Paiement des cotisations sociales, reversement de la TVA ou encore acquittement de l’impôt sur le revenu : les auto-entrepreneurs sont soumis à des règles fiscales spécifiques. Découvrez-lez !
Bien qu’ils profitent d’un régime allégé, les auto-entrepreneurs sont soumis à plusieurs obligations fiscales. Cotisations sociales, Contribution à la formation professionnelle (CFP), impôt sur le revenu, Cotisation foncière des entreprises (CFE) ou encore TVA : découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la fiscalité de la micro-entreprise.
À l'issue de leur déclaration de chiffre d'affaires, les auto-entrepreneurs doivent s'acquitter de cotisations sociales, dont le montant est calculé sur la base de leur chiffre d'affaires. Permettant de financer votre couverture sociale obligatoire, ces cotisations répondent à plusieurs règles :
Vente de marchandises | Fourniture de logement | Prestations de services artisanales et commerciales | Activités libérales à la SSI | Activités libérales à la Cipav | |
---|---|---|---|---|---|
Cotisations sociales | 12,3 % | 12,3 % | 21,2 % | 21,1 % | 21,2 % |
Lire aussi : Les cotisations sociales du micro-entrepreneur
L'ACRE (Aide à la création ou à la reprise d'une entreprise) est un dispositif vous permettant de réduire vos cotisations sociales durant votre première année d'activité. Pour y prétendre, le micro-entrepreneur doit être dans l’une des situations suivantes :
Vente de marchandises | Fourniture de logement | Prestations de services artisanales et commerciales | Activités libérales à la SSI | Activités libérales à la Cipav | |
---|---|---|---|---|---|
Cotisations sociales durant la 1re année | 6,2 % | 6,2 % | 10,6 % | 10,6 % | 12,1 % |
Cotisations sociales à partir de la 2e année | 12,3 % | 12,3 % | 21,2 % | 21,1 % | 21,2 % |
Lire aussi : Comment fonctionne l’Acre ?
En plus de ses cotisations sociales, l’auto-entrepreneur doit s’acquitter de la CFP (Contribution à la formation professionnelle) : elle permet de financer votre droit à formation professionnelle. Son montant est calculé sur la base de votre chiffre d’affaires, selon un taux qui dépend de la nature de votre activité :
Bon à savoir
Lire aussi : Le régime fiscal et social des auto-entrepreneurs
Les micro-entrepreneurs bénéficient d'un régime micro-fiscal simplifié pour le calcul de leur revenu imposable. Conséquence ? Ils ne peuvent pas déduire leurs frais professionnels de leurs revenus. En revanche, ils profitent d'un abattement forfaitaire appliqué automatiquement sur leur chiffre d'affaires par l'administration fiscale. Le taux applicable dépend de la nature de votre activité :
Le montant obtenu doit être additionné avec vos autres éventuelles sources de revenus (salaires, pensions retraite, revenus fonciers, etc.) pour obtenir votre revenu brut global. Vous obtenez enfin votre revenu imposable après avoir déduit vos charges déductibles (pensions alimentaires, etc.) et vos abattements spécifiques (plus de 65 ans, invalidité, etc.).
Exemple : si un auto-entrepreneur libéral a un chiffre d’affaires de 30 000 €, son revenu pris en compte pour le calcul de l'impôt sera de 19 800 € (30 000 € - 34 %). Il s’agira de son revenu net imposable s’il n’a pas d’autres revenus et s’il n’a aucune charge à déduire.
Lire aussi : Comment calculer l’impôt d’un micro-entrepreneur ?
Avant de calculer son impôt, l'auto-entrepreneur doit tenir compte de son nombre de parts fiscales : il est déterminé en fonction du nombre de personnes qui composent son foyer.
Composition du foyer | Célibataire | Couple | Enfant | À partir du 3e enfant | Enfant handicapé |
---|---|---|---|---|---|
Nombre de parts fiscales | 1 | 2 | 0,5 | 1 | 1 |
Il faut ensuite diviser le revenu net imposable par le nombre de parts fiscales du foyer pour calculer son quotient familial.
Exemple : un auto-entrepreneur célibataire avec un enfant dispose de 1,5 part fiscale. Si son revenu net imposable est de 19 800 €, son quotient familial sera de 13 200 € (19 800 € / 1,5).
Comme les salariés, les auto-entrepreneurs sont imposés sur la base du barème progressif de l'impôt sur le revenu. Ce barème s'applique sur le quotient familial : le montant obtenu doit être ensuite multiplié par le nombre de parts fiscales pour déterminer le montant de l'impôt.
Tranches | Taux d'imposition |
---|---|
Jusqu'à 11 294 € | 0 % |
De 11 295 à 28 797 € | 11 % |
De 28 798 à 82 341 € | 30 % |
De 82 342 à 177 106 € | 41 % |
Plus de 177 106 € | 45 % |
Exemple : l’impôt brut d’un auto-entrepreneur dont le quotient familial est de 13 200 € est de 209,66 €, soit :
S’il dispose de 1,5 part fiscale, le montant de son impôt sur le revenu sera de 314,49 € (209,66 € x 1,5).
