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Selon la nature de leur activité, les auto-entrepreneurs peuvent avoir plusieurs obligations
d’assurance : RC Pro, assurance auto ou encore garantie décennale. À titre volontaire,
ils peuvent aussi souscrire des assurances facultatives pour couvrir leur activité, leurs biens ou
même leur santé. Tour d’horizon des contrats obligatoires et recommandés en auto-entreprise.
Lire aussi :
Les assurances en auto-entreprise
1. L’assurance de responsabilité civile professionnelle
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Le rôle de la RC Pro
L’assurance de responsabilité civile professionnelle, aussi appelée RC Pro, couvre les dommages
involontaires que vous pourriez causer à des tiers dans le cadre de votre activité
d’auto-entrepreneur. Plus particulièrement, elle couvre :
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les dommages corporels : vous blessez un client en réalisant une prestation chez lui ;
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les dommages matériels : vous percutez la voiture d’un passant avec votre matériel ;
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les dommages immatériels : vous effacez par erreur les données informatiques d’un
client.
Face à de tels dommages, la responsabilité de l’auto-entrepreneur est engagée : il a donc l’obligation
d’indemniser le tiers lésé. La RC Pro permet de couvrir sa responsabilité : c’est donc
l’assurance qui va indemniser les victimes. Pour cela, il faut toutefois que le dommage ait été causé
involontairement.
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L’obligation d’assurance des auto-entrepreneurs
La RC Pro n’est obligatoire que pour certains auto-entrepreneurs : il s’agit principalement de
ceux qui exercent une profession réglementée. Cela va notamment concerner les micro-entreprises du domaine :
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de la construction : maçon, électricien ou encore plombier ;
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de la santé : ostéopathe, chiropracteur, etc. ;
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de l'automobile et des transports : chauffeur VTC par exemple ;
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du sport : guide de haute montagne et moniteur de ski par exemple.
Avant de débuter votre activité, pensez à vous renseigner sur vos obligations d’assurance. Vous
pouvez notamment le faire auprès de votre Centre de formalités des entreprises (CFE) : la Chambre de commerce et
d’industrie (CCI), la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA), l’URSSAF ou le greffe du Tribunal de commerce.
Lire aussi :
Qui doit souscrire une RC Pro micro-entrepreneur ?
2. Les autres assurances pour la responsabilité du micro-entrepreneur
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La garantie décennale
Le rôle de l’assurance décennale
Dédiée aux métiers de la construction, l'assurance de responsabilité civile décennale, plus souvent appelée
garantie décennale, couvre la responsabilité de l'auto-entrepreneur pendant les 10 ans qui suivent la
fin des travaux. Elle peut intervenir si certains défauts de construction entraînent des dommages
spécifiques :
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mise en péril de la solidité de l'ouvrage : des fissures apparaissent et compromettent
la
solidité du bâtiment ;
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dysfonctionnement des équipements indissociables du bâtiment : le réseau de
canalisations
encastrées fuit ;
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ouvrage impropre à l'usage qui lui est destiné : une maison ne peut pas être habitée en
raison d’un défaut d’isolation.
La garantie décennale couvre les gros ouvrages (charpente, murs porteurs, réseau
électrique, etc.). En revanche, elle ne concerne pas les menus ouvrages (portes, volets, fenêtres, etc.).
Les micro-entrepreneurs concernés par la décennale
La garantie décennale ne concerne que les auto-entrepreneurs de la construction. Plus en
détails, elle est obligatoire pour trois catégories de professions.
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Les métiers du BTP : charpentier, électricien ou encore maçon.
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Les métiers de la conception : architecte, bureau d'études et ingénieur par exemple.
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Les métiers de la vente : promoteur immobilier et lotisseur par exemple.
