Les termes « freelance » et « auto-entrepreneur » sont souvent utilisés sans distinction. Pourtant, ils renvoient à deux notions totalement différentes. Le freelance est un travailleur indépendant, tandis que l'auto-entrepreneur désigne un statut juridique. Découvrez les différences et nos conseils pour choisir un statut juridique pour devenir freelance.
Le terme « freelance » est un anglicisme utilisé pour désigner un travailleur indépendant. Toutefois, ce mot ne renvoie à aucune réalité juridique : il ne fait pas référence à un statut juridique et n'a pas de définition légale.
Par usage, le freelance est donc une personne indépendante travaillant pour son propre compte. Il propose ses services à des clients particuliers ou professionnels, en contrepartie d’une rémunération. Il ne signe toutefois aucun contrat de travail, à la différence d’un salarié.
À ce titre, le freelance n'a aucun lien de subordination avec ses clients : il est libre dans le choix de ses missions, dans la définition de ses tarifs et dans les modalités de réalisation de ses prestations. Si ces conditions ne sont pas réunies, la relation de travail entre le freelance et son client peut d’ailleurs être requalifiée en salariat déguisé.
En règle générale, le terme freelance est uniquement employé pour désigner un travailleur indépendant proposant des services de nature intellectuelle. En effet, il est d’usage d’utiliser ce mot uniquement pour parler de certains prestataires de services libéraux.
Les freelances sont généralement des professionnels disposant d’une grande expertise dans leur domaine d’activité. Ils évoluent principalement certains domaines d’activités spécifiques.
Bien que cela ne soit pas fondamentalement incorrect, il n’est pas d’usage d’utiliser le mot freelance pour désigner un artisan ou un commerçant, y compris s’il s’agit d’un travailleur indépendant. Il est également rare d’employer ce terme pour parler d’autres professions libérales, dont celles de l’univers de la santé par exemple (ostéopathe, psychologue, etc.).
Le terme « micro-entrepreneur » ou « auto-entrepreneur » désigne pour sa part un entrepreneur individuel relevant d'un régime fiscal et social simplifié : le micro-fiscal et le micro-social. Il exerce son activité via une micro-entreprise, dont les modalités de création et de gestion sont simplifiées.
À la différence du terme « freelance », l’auto-entrepreneur désigne donc un statut juridique officiel. Il n'a toutefois pas de personnalité juridique car l'auto-entreprise est rattachée à l'entrepreneur individuel, au contraire d'une société. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est possible de posséder uniquement une entreprise individuelle par personne.
Lire aussi : Tout savoir sur le statut d’auto-entrepreneur
Contrairement au freelance, l’auto-entrepreneur peut exercer de très nombreuses activités différentes. En effet, le statut n’est pas réservé uniquement aux prestataires de services intellectuels. On distingue d’ailleurs trois principaux domaines d’activités.
Pour pouvoir être exercées sous le régime de la micro-entreprise, les activités doivent notamment relever de la Cipav ou de la SSI (Sécurité sociale des indépendants) au titre de leur régime social. Toutes les professions dépendant d’un autre organisme sont interdites avec le statut d’auto-entrepreneur.
En revanche, plusieurs domaines d’activités sont interdits avec le statut d’auto-entrepreneur.
Lire aussi : Les activités autorisées et interdites en auto-entreprise
La grande majorité des activités freelances peuvent être exercées avec le statut d’auto-entrepreneur : c’est le cas notamment des concepteurs-rédacteurs, des développeurs web ou encore des consultants en communication par exemple. Par conséquent, un freelance peut être un auto-entrepreneur.
Néanmoins, certaines activités freelances sont interdites sous le régime de l’auto-entreprise. À titre d’exemple, il est en théorie impossible d’être illustrateur, graphiste ou encore photographe car ces métiers relèvent de la Sécurité sociale des artistes-auteurs, et non de la SSI ou de la Cipav.
De plus, les freelances ont le choix entre de nombreux statuts juridiques pour exercer une activité à titre individuel. Certes, ils peuvent opter pour le statut d’auto-entrepreneur (sauf pour les activités inéligibles). Mais ils peuvent aussi créer une entreprise individuelle classique, une EURL ou encore une SASU par exemple. Raison pour laquelle un freelance n’est donc pas obligatoirement un auto-entrepreneur.
