Vous souhaitez entreprendre seul ? Au lancement de votre activité, vous avez le choix entre 5 solutions principales : l'auto-entreprise, l'entreprise individuelle « classique », l'EURL, la SASU et le portage salarial. Fonctionnement, régime fiscal et social, avantages, inconvénients : découvrez notre comparatif pour faire le bon choix.
La micro-entreprise est une forme spécifique d'entreprise individuelle, permettant de bénéficier d'un régime simplifié : le régime micro-fiscal et micro-social. Contrairement à une société, telle qu'une EURL ou une SASU par exemple, il n'existe pas de distinction de personnalité entre l'auto-entreprise et l'entrepreneur. Malgré tout, votre patrimoine personnel et votre patrimoine professionnel sont automatiquement séparés depuis 2022.
Le statut de micro-entrepreneur vous permet d'entreprendre très facilement. Non seulement les formalités de création de l'activité sont allégées, mais vous avez également très peu de démarches administratives au quotidien. Par exemple, vous n'avez pas besoin de tenir une comptabilité complète, ni même de rédiger vos statuts. À ce titre, le régime de l’auto-entreprise offre de nombreux avantages pour entreprendre seul :
Malgré tout, le statut d'auto-entrepreneur présente aussi certaines limites, dont :
Lire aussi : Quels sont les avantages du statut d’auto-entrepreneur ?
L'auto-entreprise vous permet de bénéficier du régime micro-fiscal. Son principe est très simple : votre chiffre d'affaires est soumis à l'impôt sur le revenu (IR), après application d'un abattement forfaitaire de :
Par conséquent, vous n’êtes pas imposé si vous ne dégagez pas de chiffre d’affaires. Sous conditions, vous pouvez opter à la place pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu.
Lire aussi : Quelle est la fiscalité en auto-entreprise ?
Du point de vue social, les micro-entrepreneurs sont considérés comme des travailleurs non-salariés (TNS). Ils sont malgré tout rattachés au régime général de la Sécurité sociale : ils bénéficient d'une protection sociale semblable à celle des salariés, bien qu'elle soit moins protectrice (absence de chômage, indemnités journalières moins élevées, etc.).
En auto-entreprise, vous financez votre couverture sociale via le versement de cotisations forfaitaires prélevées sur votre chiffre d'affaires. Le taux applicable dépend de la nature de votre activité :
Lire aussi : Quelles sont les cotisations en auto-entreprise ?
À la différence de la micro-entreprise, l'entreprise individuelle (EI) « classique » ne bénéficie pas du régime micro-fiscal. Vous bénéficiez d'un régime d'imposition distinct, dont la nature dépend de votre activité :
Bon à savoir
L'entreprise individuelle vous permet d'entreprendre seul, sans possibilité d'évolution. Bien qu'elle soit plus complexe que la micro-entreprise, elle présente plusieurs avantages par rapport aux sociétés :
Par défaut, les bénéfices de l'entreprise individuelle sont soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu, sans application d’un abattement. Sous conditions, vous pouvez néanmoins opter pour l'impôt sur les sociétés (IS). Dans ce cas, vos bénéfices sont imposés au taux de :
Votre régime d'imposition détermine également vos formalités comptables.
Tout comme le micro-entrepreneur, l'entrepreneur individuel est un travailleur non-salarié affilié au régime général de la Sécurité sociale. Votre couverture sociale est donc semblable à celle des salariés, bien que moins complète.
Vos cotisations sociales sont calculées sur la base de vos bénéfices imposables. Elles servent notamment à financer votre couverture maladie-maternité, la retraite, l'invalidité-décès ou encore les allocations familiales. En revanche, vous ne cotisez pas au chômage. Vos cotisations sociales représentent en moyenne environ 40 % de votre bénéfice.
Lire aussi : Quelles différences entre l’auto-entreprise et l’entreprise individuelle ?
L’Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) est une SARL ne comptant qu'un seul associé : elle peut d'ailleurs être facilement transformée en Société à responsabilité limitée, notamment pour intégrer d'autres associés. Prenant la forme d'une société, l'EURL dispose d'une personnalité morale : la responsabilité de l’associé unique est d’ailleurs limitée au seul montant de ses apports.