Lire aussi :
Tout savoir sur la garantie décennale
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La garantie de parfait achèvement
La garantie de parfait achèvement est obligatoire pour les maîtres d'œuvre : elle permet de
couvrir les défauts de construction intervenant dans l'année qui suit la livraison des travaux. Elle oblige
l’auto-entrepreneur à réparer immédiatement des malfaçons et des désordres qui n'ont pas été détectés au moment
de la réception. Ces dommages peuvent porter sur de nombreux équipements :
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les murs porteurs ;
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la plomberie ;
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la toiture ;
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l'électricité ;
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ou encore les menuiseries.
En revanche, les dommages qui résultent d'une usure normale ou de l'usage du bien ne sont pas
couverts par la garantie de parfait achèvement.
Bien que cela ne soit pas obligatoire, il est également recommandé de souscrire
une garantie de bon fonctionnement. Pour les micro-entrepreneurs du BTP, elle permet de couvrir les dommages
touchant les équipements indissociables de l'ouvrage pendant 2 ans après la réception des travaux (ballon d'eau
chaude, radiateurs, etc.).
3. Les assurances pour l’activité de l’auto-entreprise
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L’assurance du local
Vous avez l’obligation d’assurer votre local si vous en êtes locataire. Le contrat doit a
minima
couvrir les risques locatifs : incendie, explosion et dégât des eaux. Il peut donc concerner de nombreux
auto-entrepreneurs louant leur local ou leur fonds de commerce :
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architecte ;
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fleuriste ;
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restaurateur ;
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ou encore artisan.
En revanche, vous n’avez pas l’obligation d’assurer votre local si vous en êtes propriétaire,
sauf s’il se trouve au sein d’une copropriété. Dans ce cas, vous devez a minima être assuré au titre de votre
responsabilité civile.
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L’assurance multirisque professionnelle
Bien qu’elle soit facultative, l’assurance multirisque intègre plusieurs garanties qui peuvent être
obligatoires. Selon les contrats, elle va permettre de couvrir les biens mobiliers et immobiliers
de votre micro-entreprise, ainsi que votre responsabilité.
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La RC Pro : elle peut couvrir votre responsabilité civile professionnelle si vous
causez
des dommages à un tiers dans le cadre de votre activité.
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L'assurance du local : elle couvre a minima les risques locatifs et peut prévoir
d'autres
garanties supplémentaires (vol, vandalisme, bris de glace, etc.).
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La garantie décennale : pour les auto-entrepreneurs du BTP, elle peut assurer les
dommages
touchant l'ouvrage pendant les 10 ans qui suivent la réception des travaux.
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L’assurance de perte d’exploitation : son rôle est de couvrir les conséquences d’un
sinistre garanti. Par exemple, elle peut vous indemniser si vous ne pouvez pas exercer car votre local
est
inutilisable à la suite d’un incendie.
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La protection juridique : elle vous permet de profiter d’un soutien humain et financier
en
cas de litige judiciaire.
Lire aussi :
L’assurance multirisque d’un auto-entrepreneur
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L’assurance auto professionnelle
Si vous utilisez un véhicule dans le cadre de votre activité de micro-entrepreneur, vous avez
l’obligation d’être assuré a minima au titre de votre responsabilité civile. Cette garantie vous
permet d’être couvert si vous causez involontairement des dommages à un tiers :
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vous avez un accrochage avec une autre voiture ;
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vous percutez un panneau de signalisation ;
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vous renversez un cycliste.
Pour être bien couvert, vous devez déclarer l’usage que vous avez de votre véhicule à votre
assureur. Il peut notamment s'agir :
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d'un usage professionnel si vous n'utilisez votre véhicule que pour votre activité ;
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d'un usage mixte si vous utilisez votre véhicule personnel dans le cadre de votre activité
d'auto-entrepreneur ;
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d'un usage pour le trajet domicile-travail si vous utilisez votre véhicule personnel uniquement pour vous
rendre sur votre lieu de travail, comme un local par exemple.
