Le jardinier-paysagiste en auto-entreprise

Le jardinier-paysagiste en auto-entreprise


En théorie, tous les travaux de la terre sont considérés comme des activités agricoles et, par conséquent, ne peuvent pas être exercés en auto-entreprise. Malgré tout, il est possible de devenir jardinier-paysagiste auto-entrepreneur, à condition de déclarer une activité de services à la personne et de réaliser, entre autres, des « petits travaux de jardinage ». Suivez notre guide pour tout savoir sur l’auto-entreprise de jardinage et de paysagisme.

 

Le métier de jardinier-paysagiste indépendant

Le statut juridique du paysagiste

Avant de nous intéresser aux missions du jardinier-paysagiste, il faut savoir que le statut d’auto-entrepreneur ne permet pas, en théorie, d’exercer ce métier. D’un point de vue réglementaire, le jardinage et le paysagisme font en effet partie des activités exclues du régime de l’auto-entreprise car elles sont considérées comme étant de nature agricole. À ce titre, elles sont rattachées à la MSA (Mutualité sociale agricole), un organisme social qui ne reconnaît pas le régime de l'auto-entreprise.

Pour contourner cette interdiction, l'auto-entrepreneur jardinier-paysagiste n'a d'autre choix que de déclarer une activité de services à la personne. Pour cela, plusieurs règles sont à suivre :

  • vous devez déclarer une activité de « petits travaux de jardinage » en plus de votre activité de paysagiste ;
  • vous devez proposer a minima une prestation complémentaire de services à la personne, comme des petits travaux de bricolage ou des travaux ménagers ;
  • vous pouvez uniquement cumuler votre activité avec d’autres activités de services à la personne et non avec des prestations d’un autre type ;
  • vous avez l’obligation de travailler uniquement pour des particuliers et à leur domicile ;
  • votre activité doit se limiter à l'entretien courant du jardin, interdisant ainsi certaines prestations de paysagisme (conception d'un jardin, élagage, terrassement, vente de matériel ou de plantes, etc.) ;
  • le matériel nécessaire à votre intervention doit être mis à votre disposition par le particulier employeur (tondeuse, bêche, etc.).

 

Le rôle d’un jardinier-paysagiste auto-entrepreneur

S'il exerce son activité avec le statut d'auto-entrepreneur, le jardinier-paysagiste doit essentiellement limiter ses missions aux « petits travaux de jardinage ». Derrière ce terme, on retrouve tous les travaux d'entretien courant des jardins et des potagers des clients particuliers. Cela inclut notamment :

  • la tonte de la pelouse ;
  • la taille des arbres et des arbustes (à l'exception de l'élagage) ;
  • le désherbage ;
  • le débroussaillage ;
  • le bêchage du potager ;
  • l'entretien des massifs ;
  • la petite maintenance régulière (allées, mobilier de jardin, etc.) ;
  • l'arrosage du jardin et des plantes ;
  • la cueillette des fruits et légumes ;
  • l’évacuation des déchets liés à l’activité ;
  • et le déneigement.

 

Le profil du jardinier-paysagiste en auto-entreprise

Les qualités d’un jardinier indépendant

Au-delà de ses compétences et connaissances techniques, le jardinier-paysagiste auto-entrepreneur doit présenter certaines qualités humaines pour se démarquer et fidéliser ses clients.

  • Un bon relationnel : intervenant auprès de particuliers, le jardinier auto-entrepreneur doit avoir une aisance relationnelle, notamment pour expliquer son intervention. Son empathie et sa pédagogie doivent aussi lui permettre de prodiguer des conseils à ses clients, principalement pour l’achat de matériel, de plantes ou d’engrais.
  • Une grande disponibilité : comme pour la plupart des activités de services à la personne, le jardinier indépendant doit bien souvent se plier aux disponibilités de sa clientèle. Il est donc susceptible d’intervenir en fin de journée ou le week-end. Il doit aussi se montrer réactif en cas de demande urgente et imprévue.
  • Une vraie polyvalence : au-delà des petits travaux de jardinage, l’auto-entrepreneur devra bien souvent réaliser d’autres prestations si le client lui en fait la demande. Le plus souvent, des compétences en matière de petit bricolage sont ainsi indispensables.
  • Une excellente condition physique : le jardinier-paysagiste indépendant est amené à travailler à l’extérieur, l’exposant ainsi aux aléas de la météo (froid, pluie, etc.). De plus, il travaille souvent dans des positions difficiles (en hauteur, à genoux, etc.) et avec des outils potentiellement lourds et encombrants. D’où l’importance d’être en forme physiquement.

