La profession n’étant pas réglementée, vous pouvez devenir psychanalyste avec le statut de micro-entrepreneur. Pour cela, vous devez néanmoins respecter plusieurs obligations propres à la discipline et au régime de l’auto-entreprise : analyse personnelle du thérapeute, respect du code de déontologie, déclaration de début d’activité, etc.
La psychanalyse est une discipline inventée par Sigmund Freud dans les années 1920. Elle se définit comme une forme de traitement de la souffrance psychique reposant sur la recherche de la signification des conflits inconscients. Pour son fondateur, la psychanalyse revêt trois dimensions principales.
Une méthode d'investigation pour déceler des processus psychiques inaccessibles via d'autres moyens.
Un traitement des désordres névrotiques visant à traiter les causes de la souffrance psychique, souvent pas le biais d'une forme de psychothérapie.
Des conceptions psychologiques développées à travers cette méthode et qui permettent de progressivement former une nouvelle discipline scientifique.
La psychanalyse repose sur l'écoute d'un patient par le thérapeute pour élucider des actions, symptômes ou pensées d'un point de vue psychique. Cette discipline part du postulat qu'une idée ou qu'un acte n’est pas arbitraire : il a un sens et c'est l'exploration de l'inconscient qui permet de le révéler.
Selon les thérapeutes, les pratiques psychanalytiques peuvent prendre différentes formes, dont les plus courantes sont :
la cure psychanalytique qui est réalisée par plusieurs séances d'analyse, au cours desquelles le patient est généralement allongé sur un divan ;
le travail analytique en face à face, notamment pour fournir une aide temporaire et circonstancielle (décès d'un proche, rupture amoureuse, etc.) ;
la consultation psychanalytique de couple ou familialle pour les patients se trouvant dans une situation de souffrance dans leur relation de couple ou avec leur famille ;
la consultation psychanalytique des enfants et adolescents, permettant notamment au jeune patient de jouer et de dessiner en même temps qu'il parle ;
l’approche psychosomatique qui vise à aider les patients dont les troubles psychologiques entraînent des symptômes physiques persistants.
De nombreuses professions sont désignées par l'appellation « psy ». Pourtant, bien qu'elles s'intéressent toutes à la psychologie du patient, elles proposent chacune une approche différente pour le traitement des souffrances psychiques.
Le psychiatre : contrairement au psychanalyste et au psychologue, il s'agit d'un médecin, ce qui lui permet notamment de prescrire des médicaments à ses patients. Il est spécialisé dans le traitement des troubles mentaux graves (schizophrénie, bipolarité, etc.).
Le psychologue : ce thérapeute a pour mission d'écouter et d'aider les patients présentant des difficultés, aussi bien morales que psychiques. À la différence du psychanalyste, le psychologue n'applique pas de méthode basée sur la connaissance de la vie psychique inconsciente.
Le psychothérapeute : il s'agit généralement d'un psychologue ou d'un psychiatre ayant suivi une formation complémentaire de spécialisation (hypnose, psychothérapie psychanalytique corporelle, thérapies comportementales et cognitives, etc.), permettant au psychothérapeute de traiter divers troubles (psychologiques, sociaux, comportementaux, etc.).
Bon à savoir
Lors d'une consultation avec un psychanalyste, le patient est généralement allongé sur un divan, tandis que le thérapeute est assis derrière. Cette organisation favorise l'émergence de l'inconscient car le patient ne voit pas l'analyste. Cela offre plusieurs avantages propres à cette discipline :
le patient peut exprimer et associer librement ses idées, sans pouvoir analyser les réactions du thérapeute ;
le psychanalyste peut analyser les processus inconscients qui sont à l'œuvre chez le patient, permettant de détecter les éventuels « nœuds ».
Toutefois, la séance peut se dérouler autrement, notamment lorsqu'elle est collective ou en face à face. Dans tous les cas, le patient est invité à exprimer ce qui lui vient à l'esprit durant la consultation. Le psychanalyste, pour sa part, intervient de temps en temps pour donner du sens aux propos ou apporter des effets thérapeutiques.
À la différence d'autres formes de thérapie, la fréquence de consultation est généralement soutenue : elle peut aller jusqu'à 3 séances par semaine, notamment si le patient s'engage dans une cure psychanalytique. Le suivi peut d'ailleurs s'étendre sur quelques mois ou sur plusieurs années selon les besoins du patient et les avancées qui sont réalisées lors des séances.
