Créer sa micro-entreprise tout en percevant l’allocation chômage d'aide au retour à l'emploi (ARE), c’est possible — et même encouragé. Mais attention : derrière cette bonne nouvelle se cachent des règles précises et quelques pièges à éviter. En 2025, certaines évolutions viennent renforcer l’importance de bien gérer ce cumul pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Toute personne inscrite à France Travail (ex-Pôle emploi), indemnisée au titre de l’ ARE, peut créer une auto-entreprise tout en continuant à percevoir ses allocations chômage, cependant l’ARE ne sera que partiel, ne pouvant pas excéder le montant de votre dernier salaire brut. Ce cumul est possible dès la déclaration d’activité, que vous soyez en début ou en cours d’indemnisation. Il faut cependant ne pas avoir opté pour l' ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) si vous souhaitez maintenir l'ARE.
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Si vous perceviez l’ARE avant de créer votre auto-entreprise, vous continurez à percevoir une partie de vos allocations chaque mois.
Le montant est réduit en fonction de votre chiffre d’affaires, avec un abattement forfaitaire.
Vous devez déclarer votre chiffre d’affaires chaque mois à France Travail.
Bon à savoir : Si vous exerciez une activité salariée en plus de votre micro-entreprise mais vous que vous avez perdu votre activité salaérée, vous pouvez cumumer intégramement l’ARE et les revenus issus de votre micro-entreprise.
Si vous êtes déjà inscrit à France Travail et décidez de créer votre micro-entreprise, vous pouvez demander l’Arce. Pour cela, vous devez remplir les conditions suivantes :
Avoir créé ou repris une entreprise en France après la fin de votre contrat de travail
Bénéficier de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE)
Bénéficier de l’ aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (Acre), qui vous exonère totalement ou partiellement des charges sociales pendant 1 an
Le montant de l'ARCE est égal à 60 % du capital restant de vos droits à l’ARE, versé en deux fois : un premier versement au lancement de l’activité, et un second six mois plus tard, sous réserve que l’activité soit toujours en cours. Pour percevoir l’ARCE vous devez renoncer à l’ARE. Il est important de comprendre que l’ARCE est un capital d’amorçage, et non un complément de revenu.
À noter
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Chaque mois, votre ARE est ajustée en fonction du chiffre d’affaires déclaré à l’Urssaf, après application d’un abattement forfaitaire selon votre type d'activité :
Type d'activité |
Abattement forfaitaire |
Vente de marchandises |
71% |
Prestations de services BIC |
50% |
Activités libérales BNC |
34% |
Par exemple, si vous déclarez 1 000 € de chiffre d’affaires pour une activité de prestation de service (abattement 50 %). France Travail retient 500 € comme "revenu". Ce montant est déduit partiellement de votre allocation, selon une formule interne. Le reste de l'ARE vous est versé à la fin du mois.
Bon à savoir
Mal géré, le cumul ARE + auto-entreprise peut rapidement tourner au casse-tête, voire coûter cher. Certaines erreurs sont fréquentes et peuvent entraîner des blocages de versement, des trop-perçus, ou une perte de droits. Voici les plus courantes :
Oublier de déclarer son chiffre d’affaires à France Travail : cette déclaration est indispensable. Sans elle, le versement de l’ARE est suspendu, et un trop-perçu peut être réclamé plus tard si les montants ont été versés à tort.
Dépasser les seuils de CA en pensant que cela n’aura pas d’impact : dépasser les seuils autorisés peut vous faire perdre temporairement vos droits ou vous faire basculer dans un régime fiscal différent, moins favorable.
Penser que l’ARE se "gèle" en cas de non-demande : même si vous ne percevez pas l’allocation un mois donné, vos droits s’écoulent quand même. Il faut donc bien anticiper la durée d’indemnisation restante.
Choisir l’ARCE sans mesurer les conséquences : cette aide peut être tentante, mais elle vous prive définitivement de l’ARE mensuelle. Si votre activité met du temps à décoller, cela peut mettre votre trésorerie en difficulté. Il est recommandé de faire une simulation avec un conseiller de France Travail avant de se décider.
Une réforme de l'assurance chômage est attendue à partir de septembre 2025, pouvant modifier certaines conditions (durée d’indemnisation, montant...).
Les contrôles sont renforcés : France Travail peut demander des justificatifs (factures, déclarations Urssaf, relevés de CA...) pour vérifier la cohérence de vos déclarations.
Tenez à jour un tableau de suivi de vos déclarations Urssaf et Pôle emploi.
Essayez de lisser votre chiffre d’affaires dans le temps pour éviter de fortes variations d’ARE.
Conservez tous vos justificatifs (factures, mails clients, extraits Urssaf).
Utilisez l’espace personnel de France Travail pour simuler vos droits régulièrement.
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