Le statut d’auto-entrepreneur ayant déjà largement évolué l’année dernière (augmentation du chiffre d’affaires, évolution des seuils de TVA, rattachement au régime général de la Sécurité sociale, etc.), le régime de l’auto-entreprise connaît peu de nouveautés majeures en 2021. Malgré tout, plusieurs changements sont à noter car ils peuvent avoir un impact non négligeable sur votre activité.
En matière de fiscalité et de comptabilité, peu de changements majeurs pour les auto-entrepreneurs en 2021. Toutefois, plusieurs évolutions sont entrées en vigueur au cours de l’année 2020 et méritent donc votre attention.
En janvier dernier, les plafonds de chiffre d'affaires de l'auto-entreprise ont quasiment doublé. Ces derniers étant actualisés tous les 3 ans en règle générale, les seuils ne sont donc pas modifiés en 2021.
Il y a malgré tout un changement à noter : lors de sa parution fin 2019, le décret avait annoncé un plafond de 72 500 € pour les auto-entrepreneurs libéraux et ceux réalisant des prestations de services commerciales ou artisanales. Un correctif a finalement été adopté au cours de l'année 2020, passant le seuil de chiffre d'affaires pour ces auto-entreprises à 72 600 €. Retrouvez ci-dessous le tableau actualisé et en vigueur pour toute l'année 2021.
PLAFONDS DE CHIFFRE D’AFFAIRES EN 2021 |
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Activités commerciales |
Fourniture de logement (BIC) |
Prestations de services artisanales et commerciales |
Professions libérales |
176 200 € |
176 200 € |
72 600 € |
72 600 € |
À noter : en théorie, les plafonds actuels de chiffre d’affaires ne seront réévalués qu’en 2023.
L'aide à la création ou à la reprise d'une entreprise, plus couramment appelée ACRE, permet aux auto-entrepreneurs de profiter d'une exonération partielle ou totale de charges sociales au lancement de leur activité. Dès le 1er janvier 2020, ce dispositif devait évoluer dans le cadre d’une réforme. Son application a finalement été repoussée au 1er avril 2020, en raison de la crise sanitaire. Conséquences ? Les auto-entreprises créées en 2021 sont éligibles à la nouvelle version de l'ACRE, moins avantageuse que par le passé. Celle-ci a d’ailleurs connu plusieurs évolutions majeures.
TAUX DE COTISATIONS POUR LES CRÉATEURS ET BÉNÉFICIAIRES DE L'ACRE EN 2021 |
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Périodes |
Achat et vente de marchandises |
Vente de denrées à consommer sur place |
Fourniture de logement (BIC) |
Prestations de services commerciales et artisanales |
Professions libérales |
Première année |
6,4 % |
6,4 % |
6,4 % |
11 % |
11 % |
Années suivantes |
12,8 % |
12,8 % |
12,8 % |
22 % |
22 % |
En France, il existe un certain nombre de dispositifs visant à inciter les professionnels à s'installer au sein de zones en difficulté ou délaissées. Parmi eux, plusieurs devaient être abandonnés au 31 décembre 2020. Finalement, le gouvernement a décidé de prolonger de deux ans certains dispositifs pouvant aider les auto-entrepreneurs à s'installer en territoire rural, soit jusqu'en 2022.
D’un point de vue administratif, c’est principalement le Brexit qui risque d’impacter les auto-entrepreneurs ayant des relations économiques avec le Royaume-Uni.
Bien que le Royaume-Uni ait officiellement quitté l'Union européenne en février dernier, une période de transition a été mise en place jusqu'au 31 décembre 2020, limitant l'impact du Brexit sur les relations commerciales. Depuis le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni n’appartient désormais plus au marché commun. Malgré tout, les contours réglementaires pour les entreprises tricolores, dont les auto-entreprises, sont encore flous. Et même s’ils n’ont pas encore été officiellement actés, plusieurs changements notables sont attendus et redoutés :
Bon à savoir : le gouvernement a mis en place une plateforme de diagnostic au Brexit, permettant aux entreprises et auto-entreprises françaises d'évaluer les conséquences de la sortie du Royaume-Uni du marché commun.
