Le frigoriste auto-entrepreneur

Le frigoriste auto-entrepreneur


Intervenant sur les systèmes réfrigérés et de climatisation, le frigoriste indépendant dispose de compétences indispensables pour les particuliers et les professionnels. En plus d’offrir de belles opportunités, ce métier peut être exercé sous le régime de l’auto-entreprise. Assurances obligatoires, formations requises, conditions d’exercice et lancement d’activité : découvrez notre guide pour devenir frigoriste auto-entrepreneur.

Frigoriste en auto-entreprise : les bases à connaître

Vous souhaitez devenir frigoriste en auto-entreprise ? Voici les informations essentielles à retenir sur cette profession.

  • Votre Centre de formalités des entreprises (CFE) : la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).
  • Votre plafond de chiffre d'affaires : 77 700 € pour la main-d’œuvre et 188 700 € pour une activité mixte (service et revente de fournitures).
  • Votre taux de cotisations sociales : 21,2 % pour la main-d’œuvre et 12,3 % pour la revente de marchandises.
  • Votre catégorie d'imposition : BIC (Bénéfices industriels et commerciaux).
  • Votre code APE : 22B - Travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation.
  • Votre rémunération : à partir de 1 800 €/mois.

Les missions d’un frigoriste auto-entrepreneur

Considéré comme un technicien du froid, le frigoriste indépendant réalise l'installation, l'entretien et la réparation des systèmes réfrigérés : chambre froide, réfrigérateur, climatisation, pompes à chaleur ou encore camion frigorifique. Son travail du quotidien pourra avoir différents visages :

  • il intervient dans le domaine du froid commercial (restauration, supermarché, etc.), du froid industriel (usine de production alimentaire, etc.) et auprès des particuliers ;
  • il réalise l'installation ou le retrait des équipements réfrigérés ou climatisés ;
  • il réalise les raccordements frigorifiques et électriques ;
  • il s'assure de la conformité des équipements installés ;
  • il diagnostique la cause de la panne et intervient pour sa réparation, notamment en ayant lu au préalable le plan d'installation ;
  • il conseille les particuliers dans l'optique d'installer des équipements plus respectueux de l'environnement et moins énergivores.

Les compétences d’un frigoriste indépendant

La profession de frigoriste en auto-entreprise demande certaines qualités spécifiques, tout particulièrement car le métier est à la fois technique et encadré.

  • Des connaissances techniques : il est indispensable d'avoir des bases en mécanique des fluides, en performance énergétique et en électronique pour exercer ce métier. Son travail étant également opérationnel, il doit être à l'aise avec la soudure et les exigences en matière d'électricité et de gaz.
  • La rigueur et la rapidité : le frigoriste indépendant est amené à travailler au contact de matières nocives pour l'environnement et l'humain, pouvant notamment entraîner des gelures ou des problèmes respiratoires. Il doit donc respecter les règles de sécurité, tout en étant capable d'analyser rapidement la situation afin d'agir au plus vite.
  • La curiosité : le secteur du froid ne cesse d'évoluer, au fil des innovations et des nouvelles réglementations énergétiques. Il est donc important de se renseigner continuellement afin de proposer les meilleures solutions aux clients.
  • La polyvalence : en plus d'intervenir auprès de nombreux types de clients (agroalimentaire, restauration, particulier, etc.) et sur divers équipements (climatisation, pompe à chaleur, etc.), il est amené à se déplacer régulièrement, parfois en urgence. La polyvalence et la disponibilité sont donc indispensables.
  • La condition physique : non seulement il évolue dans un environnement souvent très froid, mais le frigoriste en auto-entreprise va régulièrement porter des charges lourdes et travailler dans des positions inconfortables. Il doit donc se montrer résistant et en forme physiquement pour supporter ces conditions de travail.

Les formalités pour devenir frigoriste auto-entrepreneur

Les qualifications d’un frigoriste indépendant

Le secteur du génie climatique étant réglementé, le frigoriste indépendant doit obligatoirement justifier de qualifications professionnelles pour pouvoir créer son activité. Raison pour laquelle il devra au minimum détenir un CAP Installateur en froid et conditionnement d’air ou un BEP Froid et conditionnement de l'air, tous les deux obtenus en 2 ans après le collège. D'autres formations permettent d'être frigoriste auto-entrepreneur, dont :

  • le Bac Pro Technicien du froid et du conditionnement d’air en 3 ans après le collège ;
  • le BTS Fluides, énergies, domotique option froid et conditionnement d’air en 2 ans après le bac ;
  • et le DUT Génie thermique et énergie en 2 ans après le bac.
 Bon à savoir : si vous n’avez pas obtenu un diplôme qualifiant reconnu par l'État, vous disposez d'une alternative : demander une attestation d'expérience professionnelle si vous justifiez d'au moins 3 ans d'exercice dans ce domaine. Celle-ci pourra vous être délivrée, sur demande, par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).

Les conditions d’exercice du métier

En plus de disposer des qualifications professionnelles requises, le frigoriste en auto-entreprise doit respecter plusieurs conditions d’exercice du métier.

