Le statut d’auto-entrepreneur se prête tout particulièrement aux activités de services à la personne. Garde d’enfants, petit bricolage, assistance aux personnes âgées, soutien scolaire à domicile… autant d’activités qu’il est possible d’exercer sous le régime de l’auto-entreprise. Toutefois, les services à la personne sont réglementés et imposent à l’auto-entrepreneur de se plier à certaines formalités. Tour d’horizon.
Les activités de services à la personne en auto-entrepreneur
Parmi les nombreuses activités autorisées sous le régime de l’auto-entreprise, on retrouve notamment toutes celles liées aux services à la personne (SAP). Ce terme désigne toutes les activités exercées au domicile du client – ou à propos du domicile - et qui facilitent la vie quotidienne des familles, notamment via l'accompagnement d'enfants en bas âge, de personnes fragiles, dépendantes, âgées ou handicapées.
On distingue au total 26 activités de services à la personne différentes, se classant en trois groupes distincts.
- keyboard_double_arrow_right
Les services de la vie courante : l'auto-entrepreneur peut notamment s'occuper de l'entretien de la maison, des travaux ménagers, des petits travaux de jardinage et de bricolage ou encore de la livraison de repas à domicile.
- keyboard_double_arrow_right
Les services aux familles : l'auto-entrepreneur peut réaliser de la garde d'enfants, de l'accompagnement d'enfants, du soutien scolaire à domicile ou encore de la collecte et de l'assistance informatique à domicile.
- keyboard_double_arrow_right
Les services d'assistance et d'accompagnement : l’auto-entreprise de services à la personne peut également assister les personnes âgées ou handicapées, accompagner des personnes en dehors de leur domicile ou encore proposer des soins d’esthétique à domicile pour les personnes dépendantes.
Selon la nature de l’activité de services à la personne, l’auto-entrepreneur n'aura pas les mêmes formalités administratives à réaliser. L'article D.7231-1 du Code du travail indique en effet que certains services nécessitent l'obtention d’un agrément ou d’une autorisation pour pouvoir être exercés, tandis qu’une déclaration est nécessaire pour faire bénéficier à ses clients d’avantages fiscaux.
keyboard_arrow_rightLes services à la personne relevant de la déclaration
La majorité des activités relève uniquement de la déclaration de services à la personne. Bien que la démarche soit facultative, il est recommandé de déclarer son activité puisque cela permet de faire bénéficier à ses clients de différents avantages fiscaux.
En contrepartie, la déclaration vous impose de travailler uniquement pour des particuliers et, dans le même temps, de ne pas avoir une autre activité professionnelle en parallèle. La procédure de déclaration doit être réalisée en ligne, via la télé-procédure Nova. Au total, 21 activités de services à la personne ne relèvent que de la déclaration :
- keyboard_double_arrow_right
l’entretien de la maison et les travaux ménagers ;
- keyboard_double_arrow_right
les petits travaux de jardinage ;
- keyboard_double_arrow_right
les travaux de petit bricolage ;
- keyboard_double_arrow_right
- keyboard_double_arrow_right
le soutien scolaire ou cours à domicile ;
- keyboard_double_arrow_right
les soins d’esthétique à domicile pour les personnes dépendantes ;
- keyboard_double_arrow_right
la préparation de repas à domicile ;
- keyboard_double_arrow_right
- keyboard_double_arrow_right
la livraison de courses à domicile ;
- keyboard_double_arrow_right
la collecte et la livraison à domicile de linge repassé ;
- keyboard_double_arrow_right
l’assistance informatique à domicile ;
- keyboard_double_arrow_right
les soins et les promenades d’animaux de compagnie pour les personnes dépendantes ;
- keyboard_double_arrow_right
la maintenance, l’entretien et la vigilance temporaires à domicile ;
- keyboard_double_arrow_right
l’assistance administrative à domicile ;
- keyboard_double_arrow_right
l’accompagnement des enfants de plus de 3 ans dans leurs déplacements ;
- keyboard_double_arrow_right
la télé-assistance et la visio-assistance ;
- keyboard_double_arrow_right
l’interprète en langue des signes ;
- keyboard_double_arrow_right
l’assistance aux personnes ayant besoin d’une aide temporaire à leur domicile ;
- keyboard_double_arrow_right
la conduite du véhicule des personnes en cas d’invalidité temporaire ;
- keyboard_double_arrow_right
l’accompagnement des personnes présentant une invalidité temporaire ;
- keyboard_double_arrow_right
la coordination et la délivrance des services à la personne.
