aimez les abeilles et la nature ? Et si vous exploitiez votre relation privilégiée avec les abeilles pour en faire votre métier ? Le marché existe et est en forte demande, voici les bases pour réussir dans votre nouvelle activité.
Le métier d’apiculteur en indépendant
keyboard_arrow_rightLes activités de l’apiculteur
Pour information, les gros producteurs possèdent jusqu’à 400 ruches. Les plus petits en exploitent moins de 50.
L’apiculteur élève des colonies d’abeilles mellifères. Il travaille au rythme des saisons de floraison. Il possède des notions développées en botanique, car il s’agit de la matière première travaillée par les abeilles.
Il développe des essaims, extrait le miel, et commercialise la production des ruches telle que :
- keyboard_double_arrow_right
le miel : extrait des ruches, il prend différentes consistances et provient d’essences de fleurs variées. Tous les miels sont liquides à la base, mais ils cristallisent plus ou moins après extraction ;
- keyboard_double_arrow_right
le pollen : produit par les plantes mâles et ramené par les abeilles, il est anti-fatigue pour l’être humain ;
- keyboard_double_arrow_right
la cire : générée par les glandes des abeilles, elle sert à façonner les alvéoles, mais elle est aussi utilisée en cosmétologie et pour la production de bougies ;
- keyboard_double_arrow_right
la gelée royale : à doser avec rigueur à cause de son caractère allergène, elle est très prisée pour la santé humaine ;
- keyboard_double_arrow_right
la propolis : utilisée comme désinfectant de ruche par les abeilles, elle sert dans les produits cicatrisants et anti-inflammatoires.
keyboard_arrow_rightLa gestion administrative de l’apiculteur
L’apiculteur doit en premier lieu posséder un numéro NAPI délivré par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Il doit en outre tenir à jour un cahier de miellerie qui sert à la traçabilité du miel. Ainsi qu’un registre d’élevage pour consigner les traitements sanitaires, les mouvements de ruches…
Par ailleurs, l’apiculteur professionnel doit se plier à des exigences administratives propres à l’apiculture :
- keyboard_double_arrow_right
effectuer la déclaration annuelle de ses ruches : obligatoire à la fois pour bénéficier d’une estimation du volume apicole, pour pouvoir prendre soin de ses abeilles (délivrance de certains médicaments quand les abeilles sont malades uniquement si la déclaration est remplie), mais aussi pour pouvoir bénéficier d’aides spécifiques à l’apiculture ;
- keyboard_double_arrow_right
gérer la surveillance sanitaire du cheptel : il s’agit de déclarer auprès de la DDcsPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) les « mortalités massives aiguës » des colonies et les maladies de première catégorie ;
- keyboard_double_arrow_right
veiller à déclarer toute nouvelle plantation de châtaignier pour lutter contre le parasite cynips (ou Dryocosmus kuriphilus Yasumatsu) ;
- keyboard_double_arrow_right
respecter les règles d’étiquetage des pots de miel (obligation de mentionner le pays de provenance des miels contenus dans un pot, mais aussi la composition) selon la directive miel du 20 décembre 2001.
Il doit aussi anticiper certaines charges, notamment :
- keyboard_double_arrow_right
les frais de commercialisation : emballages et étiquetage, frais d’expédition des produits ;
- keyboard_double_arrow_right
matériel pour les essaims : ruches, outil d’extraction, outils de transformation ;
- keyboard_double_arrow_right
frais vétérinaires ;
- keyboard_double_arrow_right
frais de locaux pour l’extraction ;
- keyboard_double_arrow_right
assurances et véhicule…
Se lancer en tant qu’apiculteur nécessite des investissements importants. C’est pourquoi il existe des aides au niveau européen et régional (plus d’informations sur franceagrimer.fr ou le site de votre région).
Le profil de l’apiculteur
keyboard_arrow_rightLa formation pour devenir apiculteur
Impossible d’élever des abeilles correctement sans avoir une formation de base et si possible, une expérience auprès d’un vrai rucher. Il existe des écoles qui mettent des ruches à disposition pour s’initier à l’apiculture. Mais pour devenir professionnel, un diplôme est préférable. Vous avez le choix entre :
- keyboard_double_arrow_right
un BPREA, ou Brevet professionnel responsable de l’exploitation agricole, à option apicole. D’un peu plus de 1000 heures, il comprend 12 semaines de stage ;
- keyboard_double_arrow_right
la SIL, spécialisation d’initiative locale, mention apiculteur ;
- keyboard_double_arrow_right
la CPREA, qui est une certification professionnelle ;
- keyboard_double_arrow_right
la formation Titre Apiculteur.
Ces formations diplômantes sont portées par les Centres de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole.
Le mieux avant de commencer est de travailler ou de faire des stages chez un professionnel afin d’acquérir l’ensemble des bases indispensables au développement de son futur cheptel apicole.