Encore aujourd’hui, les Centres de formalités des entreprises (CFE) des auto-entrepreneurs permettent à ces derniers de gérer toutes les formalités liées à la vie de leur auto-entreprise : création, modification ou encore cessation. Selon la nature de votre activité, votre interlocuteur peut être l'URSSAF, la CMA (Chambre de métiers et de l'artisanat) ou encore la CCI (Chambre de commerce et d'industrie). Dans le cadre de la loi Pacte, le gouvernement souhaitait que toutes les formalités puissent être gérées sur une plateforme unique. Un décret paru en août 2020 a finalement validé cette volonté : depuis le 1er janvier 2021, l'INPI est en charge d'un guichet électronique unique, centralisant toutes les démarches administratives des auto-entreprises et des autres entreprises.
Disponible de manière temporaire sur le site Guichet Entreprises, le guichet unique de l'Institut national de la propriété industrielle devrait être opérationnel à compter de janvier 2022. D’ici là, vous pouvez toujours créer votre auto-entreprise, la modifier ou la fermer sur Espace Auto-Entrepreneur
En 2021, la protection sociale des auto-entrepreneurs connaît plusieurs avancées notables, notamment en ce qui concerne le congé paternité et les possibilités de résilier sa complémentaire santé.
Comme chaque année, le montant d'indemnisation à l'occasion d'un congé paternité a été revalorisé. Depuis le 1er janvier 2021, les auto-entrepreneurs peuvent bénéficier d'une indemnité journalière forfaitaire de 56,35 € par jour s’ils prennent un congé paternité. Pour cela, plusieurs conditions doivent cependant toujours être respectées :
En novembre 2020, le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a été adopté. Il prévoit notamment un allongement du congé paternité à compter du 1er juillet 2021, aussi bien pour les salariés que pour les indépendants. Ce congé va ainsi passer à :
Jusqu’à présent, les possibilités de résilier sa complémentaire santé étaient relativement limitées. Le plus souvent, la résiliation ne pouvait en effet intervenir que lors de l’anniversaire du contrat. Depuis le 1er décembre 2020, un nouveau principe s'applique : la résiliation infra-annuelle. Ouverte aux salariés comme aux auto-entrepreneurs, elle vous permet de résilier votre mutuelle dès lors que votre contrat a plus d'un an, et ce, gratuitement et à n’importe quel moment. Vous pouvez donc changer de complémentaire santé sans avoir besoin d'attendre l'échéance du contrat. Mais d'autres modifications majeures sont aussi à noter, notamment pour vous permettre de changer plus facilement de mutuelle :
Remplaçant le Droit individuel à la formation (DIF) en 2015, le Compte personnel de formation (CPF) permet d'acquérir des droits en vue de financer une formation qualifiante ou certifiante. Ouvert aux salariés dans un premier temps, le CPF s'applique depuis le 1er janvier 2018 aux auto-entrepreneurs, à condition de vous acquitter de la Contribution à la formation professionnelle (CFP).
Si vous étiez salarié avant 2015, vous avez donc accumulé des heures au titre du DIF. Celles-ci n’étant pas automatiquement reportées, vous avez jusqu’au 30 juin 2021 pour demander le transfert de votre reliquat DIF sur votre CPF. Dans le cas contraire, vous perdrez tout simplement les heures que vous avez gagnées au titre du DIF. Pour réaliser cette démarche, vous devez vous rendre sur le site Mon Compte Formation.
À noter : le report des heures acquises au titre du DIF devait initialement être réalisé avant le 31 décembre 2020. En raison de la crise sanitaire, cette date butoir a été repoussée au 30 juin 2021.
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