keyboard_arrow_rightLes services à la personne soumis à agrément
L'auto-entreprise de services à la personne intervenant auprès d'un public fragile doit obligatoirement obtenir un agrément délivré par l'État. Cela concerne notamment les missions réalisées auprès d'enfants en bas âge et d'enfants handicapés. L'auto-entrepreneur doit faire sa demande via la télé-procédure Nova, et ce, en tant que prestataire de services (et non de mandataire). Cette obligation concerne principalement cinq activités :
- keyboard_double_arrow_right
la garde d’enfants de moins de 3 ans et de moins de 18 ans handicapés à domicile ;
- keyboard_double_arrow_right
l’accompagnement d’enfants de moins de 3 ans et de moins de 18 ans handicapés ;
- keyboard_double_arrow_right
l’assistance aux personnes âgées et aux personnes handicapées ;
- keyboard_double_arrow_right
la conduite du véhicule des personnes ayant des difficultés de mobilité ;
- keyboard_double_arrow_right
l’accompagnement des personnes en dehors de leur domicile.
keyboard_arrow_rightLes services à la personne soumis à autorisation
Pour certaines activités de services à la personne, l'auto-entrepreneur devra obtenir un agrément de l'État, mais également une autorisation délivrée par les conseils départementaux où il réalise ses prestations. Cela concerne tout particulièrement trois types d'activités :
- keyboard_double_arrow_right
l’assistance aux personnes âgées et aux personnes handicapées ;
- keyboard_double_arrow_right
la conduite du véhicule des personnes ayant des difficultés de mobilité ;
- keyboard_double_arrow_right
l’accompagnement des personnes en dehors de leur domicile.
La demande d'autorisation est désormais nécessaire uniquement lorsque le département lance un appel à projets et qu'il choisit un organisme de services à la personnes. Le plus souvent, les auto-entrepreneurs en sont donc exemptés.
Les conditions d’exercice d’une auto-entreprise de services à la personne
keyboard_arrow_rightLes obligations de l'auto-entrepreneur réalisant du service à la personne
À partir du moment où l'auto-entrepreneur réalise une déclaration d'activité de services à la personne ou qu'il demande un agrément ou une autorisation, il doit respecter un certain nombre de conditions.
- keyboard_double_arrow_right
Une condition d'exclusivité : comme nous l'évoquions précédemment, l'auto-entreprise de services à la personne doit se consacrer uniquement à l'exercice d'une ou de plusieurs activités de SAP. L’auto-entrepreneur ne peut donc exercer que les 26 activités listées précédemment. Dans le cas contraire, la déclaration ne lui sera pas accordée, empêchant ses clients de bénéficier des différents avantages fiscaux.
- keyboard_double_arrow_right
Une condition de moyens : l'auto-entrepreneur doit également disposer des moyens matériels, humains et financiers nécessaires à l'exercice de son activité. Pour les métiers en relation avec un public fragile (garde d'enfants de moins de 3 ans, aide aux personnes âgées, etc.), il faudra également respecter un cahier des charges spécifique.
- keyboard_double_arrow_right
Une condition juridique : s'il veut exercer une activité de services à la personne, l'auto-entrepreneur ne doit pas avoir fait l'objet d'une condamnation pour certaines infractions (escroquerie, vol, etc.) durant les 10 dernières années. Si l'activité est en lien avec des mineurs, il ne devra pas non plus être inscrit au FIJAISV (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles et violentes).
keyboard_arrow_rightServices à la personne : mandataire ou prestataire ?