 

La formation pour être jardinier-paysagiste

S'il exerce son activité sous forme de société, le jardinier-paysagiste doit obligatoirement pouvoir justifier de qualifications professionnelles spécifiques. En revanche, l'auto-entrepreneur de services à la personne n'a pas besoin de disposer d’une expérience particulière. Mais bien qu’il ne soit pas obligatoire, un diplôme en lien avec le jardinage ou le paysagisme peut être un atout pour rassurer vos clients. Pour cela, vous avez plusieurs possibilités :

  • le CAPA travaux paysagers ;
  • le CAPA productions horticoles, spécialité pépinières ;
  • le Bac Pro productions horticoles ;
  • le Bac Technologique STAV ;
  • ou encore le BTSA aménagements paysagers.

 

Les formalités pour devenir paysagiste auto-entrepreneur

La déclaration SAP du jardinier auto-entrepreneur

Comme nous l’avons déjà abordé, le jardinier-paysagiste doit réaliser une déclaration de services à la personne (SAP) s’il exerce en auto-entreprise. Cette démarche doit être effectuée via la télé-procédure Nova, permettant l'envoi de votre déclaration à la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi). Rappelez-vous cependant que vous devez vous conformer aux obligations liées aux activités de services à la personne vues précédemment (intervention auprès de particuliers, à leur domicile, etc.).

En contrepartie, le jardinier auto-entrepreneur pourra profiter de certains avantages, rendant sa proposition tarifaire généralement plus attractive aux yeux des clients.

  • Une réduction d’impôt : grâce à la déclaration SAP, les clients de l'auto-entrepreneur bénéficient d'un crédit d'impôt correspondant à 50 % du coût des prestations, dans la limite d’un plafond de dépenses annuelles de 5 000 € par foyer fiscal.
  • Un paiement en CESU : vos clients ont également la possibilité de vous régler via des CESU préfinancés (Chèques emploi service universel). Dans ce cas, vous devrez néanmoins vous inscrire sur la plateforme du CRCESU (Centre de remboursement du chèque emploi service universel) pour pouvoir les encaisser.

Bon à savoir : certaines activités de services à la personne sont davantage encadrées et nécessitent l'obtention d'un agrément ou d'une autorisation. C'est notamment le cas si, en plus de votre activité de jardinage, vous transportez des personnes ayant des difficultés de mobilité ou si vous accompagnez vos clients en dehors de leur domicile.

 

Les assurances du jardinier indépendant

D’un point de vue réglementaire, le jardinier auto-entrepreneur exerçant une activité de services à la personne n’a aucune obligation d’assurance. Toutefois, certaines garanties peuvent s’avérer obligatoires ou conseillées selon la nature de votre activité.

  • La RC Pro : bien que facultative, l’assurance de responsabilité civile professionnelle est intéressante car elle vous couvre si vous causez des dommages matériels ou physiques à des tiers, tels que vos clients.
  • La protection juridique : une activité de services à la personne pouvant être une source de litige, la garantie juridique peut aussi se montrer pertinente. Elle prend généralement en charge vos frais de justice (coût d’une expertise, frais d’avocats, etc.) en cas de procédure judiciaire.
  • L’assurance auto pro : si vous utilisez votre véhicule personnel à des fins professionnelles, vous devez en informer votre assureur. Selon votre situation, il pourra adapter vos garanties en conséquence ou vous proposer un nouveau contrat.

 

Les règles de l’auto-entreprise pour le jardinier-paysagiste

S’il souhaite avoir une activité de services à la personne en auto-entreprise, le jardinier-paysagiste doit également se conformer aux règles qui encadrent le régime.