À la différence de la micro-entreprise et de l'entreprise individuelle « classique », l'EURL est soumise à un cadre comptable et déclaratif contraignant. En effet, vous devez notamment tenir une comptabilité complète, rédiger les statuts de la société ou encore organiser des assemblées générales pour prendre des décisions.
Malgré tout, l'EURL se montre adaptée si vous avez des perspectives de croissance importantes, pour recruter du personnel, pour déléguer la gestion de l'activité à un tiers ou encore pour certaines activités inadaptées à la micro-entreprise.
Par défaut, les bénéfices de l'EURL sont soumis à l'impôt sur le revenu : vos charges de fonctionnement peuvent en effet être déduites de votre chiffre d'affaires. Votre bénéfice est soumis au barème progressif dans la catégorie des BIC ou des BNC. Votre régime dépend d’ailleurs de la nature de votre activité :
Sur option, l'EURL peut être soumise à l'impôt sur les sociétés : ce choix est irrévocable s'il n'est pas dénoncé dans les 5 ans. Les bénéfices de l'EURL sont alors soumis à un taux d'imposition de :
Bon à savoir
En règle générale, l'associé unique est également le gérant de l'EURL : il gère ainsi lui-même l'ensemble de l'activité. Dans ce cas, il est considéré comme un travailleur non-salarié (TNS) et dépend du régime général de la Sécurité sociale. Le montant et le calcul de ses cotisations sociales vont dépendre de son régime d'imposition.
Plus rarement, l'associé unique peut déléguer la gestion de l'EURL à une personne tierce : le gérant est alors considéré comme un assimilé salarié et bénéfice d'une rémunération au titre de son mandat social. Sans cette situation, l'associé unique ne dispose alors pas de couverture sociale car il ne cotise pas.
Lire aussi : Quelles différences entre la micro-entreprise et l’EURL ?
La Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) est une SAS avec un seul associé : il s'agit généralement d'une personne physique, à savoir l'entrepreneur, bien qu'il puisse s'agir d'une personne morale (une autre société par exemple). La SASU se distingue par sa grande flexibilité, notamment car elle est ouverte à la grande majorité des activités. Elle peut d'ailleurs facilement évoluer en SAS, dans l'optique d'accueillir de nouveaux actionnaires par exemple.
En contrepartie de sa souplesse et de sa polyvalence, la SASU est relativement complexe à créer et à gérer : la rédaction des statuts constitue d'ailleurs une tâche exigeante. Au quotidien, elle est gérée par un président : il s'agit généralement de l'associé unique. Il représente la société commerciale et peut prendre toutes les décisions de manière unilatérale.
Bon à savoir
D'un point de vue fiscal, la SASU relève de l'impôt sur les sociétés par défaut. Le montant de l'IS est calculé sur la base des résultats du dernier exercice comptable, au taux de :
Sous certaines conditions, la SASU peut opter pour l'impôt sur revenu : le bénéfice intègre alors les revenus de l'associé unique, avant d'être soumis au barème progressif. Cette option est valable pendant 5 ans, mais ne peut pas être renouvelée au-delà.
S'il n'a pas opté pour l'impôt sur le revenu, l'associé unique est imposé à titre personnel de deux manières différentes :
À condition d'être également le président de la SASU, l'associé unique est considéré comme assimilé salarié car il est rémunéré au titre de son mandat social. Il dépend donc du régime général de la Sécurité sociale et bénéficie d'une protection sociale similaire à celle des cadres. C’est d’ailleurs l’un des grands avantages de la SASU par rapport aux autres statuts juridiques.
Par rapport à l’EURL, la SASU offre à l’entrepreneur une meilleure couverture sociale. En contrepartie, le montant de ses cotisations sociales est relativement élevé : elles représentent environ 75 % de sa rémunération nette.
Pour en limiter le montant, l'associé président peut se rémunérer en dividendes car celles-ci ne sont pas soumises à cotisations sociales. En l'absence de rémunération, il ne cotise toutefois pas et ne dispose donc d'aucune protection sociale.
Lire aussi : Quelles différences entre l’auto-entreprise et la SASU ?
À la différence de l'auto-entreprise, de l'EI, de l'EURL et de la SASU, le portage salarial n'est pas un statut juridique. Il s’agit en effet d’une relation contractuelle entre trois parties :
Le portage salarial nécessite donc la conclusion d'un contrat de prestation à durée déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI) entre la société de portage et le salarié porté. Malgré ce contrat, le salarié porté reste libre dans la recherche des clients, les conditions d'exécution de ses missions et la fixation de ses prix.
