Le prothésiste dentaire auto-entrepreneur
Le prothésiste dentaire exerce souvent dans l'ombre du dentiste, mais son métier n’est pas moins indispensable pour autant. Véritable artisan du sourire, il façonne avec précision chaque petit détail, pour redonner confiance aux patients souffrant de problèmes de dentition.
Si ce métier vous intéresse, sachez qu’il est possible d’exercer votre activité de prothésiste dentaire en auto-entrepreneur de plusieurs manières. Vous pouvez effectuer des missions de remplacements, offrir vos services à des cabinets dentaires, ou même ouvrir votre propre laboratoire.
Dans ce guide, découvrez toutes les informations à connaître sur le métier, ainsi que les démarches pour devenir prothésiste dentaire auto-entrepreneur.
Le rôle du prothésiste dentaire
Le prothésiste dentaire conçoit, fabrique et répare des prothèses et des dispositifs dentaires sur mesure, tels que les couronnes, les bridges et les appareils dentaires. Il travaille en étroite collaboration avec les dentistes et les orthodontistes pour répondre aux besoins spécifiques des patients.
Les 3 missions principales du prothésiste dentaire sont les suivantes :
Mouler des maquettes : À partir d'empreintes fournies par des professionnels de la santé bucco-dentaire, le prothésiste dentaire crée un moule en plâtre. Ce dernier est ensuite finement travaillé pour donner naissance à une maquette en cire, reflet précis de la prothèse souhaitée.
Fabriquer des prothèses : Convertissant la maquette de cire en un appareil fonctionnel, le prothésiste utilise divers matériaux tels que la céramique, le métal ou la résine. Chaque prothèse est ajustée au millimètre près après des heures de finition minutieuse.
Réparer et ajuster des prothèses : Une fois la prothèse conçue, elle est remise au dentiste pour être posée. Si des modifications majeures s'avèrent nécessaires, le prothésiste intervient. Il est également sollicité pour réparer ou modifier des appareils dentaires ou des appareils d’orthodontie existants.
Le profil et les compétences du prothésiste dentaire
Pour devenir prothésiste dentaire, il faut avant tout posséder de solides connaissances en anatomie dentaire. Il est également nécessaire de maîtriser les outils et les logiciels spécifiques à la fabrication de prothèse, et d’appliquer scrupuleusement les règles d’hygiène.
Au-delà des compétences techniques, le prothésiste dentaire doit être habile et minutieux, car aucun détail n’est laissé au hasard.
Il doit également posséder un certain sens de l’esthétique et faire preuve de créativité pour reproduire une dentition naturelle et fonctionnelle.
La profession exige également de la curiosité et une forte volonté d'apprendre. En effet, le domaine de la prothèse dentaire évolue constamment, notamment avec l'introduction de nouvelles technologies. La conception des prothèses s'effectue de plus en plus à l'aide d'outils de Conception Assistée par Ordinateur (CAO). Il est donc essentiel de maîtriser ces outils et de se former continuellement à leur utilisation.
La rémunération du prothésiste dentaire
Les revenus d’un prothésiste dentaire exerçant à son compte peuvent varier considérablement. Sa rémunération est influencée par plusieurs éléments :
Ses prix pratiqués,
Son volume de commandes,
Sa maîtrise technique.
En moyenne, un prothésiste dentaire auto-entrepreneur gagne entre 4.000 € et 5.000 € bruts par mois, à condition d'entretenir des relations régulières avec sa clientèle.
Quelles études pour devenir prothésiste dentaire ?
Pour devenir prothésiste dentaire auto-entrepreneur, il faudra obtenir un des diplômes suivants (bac +2) :
- BTS prothèse dentaire, accessible après un bac général, un bac technologique ou un bac professionnel prothèse dentaire.
- BTMS prothésiste dentaire, délivré par la chambre des métiers de l’artisanat (CMA).
Ces diplômes permettent également de créer, reprendre, et diriger votre propre laboratoire de prothèse dentaire.
Prothésiste dentaire : les démarches pour créer une micro-entreprise
La déclaration du début d’activité
La première étape pour vous lancer à votre compte est de déclarer le début de votre activité. Depuis début 2023, toutes les formalités, y compris celles liées à la création d'une auto-entreprise, doivent êtres effectuées sur le guichet unique de l'INPI. Pour créer votre auto-entreprise, il est nécessaire de fournir une copie de votre pièce d'identité et de compléter le formulaire Cerfa P0 Micro-entrepreneur.
Après avoir obtenu la validation de votre inscription au régime de la micro-entreprise, vous recevrez différents documents dans un intervalle de 1 à 6 semaines :
L'attestation d'inscription au SIRENE (Système national d’identification des entreprises et établissements) mentionnant votre numéro SIRET et votre code APE qui indique l’activité principale exercée ;
Un extrait K pour ceux ayant une activité commerciale ou un extrait D1 pour les activités artisanales ;
Une confirmation d'adhésion au statut de micro-entreprise ;
Un avis d'inscription au régime général de l’Assurance Maladie.