L’assurance dite « au tiers » vous permet de respecter votre obligation d’assurance. Elle
présente néanmoins un inconvénient : elle ne vous indemnise pas pour vos propres dommages (dommages au véhicule,
blessure, etc.). Vous pouvez néanmoins souscrire une formule plus protectrice, telle qu’une assurance tous
risques par exemple, afin de bénéficier de davantage de garanties :
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vol et vandalisme ;
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dommages tous accidents ;
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garantie du conducteur ;
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bris de glace ;
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incendie et explosion ;
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ou encore assistance panne 0 kilomètre.
Lire aussi :
L’assurance automobile professionnelle
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La protection juridique professionnelle
Totalement facultative, la protection juridique vous permet d'être accompagné et indemnisé en cas de
conflit avec un tiers ou de procédure de justice. Selon les contrats, elle peut prévoir plusieurs
garanties.
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L'information juridique : cette garantie permet tout d'abord à l'auto-entrepreneur
d'avoir accès à un service d'informations juridiques afin de connaître ses droits et ses obligations. Le
plus souvent, vous pouvez le consulter en ligne ou par téléphone.
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La défense amiable : en cas de litige avec un tiers (facture impayée, client mécontent,
etc.), le micro-entrepreneur peut être conseillé et accompagné afin de trouver une solution amiable.
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La défense judiciaire : si les démarches amiables n'ont pas abouti, l'assurance de
protection juridique peut assumer la défense de l'auto-entrepreneur devant la justice. Elle peut
notamment mettre un avocat à sa disposition par exemple.
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L'indemnisation : la protection juridique peut également prendre en charge les frais
engagés par l'auto-entrepreneur dans le cadre de la procédure judiciaire. À titre d'exemple, elle peut
couvrir les honoraires d'avocat et les frais d'huissier. Le plus souvent, cette prise en charge
n’intervient toutefois qu’à partir de l’assignation.
L’assurance de protection juridique de l’auto-entrepreneur peut intervenir pour de nombreux
motifs :
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vous souhaitez connaître vos obligations d'assurance (RC Pro par exemple) ;
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un fournisseur ne respecte pas les modalités de livraison fixées au contrat ;
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un client vous accuse de l'avoir blessé (à la suite d'une manipulation d'ostéopathie par exemple) ;
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un automobiliste vous reproche d’avoir endommagé son véhicule dans le cadre de votre activité ;
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un client refuse de payer vos factures.
Lire aussi :
À quoi sert la protection juridique en auto-entreprise ?
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L’assurance perte d’exploitation
L'assurance perte d'exploitation vous permet d'être indemnisé pour les conséquences d'un sinistre
garanti. Par exemple, elle peut intervenir si votre activité d’auto-entrepreneur est interrompue
car votre local est inutilisable à la suite d’un dégât des eaux. Facultatif, ce contrat peut notamment prendre
en charge :
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votre perte de chiffre d'affaires ;
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vos charges fixes : loyer et remboursement d’un crédit par exemple ;
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la location d'un local temporaire ;
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ou encore les frais de publicité pour informer vos clients de la date de réouverture de votre local.
4. Les assurances pour la couverture sociale de l’auto-entrepreneur
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La complémentaire santé individuelle
À la différence des salariés, les micro-entrepreneurs ne disposent pas d’une mutuelle d’entreprise (sauf en cas
de cumul d’activités). Conséquence : seule l’Assurance maladie rembourse leurs dépenses de santé.
Le rôle de la complémentaire santé individuelle est
de compléter les remboursements de la Sécurité sociale. Bien que cela ne soit pas obligatoire,
il est recommandé de souscrire une mutuelle en auto-entreprise pour couvrir vos frais de santé. Selon les
contrats, votre complémentaire santé pourra prendre en charge :
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vos soins courants (consultations d'un médecin, médicaments, auxiliaires médicaux, transport médical, etc.)
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vos analyses et examens de laboratoire (prise de sang, radiographie, etc.) ;
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vos équipements optiques, auditifs et dentaires (lunettes, appareil auditif, prothèses dentaires, etc.) ;
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vos frais d'hospitalisation (frais de séjour, honoraires de médecins, actes de chirurgie, etc.) ;
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les médecines douces (ostéopathie, chiropraxie, etc.).