En contrepartie du versement d'une commission à la société de portage, le salarié porté bénéficie des mêmes droits que les salariés, notamment en ce qui concerne sa couverture sociale : il cotise d'ailleurs au chômage, contrairement à un entrepreneur individuel. De plus, c’est la société de portage qui s’occupe de la plupart des tâches administratives : édition des factures, édition des bulletins de paie, etc.
Le portage salarial peut être une alternative à la création d’une entreprise ou d’une société, notamment car il offre une plus grande protection au salarié porté.
Le portage salarial n’est toutefois pas adapté à tous les projets d’activité car son fonctionnement présente malgré tout certaines limites.
Lire aussi : Auto-entrepreneur ou portage salarial : comment choisir ?
Reportez-vous au tableau ci-dessous pour mieux comprendre toutes les différences entre la micro-entreprise, l’entreprise individuelle « classique », l’EURL, la SASU et le portage salarial.
|
Micro-entreprise |
Portage salarial |
Entreprise individuelle |
EURL |
SASU |
Le créateur |
Micro-entrepreneur |
Salarié porté |
Entrepreneur individuel |
Associé unique (personne physique ou morale) |
Associé unique (personne physique ou morale) |
Associés |
Aucun |
Aucun |
Aucun |
1 |
1 |
Dirigeant |
Micro-entrepreneur |
Société de portage |
Entrepreneur individuel |
Gérant |
Président |
Capital social |
Aucun capital requis |
Aucun capital requis |
Aucun capital requis |
1 € minimum |
1 € minimum |
Activités exclues |
Activités agricoles, artistiques, journalistiques, immobilières, médicales, paramédicales, judiciaires, juridiques, assurantielles et financières |
Activités agricoles, artistiques, médicales, paramédicales, judiciaires, juridiques, d'assurances, financières, commerciales (telles que la vente de produits) ou encore de production
|
Très peu : la plupart des activités peuvent être exercées (industrielles, commerciales, artisanales, libérales, agricoles) |
Activités juridiques, judiciaires et de santé (sauf pharmacien) |
Débit de tabac, certaines professions libérales réglementées, agences de placement d'artistes de spectacle, activités d'assurance et de réassurance |
Personnalité juridique |
Personnalité physique |
Pas de personnalité |
Personnalité physique |
Personnalité morale |
Personnalité morale |
Statut de l'entrepreneur |
Micro-entrepreneur |
Salarié |
Entrepreneur individuel |
Associé unique (aussi gérant le plus souvent) |
Associé unique (aussi président le plus souvent) |
Formalités de création |
Déclaration de début d’activité sur e-Procédures |
Contrat de travail avec la société de portage
|
Déclaration de début d’activité sur e-Procédures |
Dépôt du capital social Rédaction des statuts Déclaration DBE Publication légale Immatriculation au RCS |
Dépôt du capital social Rédaction des statuts Déclaration DBE Publication légale Immatriculation au RCS
|
Obligations comptables |
Livre de recettes Registre des achats (pour une activité commerciale) Déclaration du chiffre d'affaires Ouverture d'un compte bancaire |
Comptabilité gérée par la société de portage |
Livre journal Grand livre Inventaire annuel Bilan Compte de résultats |
Comptabilité complète Inventaire annuel Assemblées générales Déclaration annuelle de résultat |
Livre journal Grand livre Inventaire annuel Bilan Compte de résultats |
Plafond de chiffre d'affaires |
77 700 ou 188 700 € selon la nature de l'activité |
Pas de plafond de chiffre d'affaires |
Pas de plafond (sauf au régime réel) |
Pas de plafond (sauf au régime réel) |
Pas de plafond (sauf au régime réel) |
Cotisations sociales |
Varient selon l'activité : Autres prestations de services (BNC) : 24,6 % du CA (26,1 % à partir de 2026)
|
Environ 50 % du chiffre d'affaires |
Environ 40 % du bénéfice imposable |
Environ 45 % du bénéfice |
Environ 75 % de la rémunération nette |
Régime fiscal |
CA soumis à l'IR ou au versement libératoire sur option |
Salaire soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu |
Impôt sur le revenu (IR) au régime réel normal ou simplifié ou au régime de la déclaration contrôlée
Option possible pour l'impôt sur les sociétés (IS) |
Bénéfice soumis à l'impôt sur le revenu (IR)
Ou à l'impôt sur les sociétés (IS) sur option |
Impôt sur les sociétés (IS)
Ou impôt sur le revenu (IR) sur option pendant 5 ans au maximum |
Particularités fiscales |
Abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires de 34, 50 ou 71 %
IR : chiffre d’affaires après abattement intégré aux revenus personnels et soumis au barème progressif
Versement libératoire : 1 %, 1,7 %, ou 2,2 % du chiffre d’affaires
TVA : franchise en base de TVA jusqu’à un certain seuil de chiffre d’affaires |
IR : salaire intégré aux revenus du foyer |
Charges réelles déductibles
IS : taux de 15 % jusqu'à 42 500 €, puis 25 %.