Si vous recherchez une alternative pour simplifier ces démarches, le service de création d'auto-entreprise proposé par Espace Auto-Entrepreneur est à votre disposition. Ce service vous assiste dans la réalisation de votre déclaration de début d'activité et vous propose de nombreux outils facilitant la gestion de votre micro-entreprise. Après validation de votre dossier, vous obtiendrez votre numéro SIRET dans un délai de 1 à 4 semaines.
Bon à savoir
La souscription d’une assurance RC Pro
La souscription d’une responsabilité civile professionnelle, également appelée assurance RC Pro, est obligatoire pour les prothésistes dentaires indépendants. Celle-ci vous protège contre les dommages involontaires que vous (ou vos produits) pourriez causer à un tiers.
L’assurance responsabilité civile professionnelle, vous protège notamment des risques suivants :
Erreurs de conception : Une mauvaise conception ou fabrication d'une prothèse peut entraîner des conséquences indésirables pour le patient, telles que des douleurs, des complications ou des ajustements supplémentaires.
Réactions allergiques : Certains patients peuvent avoir des réactions allergiques aux matériaux utilisés dans les prothèses. Même si cela est rare, cela peut avoir des conséquences graves. L'assurance RC Pro peut couvrir les frais liés à ces dommages.
Si vous prévoyez d’avoir des locaux et du matériel, dirigez-vous vers une assurance multirisque professionnelle. Ce type de contrat vous couvrira en cas d’incendie, de dégât des eaux, ou de cambriolage.
En tant qu’indépendant, il est également fortement conseillé de souscrire à une mutuelle complémentaire pour couvrir vos frais de santé non remboursés par la sécurité sociale.
L’ouverture d’un compte bancaire dédié
L’ouverture d’un compte bancaire dédié à votre activité est obligatoire si vous encaissez plus de 10.000 € pendant deux années consécutives. Cependant, nous vous conseillons d’ouvrir un compte bancaire professionnel dès la création de votre micro-entreprise. Celui-ci vous permettra de mieux gérer les frais et dépenses liées à votre activité. Il existe d’ailleurs de nombreuses banques en ligne, spécialement conçues pour les micro-entreprises.
Prothésiste dentaire : la gestion de l’auto-entreprise
La déclaration du chiffre d’affaires
En tant qu’auto-entrepreneur, vous avez l’obligation de déclarer votre chiffre d’affaires. Cette déclaration doit se faire sur le site auto-entrepreneur.urssaf.fr, de manière mensuelle ou trimestrielle (selon ce que vous avez choisi au moment de créer votre micro-entreprise).
Sachez que vous êtes tenus de déclarer le montant de votre chiffre d’affaires, même si celui-ci est nul.
Vos cotisations sociales
Après chaque déclaration, vous devrez régler vos cotisations sociales, calculées en fonction de votre chiffre d’affaires.
Pour un prothésiste dentaire, voici comment se décomposent ces cotisations :
Si vous fournissez les matières premières (dans un contexte d'achat/revente), le taux est de 12,3% de votre chiffre d'affaires. Vous devrez également payer la taxe CPF qui s’élève à 0,1 % de votre CA.
Si vous ne fournissez pas les matières premières (prestations de services commerciales ou artisanales), le taux est de 21,2 % de votre chiffre d'affaires. La taxe CPF est de 0,3 %.
Le statut d'auto-entrepreneur offre l'avantage de payer l'impôt sur le revenu en même temps que vos cotisations. Pour en bénéficier, il vous faudra choisir l'option du versement libératoire lors de votre immatriculation. À noter que pour les prothésistes dentaires relevant des Bénéfices Industriels Commerciaux (BIC), ce prélèvement s'élève à 1 % de votre chiffre d’affaires pour la vente de marchandises, et à 1,7 % pour les prestations de services.
Bon à savoir
Les plafonds de chiffre d’affaires
En tant que prothésiste dentaire, votre plafond de chiffre d’affaires dépendra de la nature de votre activité :
Si vous ne fournissez pas les matières premières nécessaires à l’élaboration des prothèses, c'est une activité de prestation de services. Dans ce cas, votre chiffre d’affaires annuel est plafonné à 77.700 €.
Si vous fournissez les matières premières, c'est une activité d’achat/revente. Le CA annuel à ne pas dépasser est alors de 188.700 €.
Bon à savoir
Le prothésiste dentaire auto-entrepreneur en bref
Votre Centre de Formalités des Entreprises (CFE) : la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) ;
Votre code APE : “32.50A : Fabrication de matériel médico-chirurgical et dentaire” ;
Votre chiffre d’affaires est plafonné à 77.700 € par an, ou à 188.700 € si vous fournissez les matières premières ;
Vos montants des cotisations sociales : 12,3% du CA pour de l’achat revente ou 21,2 % du CA pour la prestation de services ;
Vos revenus sont des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
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