Le statut d'auto-entrepreneur a de quoi séduire : possibilité de cumuler plusieurs activités, charges sociales réduites et comptabilité simplifiée. Il existe cependant des pièges courants à éviter pour ne pas compromettre la santé financière de votre micro-entreprise. Dans cet article, nous vous dévoilons les 5 erreurs comptables les plus courantes que chaque auto-entrepreneur devrait connaître – et surtout éviter – afin de garantir une gestion sereine de son activité.
Une des erreurs comptables les plus fréquemment rencontrées chez les auto-entrepreneurs est de négliger l’importance de posséder un compte bancaire dédié à son activité.
Au niveau de la loi, vous avez l’obligation d’ouvrir un compte professionnel seulement si votre chiffre d’affaires est supérieur à 10.000 € deux années de suite. Cependant, nous vous conseillons de le faire dès le début de votre activité, pour avoir plus de clarté dans votre comptabilité. En effet, sans compte bancaire professionnel, vous risquez de mélanger vos transactions professionnelles et personnelles, ce qui rend difficile le suivi de vos revenus et dépenses. De plus, cela risque de poser problème lors d’un contrôle fiscal.
C’est pourquoi, nous vous recommandons d’ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité d'auto-entrepreneur aussi tôt que possible. Il existe un grand choix de comptes bancaires pour auto-entrepreneurs, qui vous coûteront seulement une dizaine d’euros par mois. Cela vous permettra de distinguer facilement vos opérations professionnelles, de mieux suivre l’évolution de votre chiffre d’affaires, et de faciliter la tenue de votre comptabilité.
Lire aussi : Le choix d’un compte bancaire pour l’auto-entrepreneur
Même si l'auto-entrepreneur bénéficie d'une fiscalité allégée, il a certains devoirs comptables. Le livre de recettes fait partie de ces obligations et la non-tenue de celui-ci peut conduire à des conséquences juridiques plus ou moins graves en fonction de l'intensité de la négligence.
De plus, sans un suivi régulier de vos recettes et dépenses, il est facile de perdre le fil de votre situation financière. En outre, si vous aspirez à développer votre activité, des dossiers comptables clairs sont indispensables. Qu'il s'agisse de solliciter un prêt, de nouer un partenariat ou d'envisager une cession, des comptes clairs et structurés sont souvent une preuve de la santé financière de votre entreprise.
Pour être dans les règles, votre livre de recettes doit lister chronologiquement chaque entrée d'argent en détaillant :
la somme et la source des recettes ;
la méthode de règlement (par virement, chèque, etc.) ;
des indications pointant vers des justificatifs (comme le numéro de facture ou autre).
Certaines activités, comme l’achat-revente de produits, nécessitent également un registre des achats. Ce dernier répertorie de manière détaillée tous les achats effectués dans le cadre de votre auto-entreprise.
Il est primordial que le livre des recettes et le registre d'achats soient inaltérables : aucun ajout ou rature ne doit être possible.
Plusieurs moyens s'offrent à vous pour les tenir :
un registre comptable traditionnel ;
un format officiel disponible en ligne ;
un logiciel de comptabilité.
Pour ne pas perdre le fil, pensez à tenir régulièrement vos livres comptables. Pour cela, fixez-vous un créneau mensuel dédié à votre comptabilité et enregistrez toutes les transactions financières liées à votre activité. Pour rappel, vos justificatifs et factures doivent être conservés pendant une durée de 10 ans.
Bon à savoir
Lire aussi : Tout savoir sur le livre de recettes de l’auto-entrepreneur
Une erreur fréquente que commettent beaucoup d’auto-entrepreneurs est de ne pas surveiller les plafonds de revenus et les seuils de la TVA.
Les plafonds annuels de chiffre d'affaires de la micro-entreprise varient en fonction de la nature de l'activité exercée :
Le plafond est de 188 700 € pour les activités commerciales d'achat et de vente, de fourniture d'hébergement et de restauration ;
Il est de 77 700 € pour les prestations de services et pour les activités libérales relevant des BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) ou des BNC (Bénéfices non commerciaux).
En cas de dépassement des plafonds pendant deux années consécutives, vous risquez de perdre le bénéfice du régime de la micro-entreprise ainsi que les avantages fiscaux associés. Par conséquent, votre activité sera reversée vers un autre régime :
le régime réel simplifié d'imposition dans le cas d'une activité commerciale ou artisanale (ou au régime réel normal d'imposition sur option) ;
ou le régime fiscal de la déclaration contrôlée pour une activité libérale.