La psychanalyse est régie par certains principes déontologiques et éthiques, qui peuvent varier selon le syndicat ou la fédération auquel est affilié le thérapeute (Syndicat des praticiens de la psychanalyse active, Fédération nationale de psychanalyse, etc.) : en effet, il n’existe pas un seul code déontologique propre à la profession. En tant que psychanalyste indépendant, vous devez généralement :
utiliser des méthodes relevant des domaines de la métapsychologie et de la psychothérapie ;
appliquer des méthodes de traitement pour lesquelles vous pouvez justifier de connaissances et d'expériences suffisantes ;
respecter le secret professionnel ;
informer les patients des modalités de consultation (durée de la séance, conditions financières, contact physique interdit, etc.) ;
fournir des informations exactes et objectives, vous interdisant notamment de faire des promesses de guérison irréalistes.
En toute logique, le psychanalyste doit posséder de solides connaissances de la théorie psychanalytique et des concepts fondamentaux développés par Sigmund Freud et ses successeurs. Pour guider efficacement ses patients, il doit impérativement comprendre les mécanismes psychiques, les processus inconscients et les étapes du développement psychologique. C’est tout l’intérêt d’une formation.
Mais au-delà de ces compétences et connaissances professionnelles, vous devez disposer de certaines qualités humaines spécifiques pour devenir psychanalyste.
Faire preuve de patience et d'endurance car la psychanalyse est un processus pouvant s’étendre sur une longue période, pouvant durer des mois voire des années. Vous devez aussi faire preuve d'une grande curiosité intellectuelle pour comprendre les aspects complexes et variés de la psyché humaine.
Avoir de l'empathie pour comprendre efficacement les expériences et les émotions du patient et pour instaurer un environnement de confiance. La capacité d'écouter activement est alors cruciale pour comprendre à la fois leurs mots, leurs contextes émotionnels et les non-dits.
Adopter un comportement éthique car le professionnel est tenu de respecter la confidentialité de ses patients et de faire preuve d'honnêteté et d'intégrité.
Faire preuve de résilience émotionnelle car la profession peut être émotionnellement exigeante. Le psychanalyste doit alors savoir se détacher émotionnellement de ses patients et trouver un équilibre sain et modéré entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle.
Avoir le sens du dialogue pour être en mesure d'exprimer des idées et des concepts complexes de manière claire, de façon à être compris par n’importe quel patient.
La psychanalyse est une profession non réglementée : contrairement à la psychologie, vous n'avez donc pas besoin de justifier d'un diplôme ou d'une expérience pour exercer. Dans la pratique, il est néanmoins essentiel de vous former. D’ailleurs, les psychanalystes sont bien souvent des psychologues ayant suivi une formation complémentaire en psychanalyse.
On distingue de très nombreux instituts proposant des formations à la psychanalyse. On peut notamment citer Edupsy Formations, l'IFAPP (Institut de formation à la psychanalyse et la psychothérapie, l'Institut freudien de psychanalyse ou encore l'EPSF (École de psychanalyse Sigmund Freud). Toutefois, seuls deux cursus universitaires sont actuellement inscrits au RNCP (Répertoire national des certifications professionnels), à savoir ceux de :
l'Université de Paris 8 Vincennes ;
l'Université Paul-Valery Montpellier III.
D'une durée de 5 ans en règle générale, le cursus s'articule autour de plusieurs grandes thématiques, dont :
l'analyse personnelle du futur analyste ;
l’apprentissage des connaissances théoriques et cliniques ;
des entretiens avec les responsables de la formation ;
une analyse supervisée individuelle ;
une analyse supervisée collective ;
un traitement analytique en face d'un patient.
Tout d'abord, vous devez déclarer la création de votre activité de psychanalyste sur le guichet unique des formalités des entreprises : le portail e-Procédures. Une fois sur le site, il vous faut suivre les étapes suivantes :
connectez-vous en vous créant un compte, via FranceConnect ou via FranceConnect+ ;
cliquez sur « Créer, modifier ou cesser une entreprise » dans la rubrique « Entreprises » ;
sélectionnez « Créer une entreprise » dans la rubrique « Création d'entreprise » ;
choisissez « Entrepreneur individuel » comme forme juridique ;
cochez la case « Oui » pour bénéficier du statut de micro-entrepreneur.
Vous devez ensuite renseigner les informations relatives à votre personne sur un formulaire en ligne dédié (identité, adresse personnelle, numéro de Sécurité sociale, etc.). Vous pouvez ensuite choisir les menus suivants pour sélectionner la profession de psychanalyste dans la rubrique dédiée à la catégorisation de votre activité :
« Activités de services » ;
« Autres services personnels » ;
« Services personnels divers ».
Bon à savoir
Même si cela n'est pas systématique, le psychanalyste auto-entrepreneur exerce généralement son activité au sein d'un cabinet. Plusieurs solutions s'offrent à vous :
votre domicile personnel en consacrant une partie de votre logement à votre activité ;
un local professionnel, dont le coût pourra néanmoins être un handicap ;
un cabinet partagé avec d'autres professionnels, tels que des psychologues et des psychothérapeutes par exemple.