TVA : franchise en base de TVA jusqu’à un certain seuil de chiffre d’affaires |
Charges réelles déductibles
IS : taux de 15 % jusqu'à 42 500 €, puis 25 % TVA : franchise en base de TVA jusqu’à un certain seuil de chiffre d’affaires |
Charges réelles déductibles IS : taux de 15 % jusqu'à 42 500 €, puis 25 % IR : bénéfices intégrés aux revenus personnels et soumis au barème progressif TVA : franchise en base de TVA jusqu’à un certain seuil de chiffre d’affaires |
Régime social |
Régime des travailleurs non-salariés (TNS) |
Régime des salariés |
Régime des travailleurs non-salariés (TNS) |
Si vous êtes gérant : régime des travailleurs non-salariés (TNS)
Si vous n’êtes pas gérant : aucune couverture sociale |
Vous êtes président : régime des assimilés salariés
Vous n’êtes pas président : aucune couverture sociale |
Avantages |
Création simplifiée
Responsabilité limitée aux biens affectés à l'activité
Simplicité de la gestion comptable et administrative
Régime micro-fiscal simplifié avec option pour le versement forfaitaire libératoire
Cotisations peu élevées et sans avance
Acre
Franchise en base de TVA (sous certaines conditions) |
Signature d’un contrat avec la société de portage : aucune création de société
Moins de formalités administratives
Remboursement des frais professionnels
Congés payés (les indemnités de congés payés sont intégrées chaque mois à la rémunération)
|
Déduction des charges réelles
Gestion des déficits
Calcul des cotisations basé sur le bénéfice réel
Option pour l'impôt sur les sociétés (IS)
Acre (sous conditions) |
Protection complète du patrimoine personnel
Déductibilité des charges
Choix du régime d'imposition
Franchise en base de TVA (sous certaines conditions)
Possibilité d'évolution en SARL
Recrutement possible
Acre (sous conditions) |
Responsabilité limitée
Prise en compte des charges réelles
Déductibilité des charges
Récupération de la TVA
Cotisations sociales basées sur la rémunération
Structure évolutive (permet de faire entrer des actionnaires au capital)
Couverture sociale d’assimilé salarié
Option pour l'impôt sur le revenu |
Inconvénients |
Plafonnement du chiffre d'affaires : le dépassement entraîne un changement de régime
Recrutement difficile
Responsabilité limitée mais moins protectrice
Moins de protection sociale (retraite, santé)
Charges non déductibles, y compris les frais réels engagés (stocks, assurance, déplacements, etc.)
Impossibilité d’évoluer vers une structure à plusieurs associés
Impossibilité de revendre ou céder l’activité |
Commission d’environ 50 % du chiffre d’affaires
Rémunération potentiellement inférieure |
Comptabilité complète
Cotisations provisionnelles
Complexité de gestion
Impossibilité de revendre ou céder l’activité
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Création et formalités plus lourdes
Obligation de tenir une comptabilité complète
Avance de cotisations provisionnelles
Distinction stricte entre patrimoine personnel et professionnel
Complexité accrue en cas de transformation en SARL |
Formalités administratives complexes
Comptabilité complète (bilan, compte de résultat)
Frais de constitution
Rémunération nécessaire pour valider des droits sociaux (sans rémunération, pas de cotisations ni de couverture sociale)
Complexité de gestion
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