Les freelances ou travailleurs indépendants ont le choix entre plusieurs formes juridiques pour mener une activité professionnelle à titre individuel. Micro-entreprise, entreprise individuelle classique, EURL ou SASU : découvrez leur fonctionnement et leurs différences.
À condition d’exercer une activité éligible, le freelance peut faire le choix de créer une auto-entreprise. Comme nous l'avons vu, il bénéficie alors du régime simplifié de la micro-entreprise : les modalités de création, de gestion et de paiement des cotisations sont ainsi assouplies.
S’il opte pour ce statut, le freelance auto-entrepreneur doit s’acquitter de cotisations sociales dont le montant est calculé sur la base du chiffre d’affaires, à savoir :
Mais d’autres particularités sociales, fiscales et de fonctionnement sont à noter pour l’auto-entrepreneur freelance :
En contrepartie de ce régime simplifié, le freelance en auto-entreprise est soumis à des plafonds de chiffre d'affaires. Il perd en effet le bénéfice du régime si son chiffre d'affaires annuel est supérieur pendant deux années de suite à :
Bon à savoir
Lire aussi : Comment créer une auto-entreprise ?
La micro-entreprise et l'entreprise individuelle (EI) au régime classique sont deux formes d'entreprise individuelle. Elles partagent donc de nombreuses similitudes : elles ne disposent pas de personnalité morale, le patrimoine professionnel et personnel sont séparés par défaut et l’entrepreneur ne peut disposer que d’une seule entreprise individuelle par exemple. Toutefois, les formalités de fonctionnement de l'EI au régime classique sont plus complexes.
S'il opte pour une entreprise individuelle au régime classique, le freelance a le choix entre deux régimes fiscaux, dont dépendent notamment ses obligations comptables.
D’autres particularités sont à noter pour le freelance en EI :
Le freelance en entreprise individuelle classique est également soumis à des plafonds de chiffre d’affaires s’il opte pour le régime réel simplifié (aucun plafond pour le régime réel normal), qui sont néanmoins plus importants qu’en micro-entreprise :
Lire aussi : Entreprise individuelle ou auto-entreprise : que choisir ?
L'Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) est un type de société : elle offre un fonctionnement semblable à une SARL, à la différence qu'elle ne compte qu’un associé unique. À la différence d'une entreprise individuelle (micro-entreprise ou EI), l'EURL dispose d'une personnalité morale : elle est donc distincte de l'entrepreneur.
Contrairement à un entrepreneur individuel, un freelance en EURL peut se rémunérer de deux manières différentes :
Le freelance en EURL est par défaut imposé au titre de l'impôt sur le revenu. Cette imposition est calculée sur le bénéfice de la société : il correspond au chiffre d'affaires amputé des charges. Le freelance en EURL peut néanmoins être soumis à l'impôt sur les sociétés sur option (à l'exception de sa rémunération qui est obligatoirement soumise à l'impôt sur le revenu). Le taux d'imposition dépend alors du montant du bénéfice :
Avant de créer une EURL, le freelance doit également connaître d’autres spécificités de cette forme juridique :
Lire aussi : EURL ou auto-entreprise : que choisir ?
La Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) est une SAS ne comptant qu'un seul associé. Tout comme l'EURL, elle permet au freelance d'exercer son activité sous la forme d'une société. Celle-ci dispose donc d'une personnalité morale distincte de celle de l'entrepreneur.
Par défaut, le freelance en SASU est soumis à l'impôt sur les sociétés. Le taux applicable est de :
Sous certaines conditions, vous pouvez néanmoins opter pour l'impôt sur le revenu. Ce régime d'imposition n'est toutefois applicable que pendant 5 ans et n'est pas renouvelable. Durant cette période, la rémunération du freelance en EURL reste cependant soumise à l'impôt sur le revenu.
Découvrez toutes les autres principales particularités de la SASU pour un travailleur freelance :
Bon à savoir
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