Au moment de faire sa déclaration ou de demander son agrément, l'auto-entrepreneur réalisant des services à la personne a le choix entre deux statuts : prestataire ou mandataire. Il est important de bien choisir car les obligations ne seront pas les mêmes selon la nature de l'activité.
- keyboard_double_arrow_right
Le prestataire de services à la personne : l'auto-entrepreneur est obligatoirement considéré comme un prestataire puisqu'il réalise lui-même les prestations auprès du particulier.
- keyboard_double_arrow_right
Le mandataire de services à la personne : dans cette situation, le particulier va confier à un organisme tiers différentes tâches par contrat de mandat (sélection des candidatures, recrutement, réalisation des bulletins de paie, etc.). Il sera donc l'employeur de l'intervenant mandaté et devra, par conséquent, se plier à toutes les obligations légales de l'employeur. Cela ne concerne donc pas les auto-entrepreneurs.
keyboard_arrow_rightLa facturation des services à la personne de l’auto-entrepreneur
S’il réalise une activité de services à la personne, l’auto-entrepreneur est soumis à certaines règles de facturation bien spécifiques. Ainsi, l'édition d'une facture est obligatoire dès que le prix de la prestation est supérieur à 25 € TTC. L'auto-entrepreneur doit alors établir deux factures, l'originale étant remise au client, qui comportent plusieurs mentions :
- keyboard_double_arrow_right
l'identité de l'auto-entreprise (nom, prénom, adresse et SIRET) ;
- keyboard_double_arrow_right
la mention « Entrepreneur Individuel » ou « EI » ;
- keyboard_double_arrow_right
le numéro et la date d'enregistrement de la déclaration et/ou de l'agrément et/ou de l'autorisation (si l'auto-entrepreneur en a fait la demande) ;
- keyboard_double_arrow_right
l'identité du client (nom, prénom et adresse) ;
- keyboard_double_arrow_right
les caractéristiques de la prestation de services fournie (nature, quantité et montant unitaire) ;
- keyboard_double_arrow_right
les conditions tarifaires (taux horaire ou prix forfaitaire, prix total, frais de déplacement, etc.) ;
- keyboard_double_arrow_right
la mention que les prestations n'ouvrent pas droit aux avantages fiscaux si l'auto-entrepreneur n'a pas réalisé de déclaration.
Auto-entreprise de services à la personne : les avantages fiscaux
Les clients de l'auto-entreprise de services à la personne peuvent bénéficier d'avantages fiscaux, à condition que l'auto-entrepreneur ait réalisé une déclaration au préalable. Ces avantages permettent de réduire le coût de la prestation et incitent ainsi les particuliers à faire appel aux services des professionnels du service à la personne. On distingue principalement deux dispositifs différents en la matière.
- keyboard_double_arrow_right
Le crédit d'impôt : à travers ce dispositif, la moitié des dépenses engagées auprès de l'auto-entreprise de services à la personne peut être déduite du montant de l'impôt sur le revenu. Le plafond de déduction est fixé à 12 000 €, mais il peut cependant être revu à la hausse selon la composition et la nature du foyer (nombre d'enfants, personnes âgées ou handicapées à charge, etc.). Notez toutefois que certaines activités ont un plafond de déduction inférieur, à l'image du petit bricolage (500 € par an) et des petits travaux de jardinage (5 000 € par an).
- keyboard_double_arrow_right
Les CESU préfinancés : les particuliers peuvent recevoir de la part de leur employeur des
Chèques emploi service universel (CESU), permettant de payer l'auto-entrepreneur et de réduire le coût de la prestation. Toutefois, seuls les CESU préfinancés peuvent être acceptés par les auto-entreprises, et non les CESU déclaratifs.
Depuis 2022, vos clients peuvent bénéficier d'une avance immédiate de crédit d'impôt, permettant de n'avoir à payer que la moitié du salaire du salarié à domicile. Toutefois, toutes les activités de services à la personne n'y sont pas éligibles.