Le versement libératoire est une option que peut souscrire l’auto-entrepreneur afin de modifier les modalités de calcul de son impôt sur le revenu. Grâce à celle-ci, le micro-entrepreneur paye chaque mois son impôt en fonction du chiffre d’affaires déclaré. Mais attention : cette option n’est pas ouverte à toutes les micro-entreprises et n’est pas toujours financièrement intéressante.
Le versement libératoire de l'impôt sur le revenu est une option à laquelle les auto-entrepreneurs peuvent adhérer. Grâce à celle-ci, vous payez votre impôt sur le revenu tout au long de l'année, en même temps que le paiement des cotisations sociales de la micro-entreprise.
Cette option de paiement de l'impôt sur le revenu prévoit que l'URSSAF collecte l'impôt pour le compte de la DGFiP (Direction générale des Finances publiques) de façon mensuelle ou trimestrielle selon votre choix déclaratif. Non seulement l'auto-entrepreneur n'a plus à gérer son impôt sur le revenu - bien qu'il doive malgré tout réaliser une déclaration -, mais cette option ne donne pas lieu à une régularisation l'année suivante.
Si l'auto-entrepreneur décide d'opter pour le versement libératoire, un taux de prélèvement sera additionné à son taux de cotisations sociales, correspondant au montant prélevé au titre de l'impôt sur le revenu. Le pourcentage appliqué, qui est fixe et s’applique sur le montant du chiffre d’affaires, dépend de la nature de l’activité exercée en auto-entrepreneur :
Additionné au taux de versement forfaitaire libératoire des charges sociales, le taux global de cotisations de l’auto-entrepreneur sera de :
Si le micro-entrepreneur n'opte pas pour le versement libératoire, le calcul de son imposition sera différent. Vous profiterez tout d'abord d'un abattement forfaitaire de 305 € au minimum, appliqué sur le chiffre d'affaires de l'auto-entreprise au titre de des frais professionnels. Le taux d’abattement applicable dépend de l'activité exercée :
Une fois l'abattement appliqué sur votre chiffre d'affaires, vous obtenez votre bénéfice imposable, dont le montant est ajouté aux autres revenus imposables du foyer fiscal. L'ensemble est alors soumis au barème de l'impôt sur le revenu.
L'option du versement libératoire de l'impôt sur le revenu n'est accessible qu'aux micro-entrepreneurs dont le revenu fiscal de référence en année N-2 ne dépasse pas un certain seuil par part de quotidien familial.
Pour une adhésion à l’option en 2024, le plafond de revenu fiscal de référence à ne pas dépasser en N-2 (en 2022 donc) est de :
Si votre revenu fiscal de référence est au-delà de ce plafond, vous ne pourrez pas opter pour le versement libératoire. Vous serez alors automatiquement imposé de façon classique.
Pour bénéficier du versement libératoire, il est nécessaire d'en faire la demande à l'URSSAF ou à la Caisse générale de Sécurité sociale (CGSS) si vous êtes dans les DOM-TOM. À condition de respecter les plafonds définis précédemment, vous devrez adresser votre demande au plus tard le 30 septembre. L'option sera alors en vigueur à partir de l'année suivante, à savoir au 1er janvier.
À la suite de la création de votre micro-entreprise, vous disposez d'un délai de trois mois pour faire votre demande d'adhésion au versement libératoire de l'impôt sur le revenu. Quelle que soit votre situation, l’option est valable pour toute l’année et est reconduite automatiquement sans démarche de votre part.
L’option au versement libératoire est l’un des nombreux avantages du statut d’auto-entrepreneurs. Grâce à celle-ci, vous n'avez plus à vous occuper de votre impôt sur le revenu : le calcul du montant à payer est prévisible et automatisé et le paiement se fait tout au long de l'année.
Malgré tout, l'option du versement libératoire n'est intéressante que si les revenus de votre foyer fiscal sont élevés et que vous payez beaucoup d'impôt sur le revenu. Pourquoi ? Tout simplement car vous serez imposé dès le premier euro déclaré, ce qui n'est pas le cas avec l'imposition classique.
Exemple 1
Un micro-entrepreneur exerçant une activité relevant des BNC, et dont le revenu fiscal de référence en 2022 est inférieur à 27 478 €, a déclaré un chiffre d’affaires de 40 000 € HT en 2024.
Conclusion : il devrait opter pour le versement libératoire pour réduire le montant de son impôt.
Exemple 2
Un micro-entrepreneur exerçant une activité relevant des BNC, et dont le revenu fiscal de référence en 2022 est inférieur à 27 478 €, a déclaré un chiffre d’affaires de 15 000 € HT en 2024.
Conclusion : il devrait conserver l’imposition classique afin de ne pas payer d’impôt sur le revenu.
Le prélèvement à la source, entré en vigueur au 1er janvier 2019, concerne notamment les revenus des auto-entrepreneurs. Deux situations sont possibles :
Si vous disposez du statut d’auto-entrepreneur et que vous avez opté pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, l’option se reconduit automatiquement d’une année sur l’autre. Néanmoins, plusieurs situations peuvent amener la micro-entreprise à sortir du dispositif.
Bon à savoir
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