S’il le souhaite, l’auto-entrepreneur peut choisir d’être soumis au versement libératoire plutôt qu’au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Le principe : il s’acquitte de son impôt tout au long de l’année, en même temps que ces cotisations sociales. Pour y prétendre, votre revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2 doit être inférieur à un certain seuil. Pour une application en 2024, votre RFR de 2022 ne doit pas dépasser :
Bon à savoir
Le versement libératoire s'applique sur votre chiffre d'affaires : le taux applicable dépend de la nature de votre activité. Il est de :
Exemple : si le chiffre d’affaires d’un auto-entrepreneur libéral est de 30 000 €, il s’acquittera de 660 € d’impôt au titre du versement libératoire (30 000 € x 2,2 %).
Lire aussi : Comment fonctionne le versement libératoire ?
La Cotisation foncière des entreprises (CFE) constitue la première partie de la Contribution économique territoriale (CET) : son montant est calculé en fonction de la valeur locative des biens immobiliers soumis à la taxe foncière.
En micro-entreprise, cette valeur locative est généralement très faible car l'activité est bien souvent exercée au domicile de l'entrepreneur. Conséquence ? Il doit s'acquitter d'une cotisation minimale, dont le montant est fixé par chaque commune.
Chiffre d'affaires | Cotisation CFE minimale |
---|---|
Entre 5 001 et 10 000 € | Entre 237 et 565 € |
Entre 10 001 et 32 600 € | Entre 237 et 1 067 € |
Entre 32 601 et 100 000 € | Entre 237 et 1 130 € |
Entre 100 001 et 250 000 € | Entre 237 et 2 374 € |
Entre 250 001 et 500 000 € | Entre 237 et 3 957 € |
À partir de 500 001 € | Entre 237 et 7 349 € |
Toutefois, certains auto-entrepreneur peuvent être exonérés du paiement de la CFE, au moins de manière partielle. C'est notamment le cas :
Bon à savoir
Lire aussi : Tout savoir sur la Cotisation foncière des entreprises
La Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est la deuxième facette de la Contribution économique territoriale (CET). Il s'agit d'une cotisation sur la richesse de l'entreprise, calculée en fonction de sa valeur ajoutée : celle-ci est déterminée à partir du chiffre d'affaires, auquel s'ajoutent ou se retranchent différents postes (charges de fonctionnement, coûts de production, etc.).
Les auto-entrepreneurs sont systématiquement exonérés du paiement de la CVAE car elle n'est exigible que pour les activités dont le chiffre d'affaires est supérieur à 500 000 €. En revanche, vous avez l'obligation de déclarer la CVAE si votre chiffre d'affaires est supérieur à 152 500 €, au moyen du formulaire Cerfa n° 14030.
Bon à savoir
Lire aussi : La CVAE pour les micro-entrepreneurs
Les auto-entrepreneurs doivent également s'acquitter d'une taxe permettant le financement des chambres consulaires, à savoir :
La taxe pour frais de chambre consulaire est calculée sur la base de votre chiffre d'affaires, selon un taux qui dépend de la nature de votre activité.
Pourcentage du chiffre d'affaires | Chambre concernée | |
---|---|---|
Prestations de services commerciales | 0,044 % | CCI |
Prestations de services artisanales | 0,48 % | CMA |
Vente de marchandises, restauration, fourniture de logement | 0,015 % | CCI |
Achat-revente par un artisan | 0,22 % | CMA |
Artisans en double immatriculation (CCI et CMA) | 0,007 % | CCI |
Par défaut, les auto-entrepreneurs bénéficient d'une franchise en base de TVA (Taxe sur la valeur ajoutée). Néanmoins, ils ne sont plus exonérés s'ils dépassent les plafonds de TVA, dont le montant dépend de la nature de l’activité.
Seuil de base | Seuil majoré | |
---|---|---|
Achat-revente | 91 900 € | 101 000 € |
Prestations de services artisanales et commerciales | 36 800 € | 39 100 € |
Activités libérales | 36 800 € | 39 100 € |
Lire aussi : Le fonctionnement de la TVA en auto-entreprise
À partir du moment où vous n'êtes plus exonéré de TVA, vous devez demander un numéro de TVA intracommunautaire pour votre auto-entreprise. Pour cela, vous devez fournir plusieurs informations à votre SIE (Service des impôts des entreprises) :
Bon à savoir
À partir du moment où l'auto-entrepreneur n'est plus exonéré, il doit facturer la TVA à ses clients : elle représente 20 % du montant de sa prestation (sauf exceptions). Dès lors, il doit choisir un régime d'imposition pour pouvoir déclarer la TVA collectée et la reverser à l'administration fiscale.
Bon à savoir
Lire aussi : Comment facturer la TVA ?
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