Le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) continue de séduire et bat des records depuis sa création en 2009. Il pourrait enregistrer un nombre record d'immatriculations en France pour l'année 2024. Un intérêt croissant qui stimule l'entrepreneuriat français.
Le régime d'auto-entrepreneur, instauré il y a 15 ans par le député européen Hervé Novelli, continue de battre des records de croissance, année après année. En 2023, 667 400 nouvelles immatriculations ont été enregistrées, marquant un tournant historique pour ce statut simplifié et largement plébiscité par les entrepreneurs. Face à cette dynamique, les projections pour 2024 sont encore plus impressionnantes. En effet, on anticipe un nouveau pic avec 750 000 créations de micro-entreprises supplémentaires.
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Si les micro-entreprises représentent désormais 2 créations d’entreprises sur 3, ce n’est pas un hasard. Le statut de micro-entrepreneur offre une alternative séduisante à ceux qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat sans se confronter aux contraintes liées à la création d’une société classique. Ce régime est perçu comme une porte d'entrée facile et accessible, permettant aux créateurs de tester la viabilité de leur projet ou de se lancer en prenant le minimum de risques. Facile à créer et à gérer, la micro-entreprise se distingue par ses obligations comptables réduites, en faisant le statut juridique le plus simple à adopter.
Bien que le régime de la micro-entreprise soit attractif sur de nombreux plans, il est fortement encadré et présente également des limites, notamment en ce qui concerne les plafonds de chiffre d’affaires imposés.
Pour rappel, les plafonds de chiffres d’affaires sont définis selon la catégorie d’activité :
188 700 € pour les activités commerciales, d'hébergement et de restauration.
77 700 € pour les prestations de services et les activités libérales relevant des BIC ou BNC.
Les auto-entrepreneurs qui atteignent rapidement ces seuils se retrouvent dans l’obligation d’opter pour d’autres formes d’entreprises plus complexes à gérer. De plus, les micro-entrepreneurs ne peuvent pas déduire leurs achats de leur chiffre d’affaires, ce qui peut constituer un frein pour certains, notamment ceux qui doivent investir dans du matériel de travail ou des services externes.
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Malgré sa popularité, le régime de la micro-entreprise n’échappe pas aux critiques. Parmi elles, celle de la concurrence déloyale figure en tête. De nombreux artisans et chefs d’entreprises traditionnelles dénoncent les avantages fiscaux et administratifs dont bénéficient les micro-entrepreneurs, estimant que ces derniers faussent les règles du jeu économique. En 2014 Sylvia Pinel, alors ministre déléguée à l'Artisanat, avait durci les règles d'affiliation en réponse aux réclamations des chefs d’entreprise qui dénoncent la concurrence déloyale des micro-entrepreneurs. Ce durcissement avait entraîné une baisse de plus de 20 % des immatriculations en 2015.
Autre point de tension, la dépendance économique. Ce statut a largement contribué à l’essor des plateformes numériques telles qu’Uber ou Deliveroo, qui s’appuient massivement sur les micro-entrepreneurs. Une situation qui, selon les détracteurs, maintient ces travailleurs dans une relation de dépendance vis-à-vis de ces géants du numérique.
Le président de l’UAE (l’Union des auto-entrepreneurs), François Hurel, voit les choses différemment : « Les auto-entrepreneurs sont un peu comme les grains de pop-corn, affirme-t-il. Ils n’éclatent pas tous au même moment. Certains micro-entrepreneurs développent leur activité plus rapidement que d’autres. Mais ce qui fait la richesse de ce régime, c’est qu’il laisse de l’autonomie et de la liberté .»
Alors que l'incertitude politique plane en France suite à la dissolution de l'Assemblée nationale et à l'approche de la formation d'un nouveau gouvernement, François Hurel lance un appel aux dirigeants : « Ne touchez surtout pas au régime de micro-entrepreneur », avertit-il. Il appelle à se concentrer sur les véritables dysfonctionnements du pays, tout en rappelant que le statut a prouvé son efficacité et sa stabilité dans le temps.
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Le statut d’auto-entrepreneur à son niveau le plus élevé depuis 2009
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