L’année 2025 marque un tournant pour les auto-entrepreneurs. Dès le 1er janvier, plusieurs changements entrent en vigueur : nouveaux seuils de TVA, hausse des cotisations sociales, fin de l’exclusivité dans le secteur des services à la personne (SAP), et bien plus. Découvrez ce qui vous attend et préparez-vous dès aujourd’hui pour aborder cette année en toute sérénité. Bonne lecture !
Quels sont les principaux changements à prévoir pour le régime de la micro-entreprise en 2025, et comment vont-ils impacter votre activité ? Espace Auto-entrepreneur vous éclaire sur les évolutions à venir.
Le premier changement à prévoir pour 2025 concerne la hausse des cotisations sociales pour les auto-entrepreneurs exerçant une profession libérale. Annoncée par le décret n° 2024-484 du 30 mai 2024, cette hausse des taux a débuté le 1er juillet 2024. Elle se poursuit de manière progressive en 2025 pour les professions libérales affiliées au régime général (SSI). Cette réévaluation vise à renforcer la protection sociale de cette catégorie d’auto-entrepreneurs, notamment en matière de retraite complémentaire.
Entre le 1er juillet 2024 et janvier 2026, leurs taux de cotisations sociales passent de 21,10 % à 26,10 % (soit une hausse de 5 points). Cette augmentation se déroule en trois étapes :
de 21,10 % à 23,20 % en juillet 2024 ;
de 23,20 % à 24,60 % en janvier 2025 ;
de 24,60 % à 26,10 % en janvier 2026.
Concernant les auto-entrepreneurs libéraux affiliés à la CIPAV, qui englobe les métiers réglementés et les micro-entreprises créées avant 2018, il n’y aura pas de nouvelle hausse à prévoir en 2025. Pour rappel, leurs cotisations sociales ont augmenté de 2 points en juillet 2024, passant de 21,2% à 23,2%.
La loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023, relative aux finances pour 2024, a établi de nouveaux seuils de TVA qui entreront en vigueur dès le 1er janvier 2025. Cette réforme a pour but d’harmoniser les seuils de TVA dans toute l’Union européenne.
En 2025, les nouveaux seuils de base seront fixés à :
37 500 € pour les prestations de services (contre 36 800 € en 2024) ;
85 000 € pour les activités d’achat et de vente de biens (contre 91 100 € en 2024).
Ainsi, les seuils majorés évolueront comme suit :
41 250 € pour les prestations de services (au lieu de 39 100 € en 2024) ;
93 500 € pour les activités d’achat et de vente de marchandises (au lieu de 101 000 €).
En résumé, les seuils de TVA diminuent pour les activités d’achat et de vente de marchandises, mais augmentent pour les prestations de services, offrant ainsi un avantage aux auto-entrepreneurs de cette catégorie.
Ces nouveaux seuils s’accompagnent de changements dans les modalités de sortie du régime de la franchise de TVA. Jusqu’à présent, une période de tolérance de deux ans était accordée avant de quitter ce régime. Désormais, cette période est réduite à un an. Concrètement, si votre chiffre d’affaires dépasse le seuil de base, vous devrez facturer la TVA dès l’année suivante. Pour le dépassement du seuil majoré, la règle reste inchangée : vous facturez la TVA dès le premier jour du mois de dépassement.
Un décret publié le 25 juillet 2024 supprime, à partir du 1er janvier 2025, l’obligation d’activité exclusive des entreprises exerçant dans le secteur des services à la personne (SAP). Désormais, les auto-entrepreneurs intervenant dans ce domaine pourront cumuler d’autres activités tout en continuant à bénéficier des avantages fiscaux suivants :
Le crédit d’impôt pour leurs clients ;
Une TVA réduite de 10 % (si applicable.
Cette réforme apporte plus de souplesse, car les auto-entrepreneurs concernés pourront compléter leur activité de SAP avec une autre activité afin de diversifier leurs sources de revenus. Cependant certaines conditions devront être respectées :
Le chiffre d'affaires des activités accessoires ne doit pas dépasser 30 % du chiffre d'affaires total de l'année civile précédente.
Une comptabilité séparée doit être établie pour les services à la personne.
Si ces conditions ne sont pas remplies, l'enregistrement de la déclaration d'activité SAP sera annulé, et l’auto-entrepreneur perdra les bénéfices fiscaux associés.
La facturation électronique, ou « e-invoicing », marque une transformation majeure pour les entreprises, y compris les auto-entrepreneurs, au cours des trois prochaines années.
Actuellement, vous êtes tenu de fournir des factures à vos clients pour chaque prestation, avec la possibilité de choisir entre le format papier et numérique.
Cependant, dans une volonté de modernisation, l’État souhaite généraliser la facturation par voie électronique, selon un calendrier progressif :
1er septembre 2026 : obligation pour toutes les entreprises, y compris les micro-entrepreneurs, de recevoir les factures au format électronique.
1er septembre 2027 : obligation d’émettre et de recevoir des factures électroniques pour les PME et micro-entrepreneurs.
Bien que cette nouvelle règle ne soit pas encore effective, il est conseillé d’ adopter dès maintenant la facture électronique pour anticiper ce changement et faciliter la transition.
Malgré les nombreux changements attendus, certaines règles de base du régime de la micro-entreprise restent inchangées en 2025. Parmi elles, on retrouve notamment les plafonds de chiffre d’affaires et les cotisations sociales pour les auto-entrepreneurs (hors professions libérales).
Bien que les plafonds de chiffre d’affaires de la micro-entreprise aient été augmentés à plusieurs reprises ces dernières années, ils demeurent inchangés en 2025. Pour rappel, ces plafonds diffèrent en fonction de la catégorie d’activité :
188 700 € pour les activités commerciales d'achat et de vente, de fourniture d'hébergement et de restauration ;
77 700 € pour les prestations de services et pour les activités libérales relevant des BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) ou des BNC (Bénéfices non commerciaux).
Pour conserver les avantages du régime de la micro-entreprise, les auto-entrepreneurs doivent respecter ces plafonds. En cas de dépassement, ils devront opter pour le régime réel normal ou au régime réel simplifié d'imposition.
Si les cotisations sociales des professionnels libéraux ont subi une forte hausse, les auto-entrepreneurs des catégories suivantes peuvent se rassurer : leurs taux de cotisations restent inchangés en 2025. En guise de rappel, elles correspondent à :
12,3 % pour les activités d'achat-vente de marchandises (BIC) ;
21,2 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC).
Une autre règle qui demeure inchangée en 2025 : la déclaration du chiffre d’affaires de l’auto-entreprise. Celle-ci s’effectue sur le site auto-entrepreneur.urssaf.fr tous les mois ou trimestres selon la périodicité choisie lors de l’inscription au régime. Il convient de rappeler que l’auto-entrepreneur doit déclarer son CA, même lorsqu’il est nul, en indiquant “zéro”.
Vous souhaitez changer la périodicité de vos déclarations pour 2025 ? C’est possible, et vous avez jusqu’au 31 janvier 2025 pour en faire la demande ! Il vous suffit de vous connecter sur votre espace auto-entrepreneur.urssaf.fr, de vous rendre dans la messagerie et de sélectionner le motif « La modification de la périodicité de vos déclarations et paiements » pour en faire la demande.
Pour conclure, 2025 s’annonce comme une année charnière pour les auto-entrepreneurs, avec plusieurs évolutions majeures à anticiper, notamment la hausse des cotisations sociales pour les professions libérales et les nouveaux seuils de TVA. Restez vigilant et préparez-vous dès maintenant à ces changements pour aborder 2025 en toute sérénité. Bonne année !
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