Si vous souhaitez d’abord vous familiariser avec l’apiculture avant de commencer votre activité, vous avez la possibilité de trouver des formations en ligne payantes.
keyboard_arrow_rightLes qualités pour devenir apiculteur
Le métier d’apiculteur est exigeant et requiert des qualités indispensables pour faire vivre des essaims :
- keyboard_double_arrow_right
être proche de la nature : l’entretien et les soins des abeilles se font en extérieur, tout au long de l’année. L’observation des floraisons, le contrôle régulier des ruches et de la météo sont des conditions indispensables pour un rucher en bonne santé ;
- keyboard_double_arrow_right
être capable de travailler en continu pendant les périodes de miellées : la saison nécessite un investissement en temps conséquent, car elle est courte et intense. Le reste de l’année est consacré à l’empotage, le nettoyage des ruches, la commercialisation, la gestion administrative… ;
- keyboard_double_arrow_right
s’imposer une bonne organisation : la saison de la récolte s’étale d’avril à mi-juillet, et est dépendante des conditions météo. Aucune manipulation pendant les jours de pluie ou de vent n’est possible. Attention à la commercialisation qui peut s’avérer très chronophage.
Les démarches pour exercer en tant qu’apiculteur en indépendant
keyboard_arrow_rightLes assurances pour être apiculteur
Il a trois points stratégiques à assurer : ses ruches, son matériel et ses locaux. Il lui est donc très fortement conseillé de souscrire :
- keyboard_double_arrow_right
une assurance pour son cheptel apicole : au niveau des éventuels dégâts causés par les abeilles, mais aussi pour couvrir la destruction, le vol, les maladies… le tarif est fonction du niveau de garanties (RC professionnelle, protection juridique, vol, transport, incendie, catastrophe naturelle…) et du nombre de ruches et de ruchettes ;
- keyboard_double_arrow_right
une assurance pour les locaux abritant la miellerie, pour le matériel, mais aussi votre véhicule (transports vers les ruches, les foires, salons…).
keyboard_arrow_rightLes règles pour le statut de l’apiculteur
La micro-entreprise n’est pas applicable pour l’apiculteur, car il fait partie du régime agricole. Cependant, il peut bénéficier du régime micro-BA (micro-bénéfice agricole) :
- keyboard_double_arrow_right
jusqu’à 91 900 euros hors taxes de recettes moyennes sur trois années ;
- keyboard_double_arrow_right
permet de déclarer les recettes réellement reçues ;
- keyboard_double_arrow_right
application d’un abattement de 87 % représentant les charges sur les recettes déclarées ;
- keyboard_double_arrow_right
le bénéficie ainsi calculé sera ensuite imposé sur la moyenne des trois ans ;
- keyboard_double_arrow_right
pas de cotisations sociales à la MSA jusqu’à 49 ruches.
Au niveau comptabilité, l’apiculteur devra tenir un cahier de recettes à jour. Les encaissements en liquide doivent y figurer. Concernant la TVA, l’apiculteur peut ne pas être imposé à la TVA jusqu’à 46 000 euros de chiffre d’affaires.
keyboard_arrow_rightLe statut juridique de l’apiculteur
Contrairement au jardinier-paysagiste qui a aussi une activité agricole, mais qui peut bénéficier à certaines conditions du statut d’auto-entrepreneur, l’apiculteur doit opter pour une entreprise individuelle (EI, EIRL, EARL), ou bien une entreprise sous forme de société (Société Civile d’Exploitation Agricole, Société à Responsabilité Limitée, ou Groupement Agricole d’Exploitation en Commun). Ce choix se fera en fonction du nombre d’associés, du choix d’imposition, de l’affectation du patrimoine, etc.
keyboard_arrow_rightNos conseils pour devenir apiculteur
Le premier conseil donné par les apiculteurs professionnels expérimentés : ne pas rester seul. Échanger avec d’autres éleveurs du domaine apicole permet de gagner en expérience, de résoudre les problèmes liés aux maladies ou aux rigueurs climatiques. L’essentiel du travail de visibilité de votre activité va porter sur le commerce du miel. Vous pouvez ainsi :
- keyboard_double_arrow_right
créer un site Internet de vente en ligne ;
- keyboard_double_arrow_right
démarcher les grandes, moyennes et petites surfaces ;
- keyboard_double_arrow_right
créer et animer un compte Instagram, Pinterest ou Facebook ;
- keyboard_double_arrow_right
être présent dans les salons, foires, marchés ;
- keyboard_double_arrow_right
Une étude de marché préalable est recommandée afin de déterminer votre cible, et la gamme de produits qui sera vendue.
L’apiculteur en bref
Voici les éléments que vous devez savoir pour vous installer en tant qu’apiculteur.
- keyboard_double_arrow_right
une formation est indispensable pour entretenir, soigner et faire multiplier ses ruches ;
- keyboard_double_arrow_right
vous devez obtenir un numéro d’apiculteur (NAPI) pour commencer votre exploitation ;
- keyboard_double_arrow_right
votre
code APE est le
0149Z Elevage d’autres animaux ;
- keyboard_double_arrow_right
vous pouvez commencer votre activité en apiculteur amateur en bénéficiant du micro BA ;
- keyboard_double_arrow_right
le nombre de ruches sera alors de 49 maximum ;
- keyboard_double_arrow_right
vous devrez respecter un montant de recettes moyen de 91 900 euros hors taxes sur 3 années ;
- keyboard_double_arrow_right
vous devez déclarez vos ruches une fois par an (entre septembre et fin décembre) ;
- keyboard_double_arrow_right
Vous voilà prêt à contribuer à la biodiversité en élevant des abeilles et en vendant les produits de vos ruches !