Mais rien ne vous empêche de proposer vos services dans d'autres lieux de consultation. Vous pouvez notamment intervenir au domicile de vos patients, dans les hôpitaux ou encore dans les centres de rééducation par exemple.
Lire aussi : Comment domicilier votre auto-entreprise ?
En tant que psychanalyste indépendant, vous avez l'obligation de souscrire une assurance local professionnel dans deux situations :
vous êtes locataire d'un local : il vous faut être assuré a minima contre les risques locatifs, à savoir l'incendie, l'explosion et le dégât des eaux ;
vous êtes propriétaire d'un local au sein d'une copropriété : vous devez obligatoirement être assuré au titre de votre responsabilité civile.
Bon à savoir
Il est également recommandé de souscrire deux autres assurances pour mieux protéger votre activité de psychanalyste en auto-entreprise, dans la mesure où le risque de litige avec vos patients est potentiellement important.
La RC Pro : l'assurance de responsabilité civile professionnelle vous permet de couvrir les dommages involontaires que vous pourriez causer aux tiers, dont vos patients.
La protection juridique : l'assurance de protection juridique vous permet d'être conseillé en cas de litige avec un tiers, mais aussi de bénéficier de la prise en charge de vos éventuels frais judiciaires (honoraires d'avocat, frais d'huissier, etc.).
Lire aussi : Quelles assurances souscrire en tant que micro-entrepreneur ?
Suite à la création de votre activité de psychanalyste, vous devez respecter plusieurs obligations liées au régime de l'auto-entreprise.
Déclarer votre chiffre d'affaires : votre déclaration de chiffre d'affaires doit être réalisée tous les mois ou trimestres sur le site Auto-Entrepreneur de l'Urssaf ou sur l'application mobile de l'Urssaf.
Vous acquitter de vos cotisations sociales : suite à votre déclaration de chiffre d'affaires, vous devez payer vos charges sociales, également sur le site ou l'application de l'Urssaf.
Suivre vos encaissements : vous devez tenir un livre de recettes où vous consignez l'ensemble des paiements de vos patients.
Déclarer vos revenus aux impôts : vous devez joindre l'annexe 2042 C Pro à votre déclaration d'impôt sur le revenu chaque année. Elle vous permet de déclarer le chiffre d'affaires réalisé par votre auto-entreprise de psychanalyse.
Lire aussi : Quelles sont les obligations des auto-entrepreneurs ?
Découvrez toutes les particularités du régime de la micro-entreprise pour les psychanalystes indépendants.
Votre Centre de formalités des entreprises : vous dépendez de l'Urssaf car vous exercez une activité de nature libérale.
Votre organisme social : vous dépendez de la Sécurité sociale des indépendants (SSI), sauf si vous avez créé votre activité avant 2018. Dans ce cas, vous relevez de la Cipav.
Votre plafond de chiffre d'affaires : vous ne pouvez pas réaliser plus de 77 700 € de chiffre d'affaires par an. Vous perdez le bénéfice du statut d'auto-entrepreneur si vous dépassez ce plafond pendant deux années consécutives.
Vos cotisations sociales : vous réalisez des bénéfices non commerciaux (BNC), soumis à un taux de cotisations sociales de 24,6 % (26,1 % à partir de 2026).
L'Acre : à condition d'y être éligible, l'Acre vous permet de bénéficier d'un taux réduit de cotisations sociales durant votre première année d'activité. Ce taux est de 12,3 % (13,1 % à partir de 2026).
Le versement libératoire : cette option vous permet de vous acquitter de votre impôt sur le revenu sur la base de votre chiffre d'affaires. En tant que psychanalyste, le taux applicable est de 2,2 %.
Retrouvez toutes les informations essentielles à retenir sur l’activité de psychanalyste avec le statut de micro-entrepreneur.
Vous n'avez pas besoin d'avoir de diplôme pour exercer, mais la réalisation d'une formation est vivement recommandée.
Votre Centre de formalités des entreprises est l'Urssaf.
Votre régime social est géré par la Sécurité sociale des indépendants (SSI).
Votre code APE est 86.90F - Activités de santé humaine non classées ailleurs.
Votre chiffre d'affaires est plafonné à 77 700 € par an.
Vos cotisations sociales représentent 24,6 % de votre chiffre d'affaires (26,1 % à partir de 2026) ou 12,3 % si vous bénéficiez de l'Acre (13,1 % à partir de 2026).
Le taux du versement libératoire est de 2,2 %.
Vos revenus intègrent la catégorie des BNC (Bénéfices non commerciaux).
Votre tarif de consultation est libre : il varie généralement entre 50 et 100 € par séance.
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