Sous certaines conditions de ressources, vous pouvez également bénéficier de la Complémentaire santé
solidaire (CSS). Destinée aux personnes ayant des revenus modestes, elle vous permet de profiter
d'une mutuelle gratuite ou dont le coût est limité (1 € par jour au maximum).
À condition de souscrire une mutuelle dite « loi Madelin », les travailleurs
non-salariés (TNS) peuvent déduire leurs cotisations de mutuelle de leur bénéfice imposable. Ce n'est toutefois
pas le cas des auto-entrepreneurs car ils bénéficient déjà d’un autre avantage fiscal : un abattement
forfaitaire appliqué automatiquement sur leur chiffre d'affaires.
Lire aussi :
Tout savoir sur la mutuelle des auto-entrepreneurs
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Le contrat de prévoyance complémentaire
Comme tous les assurés, les micro-entrepreneurs bénéficient d'un régime de prévoyance
obligatoire. Gérée par la CPAM (Caisse primaire d'Assurance maladie) ou la Cipav, cette couverture
vous permet d’être indemnisé face à différents risques :
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indemnités journalières si vous êtes en arrêt de travail ;
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pension d'invalidité si un accident ou une maladie vous rend invalide ;
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indemnisation de votre congé maternité ou paternité ;
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capital décès versé à vos proches si vous veniez à disparaître.
À titre volontaire, l'auto-entrepreneur peut souscrire une assurance prévoyance complémentaire : elle permet de
compléter les prestations versées par le régime obligatoire. Selon les contrats, elle peut
notamment vous accorder :
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des indemnités journalières complémentaires en cas d'arrêt de travail ;
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une pension d'invalidité complémentaire si vous êtes invalide ;
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un capital décès complémentaire si vous décédez ;
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une rente décès versée à vos proches ;
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la prise en charge de vos frais fixes durant votre arrêt (loyer, remboursement de crédit, etc.) ;
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une assistance en cas d'immobilisation ou d'hospitalisation (aide à domicile, garde d'enfants, etc.) ;
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une assistance obsèques pour aider vos proches à organiser votre enterrement.
Lire aussi :
La prévoyance du micro-entrepreneur
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Le Plan d’épargne retraite
Au même titre que les salariés, les auto-entrepreneurs cotisent pour leur retraite. Une partie de leurs
cotisations sociales, calculées selon le montant de leur chiffre d’affaires, sert à financer leur régime
d’assurance vieillesse obligatoire. Toutefois, le montant de la retraite de base des auto-entrepreneurs
est très faible : la pension brute de droit direct des affiliés du régime général (incluant les
auto-entreprises affiliées à la SSI) est de seulement 681 € selon le rapport « Les
retraités et les retraites - Édition 2023 » de la Drees.
Pour compléter cette retraite de base, les micro-entrepreneurs peuvent souscrire un Plan d’épargne
retraite (PER) individuel : il s'agit d'un contrat vous permettant d'épargner en vue de l'arrêt de
votre activité professionnelle. Son principal avantage ? Les versements réalisés sur votre PER peuvent être
déduits de vos bénéfices imposables, dans la limite d'un plafond correspondant à (pour vos revenus de 2022) :
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10 % de votre bénéfice imposable, limité à 370 944 € + 15 % de votre bénéfice imposable compris entre 46 368
€ et 370 944 € ;
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ou, si ce second plafond est plus élevé, à 4 399 € + 15 % de votre bénéfice imposable compris entre 46 368 €
et 370 944 €.
Les sommes versées sur votre Plan d'épargne retraite ne peuvent être débloquées
qu'à la retraite. Vous pouvez toutefois les récupérer de manière anticipée dans différentes situations,
notamment si vous achetez votre résidence principale.
Lire aussi :
Comment calculer la retraite d’un auto-entrepreneur ?