Concernant la TVA, les auto-entrepreneurs bénéficient de la franchise en base de TVA. Cela veut dire que vous n’avez pas à vous soucier de facturer la TVA en dessous d’un certain seuil de chiffre d’affaires.
Il existe deux seuils de TVA dont le montant varie selon la nature de votre activité :
Seuil de base : 91 900 € pour les commerçants et 36 800 € pour les artisans et professions libérales.
Seuil majoré : 101 000 € pour les commerçants et 39 100 € pour les artisans et professions libérales.
Lorsque vous dépassez le seuil de base pendant deux années consécutives, vous devez facturer la TVA à partir du 1ᵉʳ janvier de l'année suivante. Si vous dépassez le seuil majoré, vous devenez redevable de la TVA dès le premier jour du mois du dépassement. Ignorer ces seuils peut entraîner des pénalités et des régularisations importantes en fin d’année.
Pour éviter les mauvaises surprises, informez-vous sur les plafonds et les seuils de TVA en fonction de votre activité. Si vous approchez des seuils de la TVA, préparez-vous à collecter et reverser la TVA. Si vous vous approchez des plafonds de revenus, préparez-vous à changer de statut et de régime fiscal.
Lire aussi : Le fonctionnement de la TVA pour les auto-entrepreneurs
Si vous n’avez pas opté pour le versement libératoire au moment de la création de votre activité, vous dépendez alors du régime d’imposition classique. Cela veut dire que votre impôt sur le revenu est collecté une fois par an, et que vous payez une somme proportionnelle à vos revenus.
Si vous êtes dans cette situation et que vos revenus sont élevés, vous risquez de payer davantage d'impôts qu'avec le prélèvement libératoire. En France, il existe 5 tranches d’imposition :
Revenus compris entre 0 à 10 777 € : 0 %
Revenus compris entre 10 778 € à 27 478 € : 11 %
Revenus compris entre 27 479 € à 78 570 € : 30 %
Revenus compris entre 78 571 € à 168 993 € : 41 %
Au-delà de 168 994 € : 45 %
Les auto-entrepreneurs peuvent choisir l’option du versement libératoire pour régler leur impôt sur le revenu simultanément avec leurs cotisations sociales mensuelles ou trimestrielles.
Avec le versement libératoire, le montant de l’impôt est fixe et dépend de la catégorie de l’activité exercée :
il est de 1,7 % pour les activités de prestations de services relevant des BIC ;
il est de 2,2 % pour les activités relevant des BNC.
Le versement libératoire permet également d’anticiper plus facilement le montant de son impôt. Il facilite la gestion financière de votre entreprise puisque les paiements sont étalés sur l’année. Le système d’imposition classique vous oblige à payer une somme plus conséquente en fin d’année.
Attention cependant, car le versement libératoire n’est pas avantageux pour tous. Si vous avez de faibles revenus, vous n’êtes pas ou peu imposable. Or, avec l’option du versement libératoire, vous payez un pourcentage de votre chiffre d’affaires, même si celui-ci est bas. Dans ce cas-là, il vaut mieux éviter de choisir l’option du versement libératoire.
Nous vous conseillons d’évaluer si le versement libératoire est avantageux pour vous en fonction de vos revenus actuels (ou en prévision) et de la situation de votre foyer fiscal. Si c'est le cas, optez pour cette option.
Bon à savoir
Lire aussi : L’imposition des auto-entrepreneurs en bref
De nombreuses personnes choisissent le statut d’auto-entrepreneur qui est l’option la plus simple pour se lancer. Mais rester en micro-entreprise peut vous désavantager si votre activité évolue et que vos charges augmentent. Pour rappel, le régime de la micro-entreprise ne permet pas de déduire les frais réels (le loyer, le matériel, les matières premières, l’achat d’une voiture, etc.) de son chiffre d’affaires. Ainsi, si vous exercez une activité avec des charges professionnelles importantes (comme la restauration, le transport ou l’achat-revente) choisir la micro-entreprise peut ne pas être avantageux.
Analysez régulièrement si le régime de la micro-entreprise reste adapté à votre situation. Si vos frais augmentent considérablement, envisagez de changer de statut et tournez-vous vers une forme juridique qui vous permettra de déduire vos charges comme l’EURL ou la SASU.
Vous connaissez maintenant les 5 erreurs comptables à éviter absolument en tant qu’auto-entrepreneur. L’anticipation reste le meilleur moyen de maîtriser votre comptabilité et d’éviter ces pièges qui peuvent compromettre la santé financière de votre activité.
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Comptabilité de l’auto-entrepreneur : Les 5 erreurs à éviter absolument
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