  • Déclarez votre auto-entreprise : avant de débuter votre activité, vous devez la déclarer en ligne, notamment via le portail e-Procédures. Ce n’est qu’à l’issue de cette démarche que vous pourrez faire votre demande de déclaration SAP. À cette occasion, il est conseillé de ne pas déclarer le jardinage comme étant votre activité principale car votre demande pourrait alors être refusée. Indiquez plutôt l’un des autres services que vous proposez, comme de petits travaux de bricolage par exemple.
  • Demandez votre immatriculation : les activités de jardinage en auto-entreprise sont considérées comme étant artisanales. À ce titre, vous avez l’obligation de faire une demande d’enregistrement au RM (Répertoire des métiers). Pour cela, vous devez vous rapprocher de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) dont vous dépendez.
  • Déclarez vos revenus : selon votre option déclarative, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires encaissé tous les mois ou tous les trois mois à l’URSSAF. Notez d’ailleurs que le plafond de chiffre d’affaires d’un jardinier auto-entrepreneur est de 77 700 €. Si vous le dépassez pendant deux années de suite, vous sortez du régime de l’auto-entreprise.
  • Acquittez-vous de vos charges : en tant que jardinier auto-entrepreneur, les charges sociales que vous devez payer représentent 21,2 % de votre chiffre d’affaires. Si votre auto-entreprise bénéficie de l’ACRE, ce taux est toutefois divisé par 2 durant votre première année d’activité. Quoi qu’il en soit, le paiement de vos charges doit être réalisé sur le site de l’URSSAF.
  • Suivez votre comptabilité : tous les encaissements de vos clients doivent obligatoirement être notés dans un livre des recettes, au format papier ou numérique. De plus, vous avez l’obligation d’ouvrir un compte bancaire pour votre auto-entreprise de jardinage si votre chiffre d’affaires est supérieur à 10 000 € pendant deux années consécutives.

 

Nos conseils pour être jardinier en auto-entreprise

En plus du cadre réglementaire à respecter, le jardinier-paysagiste en auto-entreprise a tout intérêt à adopter certains bons comportements pour développer son activité. À ce titre, nous vous conseillons notamment :

  • de suivre le Stage de préparation à l’installation (SPI) afin d’apprendre les bases de la gestion d’entreprise ;
  • de vous entourer d’un réseau d’artisans et de prestataires (terrassier, paysagiste, etc.) afin de vous recommander mutuellement auprès des clients ;
  • de vous former régulièrement afin de maîtriser les techniques et produits du moment, notamment dans l’optique d’orienter vos clients dans leurs choix ;
  • de mettre en avant les avantages fiscaux dont vos clients bénéficient en faisant appel à vos services, dont la réduction d’impôt et le paiement via CESU ;
  • de vous faire connaître localement, notamment en déposant des flyers dans les petits commerces, en publiant une annonce dans le journal local ou en posant un marquage sur votre véhicule par exemple ;
  • de penser à votre visibilité digitale en vous créant une page Google My Business, voire même un compte Facebook, principalement si vous intervenez au sein de zones urbaines ;
  • de demander à vos clients de vous laisser un avis positif, notamment sur votre fiche Google ou sur votre page Facebook ;
  • de vous inscrire sur une plateforme de services à la personne, vous permettant d’être directement mis en relation avec de potentiels clients.

 

Le jardinier-paysagiste auto-entrepreneur en bref

Vous souhaitez réaliser des activités de jardinage et de paysagisme en auto-entreprise ? Retrouvez toutes les informations qu’il vous faut connaître avant de vous lancer :

  • le jardinage relevant de la MSA, vous devez obligatoirement exercer dans le cadre d’une activité de services à la personne ;
  • vous devez réaliser de « petits travaux de jardinage » et une ou plusieurs autres activités de services à la personne ;
  • pensez à réaliser la déclaration SAP et à mentionner les avantages fiscaux attenants à vos clients (CESU et réduction d’impôt) ;
  • vous n’avez aucune obligation de diplôme ou d’assurance ;
  • votre activité dépend de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) ;
  • votre code APE dépendra de l’activité principale de services à la personne que vous déclarez ;
  • votre chiffre d’affaires est plafonné à 77 700 € par an ;
  • vos cotisations sociales représentent 21,2 % de votre chiffre d’affaires (10,6 % avec l’ACRE) ;
  • vous êtes imposé au titre des BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) ;
  • votre tarif est en moyenne de 30 € de l’heure.


Le saviez-vous ? La plateforme Espace Auto-Entrepreneur vous permet de créer votre auto-entreprise de jardinage plus facilement et de bénéficier de nombreux services simplifiant sa gestion : édition de factures et de devis, suivi de la comptabilité en ligne, relance de paiement, etc.