  • L’honorabilité : vous ne devez pas avoir fait l’objet d’une interdiction ou d’une condamnation vous empêcher de créer ou de diriger une entreprise.
  • L'attestation de capacité : dans la mesure où vous manipulez des fluides frigorigènes, vous devez obligatoirement obtenir une attestation de capacité. Valable pour 5 ans, elle est délivrée sous 2 mois par un organisme agréé après vérification de vos capacités professionnelles et de vos outillages.
  • La déclaration des fluides : chaque année, vous devez déclarer à l'organisme qui vous a délivré l'attestation de capacité la quantité de fluides frigorigènes utilisée.
  • La fiche d'intervention : pour chaque intervention vous amenant à manipuler des fluides frigorigènes, vous devez établir une fiche d'intervention, mentionnant notamment vos coordonnées, votre numéro d'attestation de capacité et le détail de l'intervention.
  • Le recyclage des fluides : les fluides frigorigènes étant particulièrement polluants, le frigoriste auto-entrepreneur a l'obligation de les collecter et de les transmettre à son distributeur pour procéder à leur recyclage.

Les assurances d’un frigoriste en auto-entreprise

Parmi les assurances des auto-entrepreneurs, certaines sont obligatoires pour les professionnels du bâtiment. Les frigoristes indépendants n'échappent pas à cette règle et sont principalement concernés par trois contrats en particulier.

  • La garantie décennale : le frigoriste en auto-entreprise peut intervenir sur des équipements qui sont indispensables à l’usage d’un bâtiment (pompe à chaleur, climatisation, chambre froide, etc.). En cas de dommages survenant dans les 10 ans suivant la livraison, c’est son assurance de responsabilité civile décennale qui interviendra.
  • La RC Pro : la responsabilité civile professionnelle protège le frigoriste indépendant des dommages qu’il pourrait occasionner à des tiers dans le cadre de son activité.
  • L’assurance auto pro : si vous utilisez un véhicule uniquement dans le cadre de votre activité, vous devez souscrire une assurance automobile professionnelle. En cas d’usage mixte de votre véhicule, vous devez déclarer à votre assureur un usage privé avec déplacements professionnels réguliers.

Les obligations du technicien du froid en auto-entreprise

En tant que frigoriste indépendant, vous devez également vous conformer aux règles qui encadrent le régime de la micro-entreprise.

  • Déclarer l’activité : vous devez déclarer la création de votre activité, et ce, obligatoirement en ligne. Pour cela, vous pouvez notamment utiliser la plateforme e-Procédures ou le formulaire simplifié pour devenir auto-entrepreneur proposé par Espace Auto-Entrepreneur.
  • S’immatriculer : en tant qu’artisan, vous avez l’obligation de vous enregistrer au Répertoire des métiers (RM) dans le mois qui suit la création de votre activité. Si vous revendez également des équipements (pompe à chaleur, réfrigérateur, accessoires, etc.), vous devez également vous immatriculer au Registre du commerce et des sociétés (RCS).
  • Respecter les plafonds : le chiffre d’affaires d’un frigoriste en auto-entrepreneur ne peut pas dépasser 188 700 € à l’année. Au sein de ce montant, vos revenus tirés de l’activité de main-d’œuvre doivent être inférieurs à 77 700 €. En cas de dépassement de l’un de ces seuils pendant 2 années de suite, vous sortez du régime.
  • Payer les cotisations : lors de la déclaration de votre chiffre d’affaires, vous devez vous acquitter de 21,2 % de charges sociales pour les revenus tirés de la main-d’œuvre et de 12,3 % pour la revente de fournitures.
  • Respecter les règles comptables : en plus de tenir à jour un registre des achats et un livre des recettes, le frigoriste en auto-entreprise doit utiliser un compte bancaire réservé à son activité professionnelle (uniquement si son chiffre d’affaires est supérieur à 10 000 € pendant 2 années de suite).

 

Nos conseils pour devenir frigoriste indépendant

En tant que frigoriste auto-entrepreneur, vous devez adopter certaines habitudes pour mieux gérer votre activité, mais également pour trouver vos premiers clients. Voilà pourquoi il est notamment recommandé de :

  • réaliser une étude de marché pour évaluer la concurrence, fixer vos tarifs et définir l'étendue de votre activité ;
  • participer au Stage de prévention à l'installation (SPI) qui, bien que facultatif, vous permet d'apprendre les bases de la gestion d'entreprise ;
  • vous tenir informé des évolutions réglementaires et des innovations métier afin d'être force de proposition auprès de vos clients ;
  • continuer à vous former pour décrocher des habilitations spécifiques (interventions électriques, etc.) ou des diplômes complémentaires ;
  • définir votre mode de facturation des fournitures et des équipements : frais de débours ou revente avec commission ;
  • se faire connaître des professionnels du BTP (artisans, constructeurs, etc.), notamment en participant à des salons, afin de développer votre réseau ;
  • penser à votre communication, aussi bien physique (marquage du véhicule, flyers, etc.) que virtuelle (site web, logo, référencement Internet etc.).